Chapitre 18

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Les jours passèrent tranquillement. Les clients s'enchaînaient à Baker Street mais repartaient souvent bredouille, Sherlock les trouvant ennuyeux. Il les prenait de haut, balançait ce qu'ils attendaient comme une banalité et sans ménagement puis les mettait dehors, sans ménagement non plus. Des histoires d'infidélité, un homme prétendant que les cendres se trouvant dans l'urne qu'il tenait dans ses bras n'était pas celle de sa tante, des espèces de mafieux, deux petites filles demandant pourquoi elles n'avaient pas vu le corps de leur grand-père décédé. Des geeks qui avaient su susciter l'intérêt du détective, ainsi que quelques autres affaires qui alimentaient le blog de John qui commençait à avoir de nombreux lecteurs. En fait, le blog de John devenait un phénomène internet et Sherlock commençait à avoir une certaine notoriété. Les journaliste commençaient à raffoler du beau brun à boucle. John et sa nièce ne s'étaient pas réconciliés depuis, elle passait alors son temps à l'école de médecine et ne les accompagnait plus sur les enquêtes, sauf à celle du théâtre ou elle s'était retrouvée en photo dans le journal, visage dissimulé. Sherlock ne voyait pas cette célébrité d'un bon œil.

En attendant, elle révisait, travaillait sans pause. Elle évitait de croiser le médecin dans les couloirs et voyait Sherlock chez elle. Leurs ébats étaient toujours aussi bons. Ils ne s'en lassaient pas, leur relation leur allait parfaitement à tous les deux. Pas de sentiment. Qui pouvait tomber amoureux d'un homme comme lui d'ailleurs.. ? Uniquement de l'intimité de temps en temps. De l'intimité particulièrement torride. Torridité que rare connaisse. Une torridité singulière.

En dehors de ces petites parties avec Sherlock, elle faisait son petit bonhomme de chemin. Seule. Elle se rendait le soir à ceux fameux bar aux murs de briques. Un bar un peu étroit. Elle montait sur la petite scène en bois entouré de rideaux noirs attachés sur le côté. Elle s'asseyait au piano et instaurait une ambiance sympa pour les clients. Elle chantait, certain l'écoutait, d'autres appréciaient juste l'ambiance tout en discutant avec leurs amis ou leurs dates. Elle aimait bien, ça lui cassait la routine, chaque soir elle chantait des chansons différentes, ses doigts ne parcourraient jamais les mêmes notes.

Un soir, Sherlock la regardait quitter le 221 de l'avenue. Il la regarda traverser la rue mais elle s'arrêta dans son élan en remarquant un homme qui la fixait. Un homme chauve, une petite barbe un peu plus longue que de trois jours, grand, maigre, fière de son apparence. Ayant vidé la bouteille de parfum sur lui, tellement que de sa distance, elle mangeait les effluves de son ''One Million'', le parfait parfum de connard orgueilleux ou de gros beauf. Elle le regarda une fraction de seconde et continua sos chemin. Le docteur Reeves.

-Ne m'ignorez pas. Lança-t-il.
-Qu'est-ce que vous faits ici ?
-Votre adresse est dans votre dossier.
-Vous n'avez pas le droit de l'utiliser à des fins personnelles.
-Personnelles? Mais enfin, Miss. Nous savons tous les deux que c'est pour votre avenir professionnel.
-Bien sûr. Evidemment. Répondit-elle ironiquement.

Elle allait reprendre son chemin.

-Je sais que vous en avez envie. Je vois vos vêtements.. Vos regards.. Arrêtez votre petit jeu.

Elle resta silencieuse un instant. Immobile.

Sherlock se trouvait toujours à sa fenêtre.

Elle se tourna vers lui.

-Je préfère rater ma chance en tant que médecin plutôt qu'obéir à votre chantage.
-Allons.. Ne dites pas de bêtise. Répondit-il, un peu moqueur, en s'approchant.

Il prit doucement ses poignets et les tint fermement.

-Lâchez moi.
-Hors de question... Si vous acceptiez, vous n'auriez plus besoin de vous crever au travail.

Elle ne répondit rien, écœurée par cette proximité. Alors il s'approcha doucement dans le but de s'emparer de ses lèvres. Mais elle tourna la tête et essaya de se dégager de son emprise, mais il la retint.

-Mais qu'est-ce qu'il te faut de plus? Hurla-t-il de colère en la secouant un peu, collant presque son front au sien.
- Lâchez la ! Ordonna Sherlock qui venait d'arriver.

Le docteur Reeves regarda le détective.

-De quoi tu te mêles ?! Demanda-t-il en la lâchant. Oh.. C'est ça ! Tu aimes les hommes connus ! C'est ça !
-Quoi ? Demanda-t-elle perdu en regardant son professeur.
-Votre femme, elle est au courant de vos petits fantasmes pervers ? Demanda Sherlock.
-Quoi ? Demanda Reeves, piqué.
-Évidemment que non. Continua Sherlock. Je vais la faire courte, si vous continuez. Ne serait-ce qu'un mot de votre part envers elle, il me suffira seulement d'un texto pour prévenir votre femme. Je suis certain qu'elle saura apprécier cette nouvelle.
-Comment avez vous son numéro?! Demanda Reeves en regardant l'écran de téléphone de Sherlock.

L'écran montrait la fiche contact de Madame Reeves.

-Je vous en pris! Rit le détective.
-Mais enfin ! Regardez là cette petite allumeuse ! Avec ses décolletés...
-Les vêtements d'une femme n'est pas un oui, Docteur Reeves.

John arriva à son tour.

-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Demanda-t-il en arrivant, interloqué.
-Je m'assurais de mettre quelque chose au clair. Dit Sherlock sans quitter le professeur de médecine des yeux. N'est-ce pas Docteur Reeves ?

Ce dernier ne répondit pas. John les dévisagea, il s'arrêta un instant sur celui de sa nièce, et se tourna vers l'inconnu.

-Qu'est-ce que tu lui as fait connard ?

Il s'approcha dangereusement et le maîtrisa en guise de menace.

-Écoutez-moi bien, je sais pas qui vous êtes, mais si je vous vois à nouveau roder, ou si j'entends ne serai-ce que votre nom, je m'occuperais personnellement de vous.
-Tonton ! S'il te plaît ! Le supplia sa nièce qui savait que ce n'était pas la solution.

Elle ne voulait pas que quoi que ce soit puisse le mettre à mal.

Il lâcha alors Reeves qui s'en alla en leur jetant un regard noir. Ils le regardèrent s'éloigner. Lorsque ce dernier tourna au bout de la rue, Nina lâcha toute sa respiration en s'accroupissant. Elle tremblait comme une feuille après cette frayeur.

-Merci Sherlock...
-Tu devrais rentrer..

John s'approcha et la releva doucement. Ils retournèrent à l'intérieur et comme toujours dans les moments où il y avait besoin de réconfort, ils préparèrent le thé. Sherlock donna une couverture à sa voisine qu'elle mit sur ses épaules. Il ignorait pourquoi on faisait ça, mais il l'avait appris et l'appliquait pour se montrer un minimum gentil. Pourquoi ?

-Comment tu te sens ? Demanda John qui s'assit doucement à côté de Nina sur le canapé.
-Contente de te démontrer que je n'ai pas besoin d'avoir Sherlock dans ma vie pour être en danger.. Répondit-elle.

John fit un mini sourire amusé.

-Ça dur depuis longtemps ?
-Depuis mon arrivée... Mais.. Ça empire depuis un moment.
-Sherlock a fait pression, ça va servir. Il ne reviendra pas.

Sherlock lâcha son portable.

-Non je ne crois pas, effectivement. Répondit-il.

221c (Sherlock x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant