Ils arrivèrent aux Hickman Gallery, Lestrade les avait rejoint. Ils se rendirent aux tableaux avec la conservatrice du musée qui réfutait l'hypothèse que le Vermeer perdu était un faux. Elle se montrait particulièrement agressive, sa voix grognait tel un félin se préparant à l'attaque.
-C'est un faux. C'est forcément un faux.
La jeune femme bouillait de l'intérieur, étant certaine d'avoir la solution qu'elle ne pouvait pas dire.
-Ce tableau a été soumis à tous les examens scientifiques connus. Expliqua la conservatrice.
-C'est un faux très convaincant ! Mais vous savez ce qu'il en est d'ailleurs, c'est vous qui avez tout manigancé. N'est-ce pas ?Elle ignora Sherlock et regarda Lestrade.
-Lieutenant, je perds réellement mon temps. Je vous prierais de prendre la porte. Vous et vos curieux amis.
Nina la regarda.
-Vous avez peur ? Elle fit un petit sourire moqueur.
Le portable de Sherlock sonna enfin. L'attente avait été si longue. Le détective répondit.
-Ce tableau est un faux.
Aucune réponse...
-C'est un faux. C'est pour ça que Woodbridge et Cairns ont été tués.
Toujours le silence de l'autre côté de l'appel.
-Oh je vous en prie, le prouver n'est qu'un détail ! Ce tableau est un faux, j'ai tout compris ! Je sais tout ! C'est un faux, c'est la réponse ! C'est pour ça qu'on les a tués !
Silence...
Alors Sherlock se concentra en une fraction de seconde, visage déterminé. Une bonne respiration pour s'oxygéner et oublier tout le reste.
-Je vais le prouver, donnez moi du temps. Je vous demande de m'accorder du temps.
La voix d'un petit garçon résonna, lui accordant dix secondes. Le cœur et les tripes de Nina se serrèrent brutalement et son esprit paniqua. Comment pouvait-on s'en prendre à un enfant. Un être si innocent qui doit bien souvent encaisser les problèmes, les humeurs et le comportement des adultes. Des êtres qui ne sont souvent pas protégés comme il le devrait.
-C'est un gosse ! S'exclama Lestrade, écœuré. Oh non ! C'est un gosse !
-Qu'est-ce qu'il a dit ? Demanda John ?
-Dix. Répondit Sherlock. Il compte à rebours. Il me donne du temps.Sherlock avait cette maîtrise de retirer de son esprit chaque détail. Enfant ou vieille personne, pour lui, la situation était la même. Il fallait se concentrer sur l'énigme afin de la résoudre. Il pensait toujours que mettre ces détails de côté permettait de mieux se concentrer et aller plus vite. Permettait d'être plus efficace. D'autres pensaient le contraire, que ça favorisait l'adrénaline et par conséquent permettait de mieux sauver des vies. Seulement, Sherlock réussissait presque à chaque fois son coup. La jeune femme le regardait, elle se faisait violence pour ne pas craquer et lui hurler la réponse.
-C'est pas vrai... Grommela Lestrade.
-Le tableau est un faux, mais comment est ce que je peux le prouver. Comment ? Comment ?! Il se retourna vers la conservatrice. Cet enfant va mourir ! Dites-moi pourquoi c'est un faux !! Dites le moi !!
-Nina dis lui !! Ordonna John.
-Non taisez vous ! Surtout ne me dites rien ! Ça marche que quand je le trouve moi-même.
-C'est pas vrai.. Soupira John.
-Bordel magne toi Sherlock !! Craqua Nina.
-C'est évident.. évident ! J'ai la preuve sous le nez... Marmonnait le détective, le nez collé sur le tableau. Comment ?!
-Il va plus vite ! Remarqua Greg.
-Sherlock ! S'exclama John.Le détective trouva d'un coup.
-Oui !! Sherlock allez !!
-Au planétarium aussi, tu l'as entendu ! Oh ! C'est brillant ! C'est génial ! Jouissait Sherlock.
-Qu'est ce qui est brillant Sherlock ?! Demanda John.Le détective tapa sur son portable complimentant encore la solution.
-Sherlock !! Hurla Greg.
L'Anglais prit le portable.
-La Supernova Van Buren !
Le silence se fit d'un coup. Il fut de quelques microsecondes mais elles parurent une éternité. Le petit garçon appela enfin à l'aide. Tout dans le corps de Nina éclata en soulagement. Elle fonça dans les bras de Sherlock, son corps ne maîtrisait plus rien. Elle lâcha un soupire qui en disait long sur son état. John ne fit pas vraiment attention à son geste. Sherlock passa un bras autour d'elle et tendit le portable rose à l'Inspecteur.
-Tenez. Allez sauver le gamin.
Nina lâcha le détective. Et souffla à nouveau.
-La Supernova Van Buren, comme on l'appelle, désigne une étoile en train d'exploser et n'est apparue dans le ciel qu'en 1858.
Il jeta un regard noir à la conservatrice. Nina en fit de même, ayant parfaitement compris la somme qu'elle devait recevoir pour cette supercherie.
-Plus écœurante, je ne suis pas sûr qu'on puisse.
La jeune femme suivit Sherlock. Ils se retrouvèrent dans le couloir tous les deux.
-C'est ce que tu avais compris ? La Supernova.. ? Demanda Sherlock, la voix douce.
Elle acquiesça, encore un peu sous le choc.
-Tu devrais rentrer. On va sans doute procéder à sa déposition. Repose-toi, on se verra à la maison.
-D'accord..Elle prit la main du détective et son cœur fit un petit bon, la main du détective était douce, délicate.. Elle retourna dans ses bras, elle s'y sentait en sécurité. Le temps d'une phrase.
-Merci d'avoir sauvé tous ses gens Sherlock...
Elle le lâcha et prit la direction de chez elle. Sherlock la regarda partir, sans répondre. Cette phrase lui avait fait une sensation qu'il n'avait jamais expérimenté et qu'il ne pouvait pas expliquer.
Elle était épuisée, émotionnellement. Elle se prépara un thé, une couverture et ses cours qu'elle referma aussi vite qu'elle avait ouvert. Elle adorait ces enquêtes dans lesquelles Sherlock la tirait. Elle ressassait toute cette histoire. Son thé refroidissait tranquillement. Mais elle se rappela qu'il n'y avait eu que quatre bips au téléphone. Cette histoire n'était pas terminée, le poseur de bombe allait se montrer à nouveau. Elle se pinça l'arrête du nez.