Ton silence est comme un couteau dont la lame n'a pas été aiguisée
Sa course s'arrête contre ma poitrine
Elle n'ira pas plus loin
Elle n'ira plus perforer mon cœur ni entailler mon sourire
Les questions ne sont maintenant plus des constats à l'écho paisible
Tu as disparu
Tu n'es plus là.
C'est tout
Ta voix s'est tue sans explications
La porte de ton appartement ne s'est plus ouverte
Et tes yeux bleus-gris ne m'ont plus jamais saluée.
Nous nous sommes rencontrés sous une mer de nuages
Installés sur le banc où je me trouve aujourd'hui
Et en l'espace d'une semaine,
Tout semble avoir changé
Tout semble avoir éclot
Des milliers de minuscules fleurs bleus valsent avec l'herbe verdoyante
Sous le soleil éclatant, le Rhône et la Saône rayonnent de mille feux
Et lorsque je lève les yeux,
Vers les rares nuages cotonneux
Ma vue ne vacille plus
Sous les effets de l'alcool et de la peur
De ne pas parvenir à te plaire
Tout est plus calme,
Si paisible
La vie a repris son cours
Le printemps s'esquisse timidement
Et l'espace d'un instant
Je
N'ai
Plus
Mal.
J'aurais bu à t'en donner tous les droits sur mon bonheur
Je me serais détruite pour que tu m'apprécies
J'aurais cessé d'écrire s'il fallait me taire
J'aurais inventé les mots qu'il faut pour te captiver
Je me serais mise à nue, mes dernières forces à mes pieds
Je t'aurais laissé devenir mon univers
Qu'il soit gris ou multicolore
J'aurais cessé de rire
De m'émerveiller
J'aurais cessé de créer
De vivre
De rêver.
Mais je n'abandonnerai rien
Pas pour toi,
Pas pour qui que ce soit au monde
J'ai tant à vivre pour qu'on me l'arrache pour une simple étincelle
J'ai trop à écrire pour que l'angoisse et la détresse me fasse taire
J'ai trop à ressentir pour réduire mon existence à une simple personne
J'ai les lucioles à faire briller,
Toi qui ne connait même pas leur nom
J'ai tout un monde à entendre vibrer
Merci de m'avoir montré,
Que les gens comme toi ne valent pas la peine
Qu'on leur porte le même regard qu'à la lumière.
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Silhouettes
PoetryInformes et vaporeuses, elles rassemblent en elles les personnes que nous étions, celles que nous nous apprêtons à devenir. Elles ont de l'enfance la lueur presque irréelle, de la mélancolie le bleu profond. De l'espoir, la beauté et l'inatteignable...