Loneliness - Birdy
On m'a dit que le rapport à l'attachement
Se forgeait dès la plus petite enfance.
Je n'ai alors aucun mal à comprendre,
Pourquoi l'absence de messages résonne aujourd'hui
Comme un violent coup dans les côtes.
Je n'ai alors aucun mal à savoir pourquoi ta présence, et celle de tous les autres avant toi,
M'ont fascinée à en perdre le souffle
Obsédée à en scruter le ciel, béant,
Obnubilée à en croire le monde voué au désespoir
Parce qu'il ne revêtait plus votre silhouette.
On m'a dit que tout avait été brisé il y a longtemps,
Que les morceaux se rassemblent sans jamais se recoller pour de bon
On m'a dit que guérir, ça signifiait apprendre à vivre avec
Mais je reste persuadée au fond de moi,
Que le regard de la petite fille
Ne cessera jamais de se poser
Sur ceux qu'elle pensera avoir tort d'aimer.
On m'a dit que j'étais tombée amoureuse il y a longtemps,
De la vue des passants
De la foudre
De chaque scintillement du monde.
On m'a dit que j'étais tombée amoureuse de l'idée même de l'être
À trop être désespéré, je crois qu'on finit par être fasciné par ce qui nous échappe.
Et si je fuis,
C'est parce que l'amour se trouve loin
Là où il n'existe que ça
Le ciel y est anthracite,
Le sol et les arbres noirs comme la cendre
Les immeubles en ruines dévisagent l'horizon
Et puis,
Quelque part
Quelque part, au milieu de cet enfer
Là où l'obscurité et le froid règnent en maîtres,
L'Amour.
Vaste et lumineux,
Brûlant comme un soleil
Autour duquel un univers tout entier gravite.
Et plus
Rien d'autre
Ne compte désormais.
On m'a dit qu'il était impossible d'aimer les autres d'un amour pur,
Sans s'aimer soi-même.
Mais je n'ai jamais été qu'un courant d'air à travers la tempête
Qui me dévaste.
On m'a dit qu'il ne fallait jamais cesser d'y croire
On m'a dit qu'il fallait apprendre
Que tout prenait du temps
Mais le courant d'air danse encore et toujours avec le vent
On peut le voir glacer le paysage et le ressentir réchauffer les cœurs.
Ça ressemble à ça après tout
Des yeux qui n'ont jamais appris à aimer
C'est beau, ça irradie, ça brûle
Ça brûle.
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Silhouettes
PoesíaInformes et vaporeuses, elles rassemblent en elles les personnes que nous étions, celles que nous nous apprêtons à devenir. Elles ont de l'enfance la lueur presque irréelle, de la mélancolie le bleu profond. De l'espoir, la beauté et l'inatteignable...