Chapitre 31

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                                                                                      ***

Maman me fait voltiger dans ses bras. Le vent souffle dans mes cheveux et me chatouille le coup. J'aime trop lorsqu'elle le fait ça ! Elle arrête et nous nous allongeons toutes les deux sur le sol humide, moi essayant de reprendre mes esprits après ses vertiges. Je regarde le ciel bleu qui semble me sourire de ses beaux nuages blancs.

— Regarde, Maman. On dirait un petit chat.

Je pointe du doigt le nuage en retrait des autres et qui m'a l'air perdu.

Elle rigole gentiment et tourne sa tête vers moi, me fixant de ses yeux noisettes.

— Tu as raison, ma puce. Je n'aurai jamais remarqué si tu ne me l'aurais pas dit. J'aimerai avoir ton imagination !

Je lui souris mais il repart rapidement, le scénario de la veille. Ce mot qui sonne au crue de mes oreilles. Front.

— Dit, maman, on a toujours le choix, pas vrai ?

Son sourire à elle aussi disparaît. Elle le fixe étrangement. Même moi qui a dix peur voir ses traits inquiets sur son doux visage habituel.

— Oui, pourquoi tu le dit ça ?

Alors j'avais mal entendue hier soir ?

— Tu promets de ne pas me gronder ?

— Promis, Weny.

Je grimace. Ce surnom ne devait jamais exister. Elle ne m'appelle comme ça que rarement.

—Hier soir j'arrivais pas à dormir et du coup j'ai entendue du bruit dans la cuisine. Je sais que ce n'ai pas bien d'écouter au porte mais je t'ai entendue pleurer, du coup c'était plus fort que moi...

— Qu'as-tu entendue ? m'intime-t-elle

Je sais qu'elle est fâchée contre moi, mais je continue quand même.

— Que tu vas partir avec papa au front

Ma voix est minime. Je doute qu'elle est entendue mais son expression en dit bien le contraire. Je me lève de ma place et la regarde de haut.

— Je...oui. Nous partons au front, ma...

Sans entendre la suite de sa phrase, je me lève et m'élance vers le champs le champs de fleurs, loin de cette terrible vérité, que j'espère de tout mon cœur que c'est un mauvais rêve.

                                                                                                ***

Je me réveille en sursaut. De la chaleur envahit mes mains. Je les enlève brusquement de tout contact avec ma couche, le cœur battant. Une petite flamme semble s'allumer au creux de mes paumes. Je respire profondément et régule mon souffle tout en répétant « Reprends toi, Rowena ». Je sens la chaleur de ma paume s'atténuer. C'est la première fois que ça m'arrive pendant mon sommeil. A part le jour où mon pouvoir s'est déclenché. Je rouvre les yeux, tout est redescendant et la petit flamme a disparu. Je soupire. Mon regard se porte aussitôt sur l'horloge. Trois heures du matin et quelques poussières. Je me relève et passe une main sur mon visage. Voilà bien longtemps que je n'avais pas fait de cauchemars. Un immense vide habite tout mon corps. Pas seulement mon cœur. « N'oublie pas, je suis à côté si jamais. ». Oui, je sais ce qu'il me faut. Du réconfort. Je passe mes pieds sur le sol froid de ma chambre et frissonne. Mon esprit combat entre les deux cotés. 1/ Je me rendors en pouvant faire d'autres mauvais rêves. 2/ Je pars voir Fitz et peut être faire de beaux rêves. Mes pensées se décident sur le deuxième point. Je me lève tant bien que mal et me dirige vers ma porte voisine, mon cerveau me criant de faire demi tour. J'apporte ma main à la porte et talpack en espérant qu'il ne soit pas énervé. Après quelques longues minutes à contrer le pour et le contre de dormir avec Fitz, j'entend des pas se diriger vers la porte. Je retiens mon souffle. Pourquoi faut il que je sois dans tout mes états ? j'ai fait un mauvais rêves, ça arrive ç tous le monde...

— Rowena ? demande-t-il en me regardant de haut en bas, comme s'il chercher une blessure.

Je souris faiblement, en essayant de distinguer l'expression de son visage malgré les faibles éclairages des torches en flammes.

— Je sais que c'est ridicule, mais j'ai fait un mauvais rêves... Un souvenirs de mes parents et je me demandais... je laisse la phrase en suspens, ne sachant pas comment formuler une telle idée.

— Tu veux dormir avec moi ?

Mon cœur fait un petit bond. Je ne sais pas comment réagir.

— ça ne te dérange pas ? Enfin je veux dire, c'est bizarre...

Il semble sourire dans le noir.

— Je 't'ai dit que si tu avais besoin, tu pouvais venir me voir. Au contraire. Aller, vient.

Il se décale de la porte et me laisse passer.

Je rentre d'un pas incertain, mêlant incertitude et malaise à dormir avec lui.

— Dors sur mon lit, je dormirai sur le canapé.

Les rayons de la lune à son apogée éclair sa chambre. Le bois du sol est froid sous mes pieds. Mon regard effleure les mur d'une immensité et je m'attarde sur le lit. Plus grand que la normal, je ne peux pas nier qu'il est trop grand pour le commun des mortels. Tout en bois vernis, avec de la soie rouge foncé qui descend sur les côtés. Fitz commence à arranger son lit pour me le laisser.

— Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? Je peux dormir sur le canapé, ça ne me dérange pas.

Il s'arrête et me fixe.

— Non, ne t'inquiète pas. Et puis ce n'est pas ce qu'on nous apprends en devenant prince. Les dames d'abord, donc tu dormiras sur le lit.

Je sais que même si je continu à négocier, il ne me laissera tout de même pas dormir sur le canapé. Il me fait signe de m'allonger et s'assoit sur le bord du lit.

— Tu veux en parler ?

Mon estomac se noue.

— Pas vraiment, non. J'avais juste besoin de confort. Cela a m'arrivait souvent avant, mes cauchemars reprennent lorsqu'un évènement dans la journée me les déclenche. Je suis désolée de te déranger.

J'enfouis mon visage dans l'oreiller qui sent sa douce odeur. Un petit sourire triste et doux se pose sur son visage, un peu gonflé par le sommeil.

— Tu ne me dérange pas, Rowena. Fais de beau rêve.

Il se relève et se dirige vers le canapé pas très loin du lit et bien assez grand pour accueillir deux personnes en largeur. Je l'entend changer de position plusieurs fois avant que son souffle devient régulier et lent. Je ne peux m'empêcher de sourire. Le citron frais et la menthe de son eau de Cologne emplis mes narines. Je monte la couverture jusque en dessous de mon coup et me forme un petit cocon autour de moi. C'est ce que e faisait lorsque j'étais petite. Je remonte ma main sous ma tête et l'autre le long de mon corps, les jambes ramener vers le haut. Malgré le fait que je ne dors pas à ôté de lui, la chaleur de son corps qui étais dans son lit avant que je ne vienne m'apaise. Sa respiration me berce presque et la matelas moelleux me mets dans une sorte de protections. Je ne sais pas ce que je serai après la mort de Learko sans Fitz. Je suis contente de l'avoir rencontré. C'est mon grâle. Le pansement de mon cœur. Mon ange gardien. 

La Descendante Du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant