DAVINA

Chapitre 27

Le fruit défendu

_ Encore une et ce sera bon pour aujourd'hui mon petit ravioli.

Tout en essayant de marcher correctement et sans m'accrocher aux meubles à côté de moi je rouspétais en continu alors que Syd ne faisait que de me donner des surnoms ridicules depuis des semaines. Deux mois, il a fallu deux mois pour que mes blessures physiques puissent guérir totalement, enfin presque. Je devais rester allongé tous les jours, je ne pouvais me lever que pour me laver rapidement ou bien faire mes besoins, et jamais seule au risque d'empirer la situation. Alors mes deux seuls amis venaient et viennent toujours m'aider à tour de rôle. Heureusement qu'ils étaient présents parce que j'aurais pété un plomb, bien que j'aie faillit mourir de rage à force que Syd balance des surnoms horribles depuis le début. Il essaie de détendre l'atmosphère je le vois bien, ça ne me dérange pas mais bordel...petit ravioli ? C'est bien le pire qu'il a pu trouver jusqu'ici.

Jessie rigole à chaque fois et l'aide à en trouver des plus horribles encore, ils me fatiguent. Vivement que je puisse remarcher totalement pour leur courir après en les frappant avec une cuillère. Aujourd'hui ça fait une semaine que je fais de la rééducation, je n'ai pas perdu toute ma motricité mais comme je devais rester allongé alors j'ai du mal à marcher correctement. Le médecin a dit qu'il me faudrait deux à trois semaines pour récupérer mais je ne compte pas attendre aussi longtemps. Trois semaines, et puis quoi encore. Dans une semaine je pourrais courir, si je ne le fais pas je suis une chochotte, c'est comme ça que je me motive. Pomme reste toujours dans la chambre, je ne sais pas à qui j'ai le plus parlé depuis le début, mon chat ou les deux autres débiles. Spencer lui il vient une fois par jour pendant quelques minutes histoire de vérifier que je ne suis pas morte dans mon sommeil, il ne me parle pas. Je crois que je l'ai vraiment vexé quand je l'ai comparé aux virums la dernière fois. J'ai voulu m'excuser mais rien n'y fait, il est trop têtu de toute façon. Mais il n'est pas méchant, c'est tout ce que je demande de toute façon.

Je pense qu'il passe ses journées dans sa cave à torturer les sbires de Vald, ça ne me dérange pas il le sait, ce qui me dérange c'est qu'il se débarrasse d'eux sans même m'attendre. C'est moi qui ai subi l'horreur, je devrais pouvoir leur faire ce que je veux, comme l'autre fois.

_ Tu m'écoute quand je te parle ?

_ Oh, pardon. Tu disais quoi.

_ Si tu as mal, comment tu te sens-là.

Comment je me sens ? Il me pose la question tous les jours et je lui réponds toujours pareil. Ça va. Que répondre d'autre ? Je ne pensais pas qu'en croisant la route de Spencer un jour alors je subirais tout ça, est ce que Vald m'aurais retrouvé si je ne l'avais jamais croisé ? Je ne pense pas. Qu'on soit honnête, il voulait juste se venger de ce que Spencer a fait à sa famille et j'étais là au mauvais moment. Il a dû apprendre que j'étais sa fille en faisant ses petites recherches je ne vois rien d'autre. Ou peut-être bien qu'il m'aurait retrouvé de toute façon mais pour une autre raison et que si je n'avais pas eu Spencer et Syd dans ma vie et bien je serais sans doute encore là-bas ou même morte. Je ne sais plus quoi en penser, est ce que je dois en vouloir à Spencer, est ce que je dois le remercier toute ma vie. Il est tellement difficile à déchiffrer que je n'arrive pas à penser correctement quand il est présent. Il ne me fait plus de mal physiquement, pour l'instant, mais il n'est pas gentil pour autant. Il m'insulte la plupart du temps au lieu de former des phrases complètes mais il ne m'ignore pas complètement. Je ne cerne pas ce personnage, je ne sais pas à quoi il pense. Une fois il a dit qu'il voulait éprouver certaines choses et la seconde d'après il a dit qu'il ne pouvait pas parce que j'étais considérée comme l'ennemi. Il avait raison en quelque sorte mais il n'arrive pas à comprendre que je n'y suis pour rien. Il montre aux personnes extérieures que je suis sa putain de propriété mais une fois tous les deux il redevient odieux. Il allait égorger Scott en boite, il a couché avec une fille en me criant qu'il faisait ce qu'il voulait mais j'ai bien compris que moi je ne pouvais pas. Ce n'est pas de la possessivité, ça doit être autre chose.