Mad Girl In A Mad World

46 7 2
                                    

Je n'ai plus aucune patience

Une bière entre les mains

Ma fierté entre les doigts

Je te demande comment tu vas,

Parce que tu m'as envoyé un message

Après tout ce temps

Mais qu'est-ce qui t'anime ?

Mais qu'est-ce qui t'as donné envie

D'entendre de nouveau parler de moi ?

Je ne crois plus en rien

J'ai l'espoir en vrac

Et la confiance absente

J'ai, collé aux lèvres,

Tout ce que tu aurais aimé que je sois

Et dis moi

Dis moi pourquoi je cherche tant à te plaire

Je ne tiens même pas tant que ça à toi

Je ne vois rien en toi,

Qui pourrait susciter le désir de vivre

Et peut-être que je mens

Et peut-être que je me suis mise à nier délibérément

À force d'être déçue

Tu sais, je n'ai que la poésie

Tu sais, je n'ai que les autres

Et tout cela me persuade parfois que je ne suis rien à moi seule

Rien qu'un orage,

Rien qu'une page vide

Rien qu'une poète ivre des mots qui lui manquent tant

Tu sais, tu ne sauras pas me convaincre du contraire

Mais tu n'essaieras même pas

Ça ne doit certainement pas faire sens,

Que d'aider les gens comme moi

Je crois que je ne suis qu'une de plus à plonger mes yeux dans les tiens

Je crois que je ne suis qu'une de moins à séduire puis à abandonner

Mais je ne suis pas fatiguée des gens comme toi,

Je crois qu'on n'est jamais fatigué de la misère qui orne le monde

Je crois que le désespoir n'échoue jamais à faire sens

Toutes ses couleurs ternes brandies vers le ciel

Toute sa lumière, toute son amertume si plaisante

Mon cœur en est avide,

J'ignore pourquoi

Je ne veux pas le savoir

Je refuse

De tout remettre en question

Tout est

Trop douloureux

Chaque question

Me perfore

Chaque visage

Me renverse

Chaque paysage

Me chamboule

Dis-moi ce que tu en penses

Si tu imagines que je fabule des choses en lesquelles je ne crois même pas

Dis-moi à quel point tu ignores

Ce que je vis chaque jour

Dis-moi que tu méprises

Mon combat

Mes poèmes

Mon sourire

Et tu n'entendras plus jamais

Parler de moi

Et je m'effacerai de ton monde

Comme de celui de tous les autres

Ils sont nombreux tu sais

Les gens comme toi

Les gens au sourire acerbe

Et à l'ignorance facile

Ils me détruisent

Et me maintiennent en vie

C'est con

Mais je vis de choses absurdes

Je suis née absurde

Dans un monde absurde

Ça ne fera

Jamais

Vraiment sens

Et c'est ça qui est beau.

Silhouettes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant