À la suite de la lecture de "Relis-moi en juin" de PerledeFeu qui est un poème épistolaire destinée à elle-même, j'ai été été inspirée à m'en écrire un à mon tour.
Je veux que tu me relises lorsque l'été reviendra,
Qu'on se souvienne et qu'on appréhende ensemble le temps qui nous lie
Qu'on aille marcher vers le fleuve d'il y a tant d'années, entre les feuillages gorgés de larmes
Enivrées par le chant des cigales et par la tendresse du vent.
Nous y avons tant laissé, et je me demande ce que tu retrouveras
Dans le reflet et la danse du courant
Et je me demande si tu valseras avec les années,
Si tu jetteras un de tes sourires effrontés à l'avenir
J'y crois.
Tu y crois peut-être encore plus fort à présent
Et je pleure
De t'imaginer, heureuse.
Nous sommes peut-être bien la toute première silhouette,
Qui nous a fascinées lorsque nous étions enfant.
Es-tu devenue celle que nous admirions plus que toutes les autres
Perchée entre les nuages, lorsque l'heure dorée s'écoulait sur le paysage.
Es-tu devenue cette silhouette fière et rayonnante
Dont le monde réinvente sans cesse les couleurs ?
Es-tu devenue cette silhouette libre et sauvage à laquelle la perfection échappe ?
Si tu pouvais me répondre,
Tu me dirais certainement
Que nous l'avons
Toujours été.
Nous avons du ciel les yeux,
Des Lucioles l'ivresse et la liberté
De l'existence, la poésie.
Et si nous ne pouvons qu'écrire, et écrire encore,
C'est que nous ne l'avons jamais choisi.
La lumière a déjà été écrite par bien des poètes,
Mais perchée au sommet des falaises et sur les collines surplombant la ville,
Nous avons vu poindre des vers et des couleurs encore inexprimées
Nous avons fait de l'indicible le subtil écho que les mots laissent sonner derrière eux
Nous avons fait de l'éclat,
Le phare
Et du phare,
L'éphémère et brûlante étoffe
De notre réalité.
Qu'as-tu écrit qui te fasse le plus vibrer ?
Qu'as-tu vu qui t'ait coupé le souffle et étranglé l'âme ?
Qu'as-tu tu ressenti de plus beau ?
Tu es mon reflet le plus rayonnant,
Tu es toutes les questions les plus fascinantes
Et quelque part
Tu es peut-être les réponses.
Relis-moi quand l'été reviendra.
Cet été que tu affectionne tant, celui que tu rêves autant que tu le vis
Ce parfum, cette chaleur, la douceur des embruns
Les collines verdoyantes et les yeux songeurs, l'ombre des pins
Le ciel immense et flamboyant,
Les vagues, majestueuses et limpides
La lumière orangée des soirs d'août où tout renaît.
Relis-moi simplement quand tout cela fera sens et vibrera à nouveau
Qu'il s'agisse de la réalité ou de la tienne.
Tu sauras quand il sera temps
Tu le sentiras
Comme si l'été était là,
Niché au creux de tes côtes.
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Silhouettes
شِعرInformes et vaporeuses, elles rassemblent en elles les personnes que nous étions, celles que nous nous apprêtons à devenir. Elles ont de l'enfance la lueur presque irréelle, de la mélancolie le bleu profond. De l'espoir, la beauté et l'inatteignable...