Chapitre 27

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— Rowena ! s'écrie Arwen à ma vue

Je la serre dans mes bras, les larmes aux yeux. Après plusieurs longues secondes, elle se détache de moi et me regarde de haut en bas, un sourire aux lèvres.

— Tu n'as pas changé.

Je lui rend son sourire. Comme elle a grandi ! Ses cheveux soigneusement coiffés en un chignon avec des petites fleurs dorées orne celui-ci. Elle est habillé par une robe jaune avec une ceinture blanche.

— Toi si, rétorqué-je. Papa et maman auraient été fier de la petite femme que tu es devenue.

— Je le sais ! D'ailleurs, c'est qui le charmant jeune homme qui t'accompagne ?

Ah oui ! Elle ne sait pas que c'est le prince. Ou plutôt, elle n'a pas dû entendre qu'il y en avait un deuxième.

— Arwen, je te présente le prince Fitzroy. Fitz, voici ma sœur, Arwen.

Elle fait une référence parfaite, et se redresse le sourire aux lèvres.

— Tu avais bien raison lorsque tu m'as dit que le prince était beau !

Mes joues deviennent rouges. Pourquoi faut-il qu'elle dise que je trouvais beau Fitz ?

— Ah bon ? Elle a dit ça ? demande l'interlocuteur, sans rien arrangé

— Oui, bon. Est-ce que l'on peut passer aux choses sérieuses ?

Ma sœur hausse les sourcils.

— Et qu'elles sont les choses sérieuses dont tu dois me parler?

— Il faut que je te dise quelque chose sans que tu piailles dans tous les sens.

— Je te le promet, garantit-elle

Je me racle la gorge. Je n'aime pas tourné autour du pot, mieux vaut que je le dise cache.

— Et bien, je suis chevalière ! Je viens d'être nommée !

Un énorme sourire apparaît sur son visage.

— C'est une blague ? Ma sœur qui ne savais pas se battre il y a à peine quelques mois ? Celle qui a vécu une enfance difficile ? Celle qui a fait exprès de me noyer dans la rivière ? Celle qui a brûlé l'atelier de notre père ? Cette sœur-là est devenu chevalière ? Non mais je rêve ! C'est incroyable ! Félicitation, Rowena ! s'esclaffe-t-elle de bonheur en me prenant dans ses bras

Elle en fait tout un tas, je n'ai pas fait exprès de brûler l'atelier de mon père.

— C'est vrai ce qu'elle a dit ta sœur ? Tu as vraiment brûlé l'atelier de ton père ? me demande Fitz

Je lui fait les gros yeux puis enfoui ma tête dans son coup, savourant ce moment avec ma sœur que je n'ai pas vu pendant longtemps.

Il m'adresse un clin d'œil, signifiant qu'il voudra une explication tôt ou tard.

¾ Elle est disponible Kayhla ? Il faut que je le lui dise.

— Non, elle est au cours de danse. Ne t'inquiète pas, je lui dirai. Comment s'est passé l'épreuve ? Tu n'as pas été blessée gravement ?

— Elle n'a rien eu de grave, ne t'inquiète pas, répond Fitz à ma place. De plus, elle a passé les épreuves haut la main !

¾ C'est vrai ? demande-t-elle en se retournant vers moi

Je souris gênée de l'exagération que Fitz dit sur moi.

¾ Euh, non. Je n'ai pas passé les épreuves haut la main mais j'ai survécu.

Elle me prend dans ses bras et me félicite à l'oreille. Elle recule et me regarde de haut en bas, en fronçant les sourcils.

— Il faudra que tu recoupe tes cheveux. Au moins un tout petit peu.

— Oui, tu as raison, approuvé-je portant ma main à ma chevelure automatiquement. D'ailleurs, je sais que ce n'est pas facile à dire comme ça mais il faut que j'aille au front. C'est obligé pour les nouveaux chevaliers.

¾ Tu...tu vas partir ? Comme maman et papa ?

Ses yeux se floutent. Mon cœur se serre. Elle secoue la tête lentement comme si elle n'en croyait pas ses oreilles. Je lui prends le épaule pour qu'elle puisse me faire face.

¾ Ne t'inquiète pas, je reviendrai seine et sauve.

Elle est sceptique tout comme moi. Ses mains tremble, je peux le voir lorsqu'elle rajuste sa robe, tant-bien-que-mal.

¾ Oui, bien sûr. Le même discours que papa et maman nous ont dit. Résultats ? Ils sont morts et nous ont laissées seules. Veux-tu me laisser seule ? Je ne peux pas accepter que tu partes mettre ta vie en danger.

Son ton et ferme et froid. De petites larmes font brillées son regard marron.

¾ JE te promets de revenir, Arwen. Je sais que ce n'est pas facile. Moi-même j'ai endurer cette épreuve il y a encore trois jours. Mon ancien tuteur Learko est mort au front. Seulement, je dois le venger et aussi nos parents. Je te promets de revenir. Je te promets de ne pas t'abandonner et de faire tous mon possible pour survivre. Je sais que depuis papa et maman, tu ne dois plus croire aux promesses, mais crois-moi, je tiendrai ma parole et je ne t'abandonnerai pas.

Je la serre dans mes bras et elle pleurs pendant quelques instants. Après un moment, elle se dégage, sèche ses larmes et m'informe qu'elle doit y aller car elle a un cours de tenue dans moins de quinze minutes. Avant de passer le bas de la porte de l'École du Couvent, ma sœur interpelle Fitz.

— Oui ? se retourne-t-il pour lui faire face

— Prenez bien soin de ma sœur Majesté. Faites en sortes qu'elle tienne sa promesse et de revenir saine et sauve.

— Je ne manquerai pas à mon devoir. Ta sœur vivra tant que je vivrai.

Cette déclaration noue mon ventre et réchauffe mon cœur de sérénité. Sur le retour Fitz ne m'adresse pas la parole.

— Ta sœur est sympa. Fais attention à ne pas tenir ta promesse, elle sera déchirée, annonce-t-il grave, une fois arrivé aux écuries.

Je serre la mâchoire et ferme les yeux pour évités l'image d'Arwen en pleurs en apprenant ma mort.

— Je sais. Mais si jamais je ne reviens pas, j'aimerai que tu veilles sur elle et que tu fasse en sorte qu'elle ne vire pas dans la dépression comme moi étant plus jeune.

Il secoue la tête.

— Tu ne vas pas mourir. Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi à présent.

Ses mots me font l'impression qu'un couteau s'enfonce dans mon ventre.

— Et bien il le faudra si cela arrive, répondis-je, essayant d'ignorer ce qu'il venait de dire.

Il secoue la tête et se frotte les tempes. Nous nous dirigeons en silence à l'École de Chevalerie et je monte in extremis dans ma chambre. Lorsque j'ouvre la porte de celle-ci, je découvre que la pièce qui me servait de chambre est vidée de mes affaires, avec un mot sur mon ancien lit.

« Votre nouvelle chambre est la 103 à côté de celle de Fitzroy,

Vous avez désormais une chambre de chevalier accompli.

J'espère qu'elle vous plaira»

Je me dirige vers le numéro indiqué, j'ouvre la porte et mets ma main à la bouche, surprise par la beauté de la chambre. Une immense lit est au milieu avec des draps rouges foncé et des fleurs plus clairs. Mon bureau est mille fois plus beau que l'ancien, avec des gravures sur le bois anciens. Toutes mes affaires sont rangées à leurs place et une immenses armoires occupe tout un mur. Ma salle de bain est immense et luxueuse avec du carrelage blanc marbré d'or. Enthousiaste, je me dirige sous la douche puis glisse sous ma couverture, exténuée par la journée qui vient de passer. 

La Descendante Du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant