Chapitre 8

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-Je t'expliquerais sur le chemin. En route !
-Et moi je peux pourrir ici ?

Sherlock avait déjà quitté la pièce.

-Apparemment oui.
-Je devais faire un tour en ville de toute façon. On se voit un de ces quatre.
-Passes ce soir.

Elle le regarde et acquiesce. Il part alors à son tour.

-Ah... Et je range tout aussi visiblement...

Après avoir tout rangé où il fallait et avoir tout nettoyé parce que Sherlock était visiblement incapable de le faire pestait-elle., elle prit la direction du quartier où elle voulait se rendre. Le temps était plus calme que lorsqu'elle était arrivée. C'était nuageux, pluvieux mais les rafales s'étaient rendormies. Ça restait un temps d'humeur monotone. Elle avait hâte de voir Londres au printemps, de réentendre les oiseaux gazouiller. Elle adorait lorsque les arbres bourgeonnaient, revoir les premières abeilles sortir. Mais sa période préférée de l'année restait l'automne, jusqu'à Noël. Cette partie de l'année était indétrônable. Elle aimait la pluie qui tapait sur les fenêtres, le feu qui crépitait dans la cheminée. Elle adorait les boissons chaudes devant celui-ci. Elle adorait sentir sa peau brûler lorsqu'elle rentrait de dehors. Elle aimait le chauffage dans les véhicules. Elle aimait les couleurs. Elle aimait les odeurs, mais la saison la plus riche en odeur était l'été. Elle se souvint de sa campagne française et des odeurs qu'elle n'aura jamais à Londres.

Elle finit par rentrer une fois son achat fait. Un magnifique violon qui lui avait coûté un bras mais surtout une partie de ses économies. Elle mangerait de l'eau pendant un moment. Mais pour elle, ça valait le coup. Le violon n'était pas pour elle mais pour son insupportable voisin dont elle avait jeté le sien par la fenêtre, et bien évidemment, elle avait regretté son geste. Encore plus une fois qu'il l'avait protégé de son professeur, et ça c'était plus qu'un geste normal. On sait à quel point les gens peuvent être lâche et préfèrent fermer les yeux. Elle remontait la rue, la nuit était tombée, il ne pleuvait pas mais l'humidité était plus que ressentie. Ses cheveux lui en montraient la preuve. Elle sourit. Elle avait toujours un tas de bébé-cheveux qui n'en faisait qu'à leur tête, les enfants de nos jours... Elle ne passa pas par chez elle et monta directement à l'étage. Elle frappa à la porte. Évidemment Sherlock ne répondit pas. Madame Hudson vint alors ouvrir.

-Excusez-moi Madame Hudson, j'imagine que Sherlock est là. Je ne veux pas le déranger longtemps.. J'ai quelque chose à lui donner..
-Un violon ? Demanda-t-il dans même la regarder. Il se trouvait juste à côté de la porte de la cuisine, là où elle avait frappé en y voyant le filer de lumière.
-Euh.. Oui.. Je suis vraiment désolée d'avoir cassé le vôtre.. Et...

Il ne lui répondit pas, il avait encore une fois les yeux dans un microscope. C'était dommage de ne pas voir aussi souvent ses yeux gris. Madame Hudson mettait la table tranquillement sans paraître à l'écoute de notre discussion, mais ce n'était qu'une apparence. Elle ne le raconterait sans doute à personne de la rue, mais étant seule elle se régalait de la moindre petite scène dont elle pouvait assister. Seulement, l'échange avait l'air terminé. La jeune fille regarda un instant le détective. Elle sentait une petite tristesse au fond d'elle. Elle s'apprêtait à partir, elle fit un pas, se figea une seconde et le regarda à nouveau.

-Il y avait des traces de pommade sur les bouts de peau, s'il souffrait d'eczéma c'est logique mais.. Même si vous le savez sans doute déjà, je me suis dit que ça pouvait être utile.

Des pas se firent entendre dans le salon.

-Du poison. Répondit Sherlock.
-Qu'est-ce que vous racontez? Demanda la logeuse.
-Clostridium botulinum ! S'exclama Sherlock en frappant sur la table.

221c (Sherlock x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant