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10 ans plus tôt :

Leur père était mort depuis peu et leur mère tentait de subvenir à leurs besoins et de noyer son chagrin en travaillant même de nuit. Ils étaient donc seuls quand l'ami de Djaky, comme elle l'appelait, était venu leur proposer de sortir.

Accepter fut leur plus grande erreur.

Ils étaient dans la forêt au bord de la rivière quand le drame se produit : Kaliko glissa et tomba dans l'eau.

Ayant vu des années auparavant son oncle mourir sous ses yeux, noyé, alors qu'il était un excellent nageur, Djaky éprouvait une phobie de l'eau, mais il n'hésita pas une seule seconde et plongea instinctivement sauver sa petite sœur qui ne savait pas nager. Seulement, à peine l'avait-il tendue à son ami, que sa phobie refit surface le faisant paniquer et entraîner par les courants. Kaliko hurlait à son « ami » de l'aider, qu'il fallait qu'il aille le sauver, mais il était tétanisé.

C'est elle qui alla chercher de l'aide en ville, mais les secours arrivèrent trop tard.

Se sentant coupable, elle retourna là-bas à la tombée de la nuit pour le rejoindre. Elle avait peur, mais elle se disait que si elle n'était pas tombée, il n'aurait pas eu à la sauver et par conséquence, il serait toujours en vie. Elle refusait donc de le laisser seul dans l'eau ou au ciel qu'importe où il était.

Tout autour d'elle était sombre, l'eau était froide et elle commençait doucement à s'infiltrer dans ses poumons, mais la petite fille ne céda pas à la panique et résista à l'envie de ressortir

Ça faisait 1690 ans qu'il les côtoyait et aucune de ses tentatives ne marchaient ; il en avait forcé plusieurs à l'aider, un garçon connaissant son histoire par ses ancêtres, lui avait lui-même proposé son aide, ce fut le seul d'ailleurs, mais rien, il était toujours maudit.

D'après l'esprit, c'était parce qu'il ressentait toujours de la colère en lui, ce qui était vrai, il les haïssait de plus en plus avec le temps les trouvant hypocrites, matérialistes, arrogants, menteurs, trompeurs, voleurs, jaloux et bien d'autres choses. Quelques-uns, très rare, il pouvait les comptait sur une main, ou plutôt une patte, étaient réellement purs mais le reste n'était que pourriture.

Une nuit, alors qu'il se promenait avec pour compagnie l'esprit de Senera, il entendit les cris d'une petite fille, il tourna la tête vers la rivière et il la vit en train de se débattre pour ne pas se noyer.

- « Il faut l'aider, Le loup » Lui dit Senera.

- « Ce ne sont pas mes affaires. Qu'elle meure ! Ça en fera une de moins. »

- « Je t'interdis de parler comme ça, ce n'est qu'une petite fille. Donc, tu vas la sauver et tout de suite », le menace-t-elle en pointant la petite du doigt.

- « D'accord, d'accord, ne t'énerve pas »

Il n'aimait pas se disputer avec elle. D'une part parce qu'elle gagnait toujours, d'une autre, il ne voulait pas perdre de temps avec ça, il trouvait que c'était du gâchis et du temps ils n'en avaient plus beaucoup.

Il soupire et part secourir cette petite fille de huit ans selon l'âge humain. Elle se mit à pleurer dès qu'il la sortit de l'eau, ce qui l'énerva encore plus.

- Ne vas-tu donc pas te taire ? Il craque au bout d'un moment.

Elle se tut par surprise.

- T-u parles ? lui dit-elle les yeux grands ouverts.

L'esprit éclate de rire alors que lui, s'énervait encore.

- « Pourquoi je t'écoute toujours ? J'aurais dû la laisser mourir. » reprocha-t-il à Senera, après avoir laissé la petite fille seule devant la rivière.

- « Parce que ce n'est qu'une petite fille, et qu'elle doit avoir de la famille. Si quelqu'un avait eu la possibilité de sauver nos enfants, n'aurais-tu pas aimé qu'il le fasse ?

Il soupira encore une fois et se tut. Elle avait raison, comme toujours. Il aurait aimé que quelqu'un sauve ses enfants, mais justement personne ne l'avait fait. Un drôle de bruit le sort de ses pensées, en se retournant, il remarque que la petite fille le suivait.

Comprenant ce qu'il allait demander, elle répond :

- Je ne sais pas où on est.

« Quel être ennuyant ! » pense-t-il en se maudissant encore de l'avoir sauvé.

- Que faisais-tu alors dans la rivière ?

De la peur, de la colère, de la tristesse et une once de honte se lisaient clairement sur son visage enfantin. Il décide de rentrer dans son esprit et de chercher la réponse par lui-même, mais il n'y parvint pas ; cela signifiait que c'était un être pur venant d'une famille pure. Très pure, car même l'esprit de son épouse ne réussit pas à le faire.

- D'accord, ne me réponds pas, suis-moi juste. Je vais te conduire à la sortie de la forêt, tu sauras rentrer chez toi après ? Demande-t-il à la petite fille qui se retenait de pleurer à nouveau.

Elle se contenta de hocher la tête.

Pourquoi avoir changé d'avis, sans même que Senera ne l'y oblige ? Car c'était tellement rare de rencontrer une personne « un peu » pure dans ce monde, surtout à cette époque, alors rencontrer une très pure et la laisser mourir serait immoral. Bon, c'est aussi parce qu'il savait que sa femme l'aurait de toute façon obligé à le faire.

C'est ainsi qu'il la fit sortir de la forêt sur son dos, en souriant car il venait de sauver un peu du peu de lumière qui restait sur cette terre, même si la raison pour laquelle elle se trouvait seule dans la rivière au milieu de la forêt et en pleine nuit le travailler.

Depuis ce jour, Kaliko ne cessa de le rechercher. Elle avait abandonné l'idée de se tuer pour ne pas laisser sa mère seule, qui n'avait plus qu'elle à présent. Elles apprirent l'arrivée du dernier membre de leur famille, Zac, quelques jours plus tard et il devint leur nouvelle raison de vivre.

Le loup lui, avait changé de forêt. Il y'en avait cinq en tout dans les environs de Woodlock, il avait donc l'embarra du choix.

***

*

L'étreinte ( en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant