À moi de vivre

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Tes mots sont des trous noirs,

Et si je m'y suis jetée pendant longtemps

Ils ne sont aujourd'hui plus que l'ombre du vide que je laissais m'avaler.

Plus rien ne fait écho

Je crois que j'ai accepté l'idée que les inconnus ne rayonnent pas toujours de sens

Que certains ne sont devenus que les meurtriers

De la vie qu'ils avaient tant aimée.




Ton visage comme un écran de télévision dont l'image grésille

Ton souvenir comme un acouphène

Je réalise que le monde a tant noirci en ta présence,

Malgré l'arc-en-ciel de couleur auquel tu m'avais fait croire

Trop ivre pour l'imaginer

Une dizaine de bouteilles de vodka n'auraient jamais suffit à lui donner vie.

Ton contact comme l'étreinte visqueuse de la mort,

J'ai compris qu'il me fallait m'extirper de la lueur trompeuse de ta voix

J'ai compris que rien n'avait jamais été heureux, ni même léger auprès de toi

Et aujourd'hui tu n'es plus rien qu'un courant d'amertume,

Qui se déverse sur une rive bien trop lointaine

Pour m'atteindre encore.




Qu'as-tu encore à se faire déchaîner contre moi

De plus que la frustration qui t'anime depuis ?

Qu'as-tu encore à fabuler ?

Je ne te crois plus

Et oh combien je me sens libre à mesure que ton souvenir s'éloigne

La haine est devenue rage

La détresse s'est faite fureur

Et je m'élance aujourd'hui sur la voie que tu as quitté il y a bien longtemps,

Loin de la grisaille étouffante de ton existence

Loin des regards vagues et des sourires tordus

Un pas plus loin

La vie se révèle à nouveau

Elle continue parfois de noircir à ta pensée

Mais je ne la laisserai plus se faire petite jusqu'à disparaître

Je sais que là où mes pas me guident,

Je serai en sécurité.




Tu n'avais de la vie,

Qu'un dernier souffle

Auquel j'ai eu tort de croire.




À moi de vivre, à présent

Le monde ne t'attends plus,

C'est à mon regard de le faire exister.

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