Retour aux sourcesJe ne sentais plus une bonne partie de mon corps, je ne voulais rien ressentir de toute façon. J'ai compté chaque jour ou j'étais là-bas, j'ai compté chaque homme qui était venu et avait ruiné l'entièreté de mon corps. Au total 42 hommes et le nombre de fois était de minimum deux passages par nuit, parce qu'il pouvait passer autant de fois qu'ils le voulaient. De toute façon le but c'était juste de ne pas dépasser deux personnes par soirées. La journée j'étais ruée de coups, je dois certainement avoir des membres cassés, je n'en sais rien de toute façon je ne sens plus rien. Ils m'ont soigné ma cuisse, j'aurais pu être contente mais c'était juste pour que j'arrête de crier de douleur et que je leur dure plus longtemps. Le seul point positif c'est qu'ils ont tous mis des préservatifs, enfin quand ils décidaient de se vider à l'intérieur. Enfin pas mon père. Lui, non il a préféré tout lâcher en moi pour montrer qu'il m'avait fait mais qu'il pouvait aussi le refaire. Une douche par semaine, une seule putain de douche avec le carnage qu'ils trafiquaient sur mon corps. Je dois puer le cul, la semence de monstre et j'ai perdu toute ma dignité. J'ai perdu tout ce que j'avais.
J'ai espéré si longtemps qu'ils viennent me chercher que j'ai finis par abandonner. J'avais accepté mon sort, j'étais prête à mourir. Je voulais mourir, je le veux toujours. Être violé c'est une chose mais par son propre géniteur, c'est une abomination. J'avais espoir de rencontrer mes parents un jour, n'importe quelle personne vivant en foyer toute sa vie le souhaite même si c'est juste pour les rencontrer une seule fois. Simplement histoire de comprendre pourquoi, pourquoi ils ont abandonné, on ne peut pas leur en vouloir en totalité. On a tous chacun une histoire, un passé et peut être que beaucoup ne sont pas prêts ou ont vécus des choses horribles. Mais apprendre que l'homme qui vous a créé est un monstre, un meurtrier, un cannibale et qu'en plus il voue un culte à violer des gens, sa propre fille... ça c'est la goutte d'eau qui fait déborder notre univers. Mon univers.
Il aurait pu juste me torturer ou laisser ces chiens le faire, au lieu de ça il m'a regardé dans les yeux et m'a fait ce qu'un seul homme aurait dû faire pour moi. Il a pris la seule chose que j'avais gardé et que je voulais donner à une personne de confiance, de valeur. J'étais dans les vapes la plupart du temps alors j'avoue ne pas me rappeler de grand-chose, c'était tous les jours la même chose. Levé à 6h, suspendue aux chaînes jusqu'à midi et ensuite battue jusqu'à 17h. Enfin je mangeais une fois tous les deux jours entre 17h et 20h et ces chiens venaient pour faire ce qu'ils voulaient. Je pouvais tomber sur des hommes plus gentils, au lieu de me battre ils préféraient me raconter leur journée, qu'est-ce que j'en avais à foutre. Ils étaient juste allongés, là à coter de moi. Ils touchaient ma peau sans la martyriser, ils pensaient vraiment que vu que je ne pouvais pas bouger ils pourraient me raconter leur vie comme si j'étais un psy. Ou comme un chien couché dans sa niche.
Alors je chantais, des chansons dont je me rappelais les paroles et qui passaient à la radio ou sur la télé quand je travaillais au restaurant. Et je chantais dans la tête toute la journée pour ne pas devenir folle et faire divaguer mes pensées sur autre chose. Cependant je n'avais aucune chanson en lien avec la mort, j'aurais complètement pété les plombs je pense, même me suicider c'était impossible. J'aurais pu avaler ma langue ou faire de l'apnée jusqu'à suffoquer. Je n'en ai même pas eu les couilles, et puis j'ai fini par regretter les coups foireux de Spencer et ses menaces. Finalement j'ai eu le temps de réfléchir un peu, il ne me déteste pas. Maintenant que j'ai vue de quoi Vald était capable j'ai bien compris qu'il avait peur que je finisse par le trahir, sa famille aurait pu vivre la même chose que moi voir même pire. J'ai compris qu'il s'efforçait de ne pas me faire du mal alors que pourtant je suis du même sang que cette ordure. D'un côté je le mérite presque, simplement pour être sortie de ses misérables couilles. Et puis au final j'ai hurlé dans ma tête, je me suis hurlé à moi-même de me ressaisir, bien sûr que non je ne mérite pas ça. Je n'ai jamais fait de mal à une mouche putain.
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DAVINA
Teen FictionQuand une simple serveuse se retrouve en plein milieu d'un trafic d'être humain, sa vie devient un véritable cauchemar. Mais la rencontre avec l'ange posé sur sa route est-il réellement bon ou son plus grand démon ? Histoire mature et violente. 120e...