Chapitre 1

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Une rencontre inattendue








_ A demain ! Criai-je à ma patronne.


Je refermais la porte derrière moi, il est exactement 00h15 et j'aurais dû terminer mon service il y a plus de 20 minutes, mais ce n'est pas grave. Enfin si c'est grave bordel, je n'ai plus de bus à cette heure-ci et je vais devoir rentrer à pied, j'ai la haine.


Je ne suis pas une chochotte, je peux totalement marcher jusque chez moi mais autant avouer que pour une vingtaine de minutes à pied, à cette heure-ci j'aurais préféré rentrer en transport si vous voyez ce que je veux dire. Je ne suis pas forcément dans un quartier qui craint mais alors la ville dans laquelle je suis est infestée de types complètement malades. Je n'ai même pas 25 ans donc si je pouvais au moins vivre jusqu'à 50 ça m'irait parfaitement. Plutôt 60 ans en fait, m'enfin je n'y suis pas encore.


En marchant jusque chez moi j'en profite pour respirer l'air frais, rester enfermée dans un restaurant pendant 12 heures avec des odeurs de nourritures tellement différentes au final ça vous donne mal à la tête et surtout ça donne la nausée. En regardant l'heure sur mon téléphone je vérifie que je suis bien dans les temps, dans cette ville, comme dans beaucoup d'autre je suppose, à partir d'une certaine heure ça devient encore plus dangereux que n'importe quel autre moment de la journée. On est aux États-Unis après tout, énormément de villes craignent, les gangs ici sont partout. Bon, pas partout j'exagère mais les fous oui !


En tout cas pour une fille, alors quand je vois qu'il est 00h30 et que normalement ça commence maintenant les problèmes, j'accélère le pas. Il doit bien me rester une petite centaine de mètres avant de rentrer chez moi et la ligne de transpiration qui coule le long de ma colonne vertébrale me rend complètement folle. Parano je suis, oh que oui.


Mes épaules et mon dos sont crispés, comme la sensation d'avoir tellement froid que notre corps est douloureux, c'est une sensation que je déteste par-dessus tout. Allez Davina, tu vois la porte elle est juste là, encore quelques pas et..


_ Enfin à la maison. Me chuchotai-je à moi-même, devant la porte de mon appartement.


Voilà à quoi se résumait mes soirées, absolument toutes mes soirées, et ceux depuis deux ans maintenant. Depuis la fin de mes études en fait. Deux putains d'années à bosser comme serveuse alors que si j'avais eu ne serait-ce qu'un petit d'argent ou plus d'intelligence j'aurais pu avoir une bourse ou me payer de vraies études. Pff, quelle vie de merde.



Je prenais mes affaires de travail que j'avais posées à mes pieds pour récupérer mes clés et ouvrais la porte de mon appartement.
En entrant à l'intérieur de chez moi je lâchais un gros soupir de soulagement, on a beau être en plein printemps, l'air frais de mon cocon est bien plus respirable que celui de l'extérieur.


Une douleur atroce m'irradiait la voûte plantaire à cause de ces fichues chaussures de travail. Sérieusement, qui a eu la brillante idée de dire aux serveuses de mettre des talons pour servir des foutus plats ? Certainement pas une femme je peux vous l'assurer. Et pour avoir passé une épreuve orale sur ce sujet-là lors du bac, ce n'est évidemment pas une femme qui en a eu l'idée.
Je les jetais contre le mur du salon et soupirait une seconde fois, cette fois ci un bon soupir d'amertume.

DAVINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant