Le lendemain, Sherlock était parti à l'hôpital pour scanner le portable reçu à Noël. Nina l'avait laissé s'en aller sans un mot, comme depuis le début de cette affaire, il lui passait devant sans même un regard. A croire qu'elle était devenue invisible. Elle n'existait plus de toute façon, elle était devenu un fantôme. Elle avait pourtant tellement aimé courir après les méchants, résoudre les énigmes, regarder Sherlock à l'œuvre, mais c'était terminé alors elle avait repris son rythme de petite étudiante ennuyant. Tisane et cours ouvert, réfugiée dans un gros pull, elle se demandait parfois si c'est ce qu'elle voulait. Une fraction de seconde en regardant le parquet. Évidemment que c'est ce qu'elle voulait..
Avant de rencontrer Sherlock tout était beaucoup plus simple.
Étant seule dans le bâtiment, un bruit de fenêtre l'interpella. Elle monta alors vite dans la cuisine de ses deux voisins. De longs cheveux bruns ondulés escaladaient gracieusement pour entrer ce qui s'apparentait plutôt un laboratoire. Nina la regarda faire, bras croisés.
-Besoin d'aide ? Lança-t-elle une fois la femme à l'intérieur.
Irène Adler la regarda en se figeant une fraction de seconde puis avança comme si elle était chez elle.
-J'ai besoin d'un refuge.
-Il a bon dos Sherlock, quand même..
La dominatrice avança dans le couloir.
-Où sont rangées les serviettes ?
Elle ne répondit pas.
-Je trouverais ! Dit-elle en entrant dans la salle de bain. J'adore l'odeur de sa lessive.
Nina leva les yeux au ciel et la rejoignit et l'arrêta.
-J'aimerais au moins avoir un minimum d'explications ! C'est la moindre des choses !
-Ton oncle ne m'aime pas mais est beaucoup plus serviable et compréhensif.
-Je ne suis pas mon oncle et ça n'a rien à voir avec mes sentiments envers vous !
-Oh... Quelle est mignonne. Je t'en prie.
-Explication. Et vite !
Irène la regarda.
-Bien ! D'accord ! C'est vrai, je n'ai pas été correct.
-Du début à la fin. Ajouta Nina.
-Mais on sait toutes les deux que ce n'est pas ça le fond du problème.
-Ah non ?
-Non. C'est un certain détective.
-Je n'ai aucun sentiment pour lui.
-Ah non ?
-Non ! Ce qui me dérange c'est la manière dont vous traitez ! Dont vous vous en servez.
-Crois-moi ma belle, il aime ça.
-Oh oui il avait l'air d'apprécier ces derniers jours.
-Tu peux venir avec moi sous la douche et je te montrerais comment t'y prendre.
Nina la regarda, un instant, un petit air dédaigneux.
-J'attends toujours vos explications, pas en coaching. C'est la CIA c'est ça ? Ils sont passés par là. Dit l'étudiante en montrant sa plaie.
Irène ne répondit rien. Nina flancha dans un soupire. Décidément elle ne pouvait se résigner à laisser quelqu'un en danger.
-Bien.. Dit elle en entrant dans la salle de bain lui prendre des serviettes et lui donner.
-Toujours pas changé d'avis ? J'aurais tout donné pour voir un corps aussi sublime, nu.
-Merci pour la pub, si un jour je suis désespérée j'y penserais.
L'index de la dominatrice avait parcouru le ventre de la Française. Son cœur s'était emballé mais pas d'excitation. Plutôt de panique. Elle ne détestait pas les femmes, elle s'était déjà intéressé à quelques-unes mais de là à aller plus loin... Irène le remarqua et fit un sourire. Elle lui tourna le dos et commença à se déshabiller devant elle. Nina s'en alla aussitôt. Elle ferma la porte derrière elle, et en caressant le bois, se demanda ce qu'il venait de se passer. Elle attendit alors dans la cuisine, guettant le couloir avec une tasse de thé dans les mains. Elle lui avait déposé des vieux vêtements chauds à elle, qu'elle n'avait jamais portés, pour qu'elle puisse se changer. Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, vêtue, Irène alla se coucher dans la chambre de Sherlock. Nina leva les yeux au ciel.
