Petit couple dans le funiculaire
Se lance des sourires mielleux,
Les yeux criants de ce truc qu'on appelle l'amour
Je les regarde s'effleurer, se bouffer du regard seconde après seconde
J'observe le reste du monde s'évaporer tout autour d'eux
Telle est la beauté violente et amère de ce qu'on ne possède plus
Tel est le manque qui émane tout à coup de ceux qu'on ne connait pourtant pas
Telle est la jalousie qui dévore tristement
Ceux qui se tiennent,
Seuls
Les iris sombres
Et le cœur percé.
Tel est l'inateignable, à quelque mètres de là
Tel est l'insoutenable
L'absence et les rêves,
Au mauvais endroit
Au mauvais moment.
Deux amoureux sur les places de devant,
S'aiment et s'aiment encore
Se sourient tant que leurs visages se déforment
S'admirent si longuement que leurs regards fusionnent.
Ils en oublieraient presque,
Ceux qui errent
Depuis si longtemps
Mais tout cela n'a plus d'importance
Tout cela était voué à rejoindre
Le cimetière des songes.
Les amoureux ne s'y rendent plus,
Les amoureux s'en vont vivre ailleurs
Ils viendront s'y recueillir lorsque la réalité
Émergera de nouveau.
Il est peut-être triste de le penser,
Mais je crois que l'amour ne relève pas de la réalité
Il est composé d'autre chose
D'un éclat d'étoile peut-être
De poésie, à demi mot
D'un simple murmure.
Je crois que l'amour n'est rien d'autre,
Qu'un peu d'incontestable
Et d'indiscernable mêlés.
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Silhouettes
Thơ caInformes et vaporeuses, elles rassemblent en elles les personnes que nous étions, celles que nous nous apprêtons à devenir. Elles ont de l'enfance la lueur presque irréelle, de la mélancolie le bleu profond. De l'espoir, la beauté et l'inatteignable...