Elle les entendit rentrer dans la nuit, les pas d'un des deux hommes étaient lourds. Elle n'eut pas le courage d'ouvrir les yeux et se rendormit aussi sec. Le réveil fut encore un peu compliqué. Bien sûr quand John lui raconta ce qui s'était passé la nuit, elle fut scotché, mais surtout, elle ne loupa pas l'occasion de le vanner sur son rencard quelque peu gâché. Près de quelques semaines après, l'immeuble en face avait explosé. Ses fenêtres avaient été soufflées, elle a alors vécu quelques jours avec des bâches en guise de vitre, et des pulls les uns par-dessus les autres. Mais Sherlock était descendu la voir après le souffle pour s'assurer qu'elle allait bien et elle avait eu le même réflexe. Ils se retrouvèrent dans le couloir commun. Ils étaient un peu sonnés. Leurs mains se mêlèrent et d'un geste tendre la main de la jeune femme inquiète vint se poser sur la joue du détective. Elle regarda son visage cherchant la moindre plaie. Le détective la regarda surpris. Elle posa ensuite sa main sur l'avant-bras du jeune homme qui ne la quitta pas des yeux. Après tout, après ce qu'il venait de se passer, il n'était pas un monstre. Madame Hudson sortit à son tour de son appartement.
Quelques jours s'étaient écoulés, ses fenêtres avaient été réparées, et heureusement que Madame Hudson avait payé les frais. Tout était remis à sa place . Elle vivait à nouveau au chaud et au sec.
Un mal de crâne la prit un matin alors elle rentra chez elle le temps de midi voulant un silence complet. La nausée était présente tant le mau était fort. Elle S'allongea un instant, ses doigts froids sur le front lui faisaient un bien fou. Le silence était reposant. Mais il fut de courte durée, perturbé par un son de violon strident. Elle ouvrit les yeux et essaya d'y faire abstraction. Mais une note lui vrilla le crâne et elle monta.
-Sherlock, s'il vous plaît, ce serait possible d'arrêter un moment ? Juste le temps de midi, après je repars vous pourrez jouer à votre guise..
-Et pourquoi ferai-je ça ?
-J'ai une migraine vraiment affreuse.
-Je suis en pleine réflexion et je ne suis pas loin du but.
-Et le violon vous aide vraiment ?Il ne répondit pas, et ça agaça particulièrement la jeune femme cette fois-ci.
-Hé ! Je vous ai observé ! Vous n'avez clairement pas besoin de cet instrument pour trouver votre solution à je ne sais quel problème encore !
-Il vous servirait sans doute plus, ça c'est certain.. Il fit un sourire moqueur.Elle ouvrit la bouche sous cette insulte. Son sang ne fit qu'un tour, elle se dirigea rapidement vers lui et prit son violon des mains. Elle ouvrit la fenêtre et le jeta dehors.
-Problème réglé.
Il essaya de rester de marbre.
Rares étaient les fois où elle m'emportait, ça ne lui était même jamais arrivé à vrai dire. Mais, un homme, même le plus détendu et le plus gentil qui soit pouvait tuer, sortir les crocs à tout moment. Il suffisait juste d'être au mauvais endroit, au mauvais moment.
Elle quitta le bâtiment, furieuse, passa dans les débris de violon sur le trottoir, encore trop énervé pour ressentir la culpabilité qu'elle allait ressentir quelques heures après.
Elle fourra sans ménagement ses affaires dans son casier, dans les vestiaires du St Bartholomew's Hospital.
-C'est moi ou tu as l'air particulièrement agacé ?
-Crois-moi, agacé, ce n'est pas le mot.Jim était un collègue qui était devenu un peu plus un collègue, c'était la seule personne que Nina avait rencontré à Londres avec qui elle avait créé des affinités. Ils n'étaient pas amis, ils étaient juste copains. Une bonne entente qui ensoleillait leurs journées de travail. Ils ne savaient pas spécialement grand-chose de chacun mais ils rigolaient bien, et ça lui suffisait.