Madame Hudson lui proposait de retaper l'appartement et de lui baisser le loyer en contrepartie, évidemment la jeune femme accepta cet accord toute suite. Elle tenait à la prévenir de la manière de vivre de mon voisin du dessus qui était un peu spécial, mais surtout qu'il jouait parfois du violon la nuit ce à quoi elle ne s'inquiéta pas étant au sous-sol et lui au premier son jeu ne devrait pas la déranger, et elle n'était pas du genre à se plaindre. Elle était bien trop discrète, mise à part si c'était exagéré.
La logeuse à peine disparue, elle fila directement chercher de la peinture, de quoi poncer et et retourna à l'appartement s'affairer à arracher ce papier peint immonde, défraîchit, puant l'humidité et la poussière, et recouvrir le mur bleu de blanc. Le blanc allait être important pour ramener de la lumière dans la pièce. Les prochains jours allaient être chargés, entre les travaux, les cours et les stages à l'hôpital.
Plusieurs heures étaient passées sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle était toujours prise intensément dans ce qu'elle entreprenait, les heures pouvaient défiler sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle déchirait le papier sans ménagement et y retirait les traces de colle, lorsqu'on frappa à sa porte. Elle regarda en sa direction et alla ouvrir. Elle apparut de derrière la porte qu'elle venait de tirer. Le courant d'air souleva ses mèches de cheveux de devant. Elle leva les yeux et découvrit son visiteur. Tout sembla s'arrêter une fraction de seconde.
-Tonton ?!
La surprise était bien plus que visible autant sur son visage que sur lui. C'était bien lui devant elle, dans ce couloir de Londres. Blond, pas très grand mais plus grand qu'elle de 14 cm. Elle ne l'avait pas vue depuis ses 8 ans. Elle en avait maintenant 23 ans.
-N...Nina ?!
Elle ne lui répondit même pas, elle se contenta de foncer dans ses bras. Son odeur lui revint aux narines. Son oncle John avait toujours été plus qu'un oncle pour elle, il était un ami, un confident, un peu un père. Du moins il l'avait été. Il avait disparu de leur vie suite à un repas de Pâques qui avait mal tourné. Il annonçait qu'il partait pour la guerre, sa grand-mère avait si mal réagi par peur et amour qu'ils se disputèrent et il claqua la porte. Elle ne l'avait jamais revu, mais elle y pensait chaque jour. D'abord avec tristesse, puis colère et rancœur. Aux files des ans, ses ressentiments s'étaient estompés. Enfin c'était ce qu'elle avait longtemps cru, ils étaient simplement refoulés au fond d'elle. Elle s'était efforcé de comprendre sa réaction, pourquoi l'avait-il puni elle ? Il l'écarta après un instant à l'avoir serré fort, il la regarda. L'admira même, sans y croire.
-Mais qu'est ce que tu fais ici?
-Je suis là pour mes études !Les yeux de l'étudiante se levèrent un peu plus haut, pris dans le feu de l'action, elle n'avait pas remarqué un autre homme derrière. Il avait regardé la scène avec une certaine surprise non dissimulée.
-Pardon, bonjour ! Elle lui fit immédiatement un sourire.
Ce sourire mignon qu'elle avait. Ses lèvres disaient toujours énormément sur ses ressentis. Elles tremblaient quand elle se retenait de pleurer, tirait vers le bas quand sa tristesse était profonde, se pinçait lorsqu'elle était en colère, s'entrouvrait sous la peur. Amusée, moqueuse, heureuse, timide, gênée, mal à l'aise, forcée, tendre, touchée... Tout se lisait sur ses lèvres, ses fossettes et ses yeux.