DAVINA

Chapitre 26

Qui es-tu

A mon réveil j'avais constaté une masse chaude contre moi. J'ai d'abord voulu paniquer parce qu'il me semble que j'étais bien seule la dernière fois que je m'étais couché et puis j'ai ouvert les yeux. Il était là. Il était vraiment là ? Mes yeux avaient dérivé comme ils pouvaient sur son visage endormis, ses sourcils sont toujours froncés quand il dort ? Il ne me touchait pas mais j'avoue qu'être à côté de lui me détendais. Il était con et surtout mauvais, mais même en sachant ça j'avais compris lorsque j'étais enfermée chez Vald que je ne pourrais plus me passer de lui. C'est vraiment con de dire un truc pareil, il m'a fait tellement de mal. Mais putain ce que je pourrais le regarder pendant des heures, et heureusement que j'ai mon bracelet au quotidien sinon il me tuerait pour ce que je suis en train de dire.  Il m'a fallu plusieurs seconde pour tourner la tête et le voir entièrement, je ne devrais pas bouger mais j'ai moins mal. Ça fait bien plusieurs jours que je suis ici déjà et je ne dois juste pas bouger le reste de mon corps. Je peux bien bouger un peu la tête quand même.

Il est venu me chercher même si je n'y croyais pas une seule seconde, il m'a protégé et là il dort à côté de moi. Et en voulant me redresser un petit peu je me suis affalé sur les draps, mes cotes me font un mal de chien. Heureusement je ne l'ai pas réveillé, enfin je le pensais. Il ne me regardait pas mais j'ai bien vu qu'il avait les yeux ouverts. Tout le sang est remonté dans mes joues, mon cœur allait exploser non pas parce qu'il était là à côté de moi mais parce que je me suis rendue compte qu'il n'avait jamais été à la fois aussi proche et aussi calme. Mon cœur tambourine si fort qu'il doit l'entendre de là où il est, j'aimerai courir et m'enfuir de cette chambre.

_ Tu as mal ?

Pas de bonjour, quel chieur. Il se redresse pour se lever du lit. Il s'étire et comme si je n'avais rien vécu depuis des semaines je n'ai regardé qu'une chose, ses bras. Ils se sont étirés si fort que chaque muscle de son corps s'est contracté, j'ai détourné les yeux.

_ Ça va, j'espère juste que mes bras et mes cotes vont vite se rétablir, je ne pourrais pas rester allongée ici trop longtemps. Je réponds simplement.

_ Je ne parlais pas de ça.

De quoi il parle alors, il sait aligner une phrase sans faire de sous-entendu celui-là. Il continu de me fixer sans rien dire et après quelques minutes de silence j'ai compris de quoi il parlait. J'ai encore rougi mais cette fois d'une honte atroce. Je suis tellement sali que j'en ai honte.

_ Je vais très bien.

_ Putain. Ecoute je sais que t'es forte d'accord mais j'ai quand même épluché la totalité de ton dossier histoire de pouvoir faire les choses correctement.

Il a tiré la chaise au bord du lit pour s'asseoir dessus, ses bras se sont posés sur le dossier et il a juste penché la tête comme pour savoir s'il devait continuer de parler. Il n'y a pas de secret médical ici ou quoi, c'est privé !

_ Tu m'en veux je comprends et je ne te forcerai jamais à parler de ce putain de calvaire, sache le. Alors si tu veux en parler dit le moi, je pourrais aller chercher Jessie ou Syd, ils sauront t'écouter.

J'étais figée, je ne l'avais pas regardé parce que je savais très bien que si je le faisais j'allais me mettre à pleurer. Je devrais en parler avec eux, c'est sûr. Il s'était relevé pour enfiler son pull et ma tête criait de lui parler ou de dire quelque chose avant qu'il ne quitte cette pièce et que je me retrouve seule, je ne voulais plus me retrouver toute seule. Mais aucun mot ne voulait sortir de ma bouche parce que j'avais peur, j'avais peur qu'il me rejette alors je n'ai rien dit. A quoi bon, une fois mes blessures guéries il redeviendra comme avant, je ne dois me faire aucun film, j'ai déjà trop mal pour penser à quoi que soit d'autre qu'aller mieux. Physiquement du moins. Il a quitté la chambre presque immédiatement et une sensation horrible prend place dans mon cœur. Comme si de petites aiguilles piquaient mon organe sans s'arrêter, une sensation acide prend place dans mon palais et je sens que je pourrais vomir à tout moment. Avec un peu de forme dans mes doigts je récupère la bassine posée sur ma gauche et même si mes cotes me font un mal de chien je respire un bon coup et plonge ma tête à l'intérieur.