Chapitre 27 : Apocrite

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- Entre, Valnir.

La chauve-souris géante avança, le dos voûté. En rentrant, Valnir croisa l'homme-crapaud Glourk, un espion de Chtullu.

- Où en est-tu de la recherches des héros de la prophétie, Valnir ? Où en est-tu de ta mission ?

- Je... J'y travaille.

Ses équipes avaient quadrillé la zone pendant deux jours et n'avaient rien trouvé de concluant. Valnir espérait que le lapin et les autres étaient morts car d'après la prophétie... Non. Il chassa ces pensées de sa tête. La prophétie ne stipulait nulle part que les héros survivraient jusqu'à affronter Chtullu. Leurs restes avaient été dispersés par le vent, voilà tout.

- Sais-tu ce qu'est cet objet, Valnir ?

Il tenait dans la main un fin éclat de verre coloré. Il avait exactement la même teinte qu'une... qu'une...

- Une perle de la discorde, Valnir. Ou ce qu'il en reste. La perle du volcan. Voilà ce que Glourk m'a apporté. 

- Je... je...

- Tu as failli à ta mission. Adieu, Valnir.

La chauve-souris attrapa la poignée. Valnir l'agita en tous sens, sans résultat : La porte était fermée. Chtullu se dressa, imposant, devant lui. 

- Pitié... pit...

Un éclair violet emplit la pièce. Valnir s'écroula au sol, mort. Chtullu se rassit et demanda d'une voix forte :

- Qu'on m'apporte le second dans l'ordre de succession au poste de second de l'empereur dans quelques secondes. En second, j'exige...

Il s'arrêta et se mit à réfléchir à une phrase ne répétant pas trop le mot "second". Avant d'avoir fini sa réflexion, il fut tiré de sa réflexion par l'arrivée du second prétendant à la place du second, devenu second à la place du second en quelques secondes.

- Félicitations Apocrite. Tu es désormais second à la place du second, c'est-à-dire premier second.

Il sortit un petit carnet violet et écrivit à la première page :"Changer le nom du poste de second de l'empereur, ça embrouille."

Apocrite mesurait une trentaine de centimètres. Son corps était celui d'une fourmi (en plus grand) et sa tête celle d'une guêpe (idem). Il avait une longue trompe, quelques poils et des yeux d'abeille au regard fou. L'insecte était assis sur un mini-trône à roulettes recouvert de velours doré qui dégageait une forte odeur de miel.

- Bonzour, Chtullu. Pourquoi m'avvez vvous convvoqué izi ?

- Tu n'es pas sans savoir, Apocrite, que nous avons un problème. Un problème, disons, prophétique.

L'insecte sortit un pot de miel qu'il avait rangé sous un accoudoir de son trône. Il enleva le bouchon et se mit à aspirer le contenu du pot dans un répugnant bruit de succion. Chtullu sortit son carnet et écrivit :"Faire comme Apocrite avec son trône, mais avec des truffes au chocolat à la place du miel."

- Que dézirrez vvous de moi ?

Chtullu lui expliqua la situation.

- Bzzz... Ze penze avvoir une idée.

- Oui ?

- Zes anarziques recrutent des zens du peuple. Le peuple, z'est la baze. La zeule zose à pouvoir faire z'écrouler le zommet. Zupprimmez la baze et nul ne pourra vvous faire tomber !

- C'est une bonne idée, reconnut Chtullu, qui n'était pas connu pour son intelligence. Comment la mettrait-tu en œuvre ?

- Les zituazions politiques de la mer Pleep et de l'Olympe zont très inztables : Faites les ezploser ! Pendant ze temps là, vvous razemblerez des troupes et, zi les héros de la prophézie arrivent zusqu'en territoire troll, vvous attaquerez avvec toute votre armée. Il n'est restera plus un troll suffisamment vvivvant pour les aider ! 

Sur ce, il prit congé de Chtullu qui décida de réduire son royaume à feu et à sang pour l'empêcher de se révolter. Intelligent.

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