Fly High

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C'est dur,

De ne rien avoir à dire parfois.

Quelques syllabes scotchées aux lèvres,

Le regard absent de toute lueur

Je réalise que je deviens muette à force d'étouffer la réalité

Après tout, les mots ne sont parfois justes

Que parce qu'ils reflètent l'excès

Mais je me refuse à prononcer ce qui me semble trop fort

Je me refuse à croire que les autres sauraient entendre

Qu'il y aurait, quelque part,

Un endroit absent de censure et de jugement

Un endroit où la poésie la plus grandiose ne semblerait jamais illusoire

Je me refuse à croire en ce qui m'a déjà déçue

Je préfère rester absente,

Plutôt que d'irradier d'un quelque chose

De profondément inexplicable.




Tu m'as dis que me lire t'avais redonné l'envie d'écrire,

Et c'était comme un éclat

Un éclat tangible à travers toutes ces pages silencieuses.

J'ai vocation à répandre autour de moi un peu de ce qui m'anime

Peu importe la forme que cela prendra pour toi.

Et puis,

Certaines personnes n'ont même pas à écrire

Pour que la poésie fasse écho avec ce qu'elles sont

Écrire, c'est quelque part rendre libre ce qu'on ressent

Laisser l'oiseau s'envoler loin de sa cage

Aller explorer le monde tout en lui partageant

La moindre de ses couleurs.




Et lorsqu'il est tard, l'oiseau finit toujours par revenir

Il suffit de laisser la fenêtre ouverte,

Et il reviendra raconter les heures sombres,

Le crépuscule et le visage des autres

Lorsqu'il est temps, l'oiseau revient toujours

Il chante assez fort pour qu'on l'entende, comme pour défier les averses

Rien ne l'effraie et ne le fascine plus,

Que la façon dont le monde tressaille

Il aime tanguer avec les nuages noirs et filer droit là où les contrastes font rage

L'oiseau finit toujours par revenir,

Le plumage terne et les ailes troués

Où qu'elle soit,

Il n'a jamais quitté des yeux

La lumière.



Silhouettes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant