Il déboula chez elle sans même frapper.
-Prépare t.. Il se coupa.
Elle se trouvait là, en culotte. Accompagné d'un t-shirt. Sherlock se figea un peu, surpris, puis ses yeux vagabondèrent sur ses hanches, brièvement.
-Je t'ai pas déjà dit de frapper ?
-Euh.. Non..
-J'aurais peut être dû.. Elle posa sa tasse. Qu'est ce que tu voulais.. ?
Elle remarqua les yeux du détective se balader sur elle. Elle aimait ça, mais se senti un peu mal-à-l'aise. Sherlock, lui, se reprit vite, trop pris dans son élan il ne pensa même pas à une envie de faire quoi que ce soit avec l'étudiante.
-Prend tes affaires, on part dans le Dartmoor.
-Une envie soudaine de voyage ?
-Non ! Une enquête voyons !
-Le second degré est toujours en panne apparemment.
Elle l'avait entendu faire les cent pas à l'étage, énervé, toute la matinée. Les minutes s'étaient passées sans qu'il se calme et les voix paraissaient vives. Une porte qui claque. Le manque de nicotine ? Sans doute. Une énième dispute entre colocataires ? Sans doute. Le détective qui s'ennuyait ? Sans doute. Elle avait l'habitude de ces moments, elle avait laissé couler. Jusqu'au moment il ne faisait plus de bruit. Juste après que la sonnette fut actionnée.
Elle n'était pas tellement étonnée de le voir.
-Bon ! Bah je vais me préparer...
Elle en était bien contente, voir un peu plus l'Angleterre la réjouissait même si elle savait pertinemment qu'elle n'en profiterait probablement pas. Elle était toujours curieuse de découvrir de nouveau endroit, parcourir un peu plus la planète. Quitter un moment cet appartement. Quitter un moment ces rues dans lesquels elle se sentait si apeurée ces derniers temps.
Une fois habillée d'un gros pull qui la cachait, comme un bouclier, elle fit ses affaires avant de rejoindre le taxi.
Lorsqu'elle sortit, elle vit Sherlock appuyé contre la voiture, regardant à travers les vitres du Speedy's. La jeune femme se retourna alors pour voir ce qu'il se passait. Elle y découvrit alors une dispute entre leur logeuse et le propriétaire de la sandwicherie.
-Tu joues les commères ? Demanda-t-elle, son sac dans les mains.
John les rejoignit au moment où Madame Hudson balançait quelque chose sur la vitre par colère.
-Oh.. Madame Hudson a finalement abordé le sujet de l'épouse de Doncaster... Commenta le médecin.
-Mmmm.. Attendez qu'elle découvre celle d'Islamabad.
Ils montèrent alors dans le taxi pour rouler jusqu'à la gare de Paddington. Le détective se mit immédiatement sur son portable. Le silence était roi.
-Je pourrais avoir un debrief ? Demanda la jeune femme au bout d'un moment après avoir observé les garçons.
-Bien sûr, évidemment, excuse nous. Lui répondit son oncle.
Elle lui sourit.
-Enfaîte je ne sais même pas par quoi commencer... On est sur une enquête de.. Gigantesque molosse.
Elle haussa un sourcil.
-Je te demande pardon ?
-Notre client, Henry, à vue son père se faire déchiqueter, quand il était môme, par un ''gigantesque molosse'', ce sont ses mots.
-On dirait une mauvaise blague. Tu te fiches de moi ?
-Non. Il y a une base militaire secrète, un centre de recherche en armement chimique et bactériologique, à côté, qui encourt des rumeurs d'expérience de mutations génétique sur des animaux...
-Et bah ! Ça envoi du lourd votre histoire.. Je m'attendais à tout sauf ça.
John échappa un petit rire.
-Et j'imagine que votre client à l'air d'être sain d'esprit.
-Plutôt oui, si on retire le traumatisme qu'il a subi.
-J'imagine..
Arrivés à la gare, la jeune femme commença à se diriger vers les bornes d'achat de ticket. Sherlock la rattrapa doucement pour lui tendre son billet qu'il avait déjà acheté.
-Oh.. Oui évidemment.. Souffla-t-elle.
Elle lui rendit alors l'argent qu'il avait dépensé pour elle mais le refusa. Elle le rangea alors, un peu gênée. Ils montèrent dans le train. Une table les séparait. Elle était dos au sens du trajet. Elle mit alors ses écouteurs qui lui diffusèrent un peu de musique puis des podcasts intéressants pour enrichir ses connaissances, pour enrichir ses études et même pour aider au mieux dans les enquêtes avec Sherlock. Ses yeux se régalaient de ce que le paysage qui défilait leur offrait. John ferma les yeux, sans dormir spécialement. Sherlock leva les yeux vers elle. Le soleil faisait briller les iris de la jeune femme qui laissait un peu paraître, que quelque chose s'était passé, et qu'un traumatisme avait marqué son ADN comme une cicatrice. Elle avait un mélange de toutes les couleurs d'œil possible dans ses yeux. Il resta un instant à l'observer. Il savait qu'elle se remettrait de ce drame. Il l'avait longtemps prise de haut et rabaisser, mais il savait qu'elle était forte. Elle lui avait prouvé à plusieurs reprises. Le cœur du détective fit un bond. Il fronça les sourcils et riva à nouveau ses yeux sur l'écran de son téléphone.
Lorsqu'ils posèrent les pieds dans le sud de l'Angleterre, Sherlock s'empressa d'aller louer une voiture.
-Et bah ! C'est la canicule ! Se moqua la jeune femme en les suivants.
Sherlock sortit son permis. Nina s'en étonna. Elle n'avait jamais pensé que le détective ait passé le permis un jour, c'était stupide bien sûr. Mais habitant à Londres, ils n'en avaient clairement pas besoin et par conséquent, elle ne s'était jamais posé la question.
