On est allé cueillir la solitude autant que les étoiles
On est allé mordre le ciel, les soirs où la souffrance pleuvait
Tu me disais "ne t'en fais pas, les choses changent"
Tu me regardait comme si j'allais finalement devenir quelqu'un
Comme si je l'étais déjà à tes yeux.
On a vu un peu de la lueur de l'enfance déferler là où on ne l'attendait plus
On s'est dit les choses auxquelles le monde ne nous laissait plus croire
On a vu la poésie,
Cristalline
Dans son habit nocturne
Du haut de ton petit balcon,
Un air de Florence + The Machine pour ravir le silence
On s'est parlé des instants que les mots échouent à décrire,
Du regard inimitable des êtres aimés
On a parfois pleuré le sens,
On a versé les mêmes larmes
Pour les souvenirs
Et pour l'avenir.
On s'est abandonné à la mélancolie
Et dans les bras l'un de l'autre,
La vie était
D'une douceur rare.
Nous étions des amis,
Des amis qui passaient leurs nuits à s'étreindre
Nous étions les amis du balcon, et de la nuit
Tu étais la musique et j'étais la fraîcheur de l'air d'été
Tu étais les sourires qui font vivre,
Et j'étais les larmes qui les font resplendir.
Je ne m'étais pas rendue compte,
D'à quel point je riais
Je n'avais pas conscience,
Que ton étreinte était celle que je n'avais jamais connue
Je n'ai pas réalisé
Combien je me suis sentie précieuse en ta présence.
Un soir, la vie m'a frappée si fort
Qu'elle m'en a coupé le souffle
Et je me suis effondrée devant toi et tes amis.
J'ai cherché tes bras, tes mots rassurants,
Mais j'étais paralysée par la douleur, la gorge nouée
J'ai cherché tout ce que nous avions été,
Sans comprendre
Que c'était la dernière fois.
"Je suis fatiguée"
"Je suis tellement fatiguée",
Tes bras étaient devenus si froids
Tu semblais démuni, absent
Tu n'étais plus d'humeur
À aller mordre le ciel, et en cueillir la moindre étoile
Nous n'étions plus, ni l'été ni la liberté
La musique tournait toujours en boucle, tristement
Entraînant dans sa dernière danse
Celle que tu allais abandonner lâchement.
Tu m'as dit que
Les choses avaient changé
Et en quelques mots, de la pureté de nos espoirs,
Tu as fait naître
Toute la haine du monde.
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Silhouettes
PoesiaInformes et vaporeuses, elles rassemblent en elles les personnes que nous étions, celles que nous nous apprêtons à devenir. Elles ont de l'enfance la lueur presque irréelle, de la mélancolie le bleu profond. De l'espoir, la beauté et l'inatteignable...