- Euh... Bonjour ! dit Nestor/John avec un sourire.
- Bonjour, répondit le douanier. Mettez votre passeport ici s'il vous plaît.
- Alors, c'est-à-dire que... Euh... Je viens peut-être de le casser en deux, répondit son interlocuteur en posant les morceaux à l'endroit indiqué.
- Pardon ?
- Je viens de le casser en deux.
- J'avais compris, merci. Ce que je me demande, c'est comment vous avez fait pour casser en deux un document qu'un Train Roulant à Astronomique Vitesse Absolument Immense et non-Lente (TRAVAIL) n'aurait pas éraflé.
Le douanier prit une des moitiés du passeport et s'efforça de la tordre pour illustrer ses propos. Celle-ci ne se plia pas d'un iota.
- Du coup, euh... Je peux passer ?
- Je suis désolé mais les règles sont les règles. Je ne peux pas vous laisser passer.
- Allons, s'il vous plaît, mettez-vous à ma place ! Imaginez que vous ayez cassé votre passeport en deux et que vous deviez absolument franchir la frontière ! Que diriez-vous si le douanier ne vous laissait pas passer !
- Il me laisserait passer car je connais tous les douaniers de la région et je sais qu'ils sont tous aisément corruptibles.
- Corruptibles ? demanda Nestor en sortant le seul et unique billet qu'il possédait, déchiré et taché comme on pourrait imaginer un objet ayant passé du temps dans la poche de Nestor.
- Vous espérez m'acheter avec un billet de cinq Bobdollars (1 Bobdollar vaut environ un euro. Plus précisément 1, 0000000000000010000012 €) ?
- Ce n'est pas un billet de cinq Bobdollars, mais... euh... Un billet de cinq mille Bobdollars. Les zéros ont disparu avec la déchirure.
- Je suis pratiquement sûr que les billets de cinq mille Bobdollars n'existent pas.
- Euh... Je voulais dire cinq cent Bobdollars.
- Je suis pratiquement sûr que les billets de cinq cent Bobdollars n'ont pas cette couleur.
- Il est tombé dans... euh... de la sauce bolognaise.
- Je suis pratiquement sûr que la sauce bolognaise n'a pas cette couleur non plus.
- Bon, OK c'est un billet de cinq Bobdollars, vous êtes contents !
- Pas trop, vu que j'ai un rendez-vous à 18h11 et 43 secondes et qu'il est 18h07. Donc, excusez moi mais...
- Attendez ! s'écria Nestor qui venait d'avoir la deuxième bonne idée qu'il avait eu depuis sa naissance (la première était qu'il pouvait peut-être s'avérer néfaste de consommer de l'arsenic). Aimez-vous les pierres précieuses ?
- Quel genre de pierres précieuses ?
- Les perles. J'ai tout un tas de morceaux de perles dans ma poche, s'écria t-il en montrant les restes des perles de la discorde qui avaient été détruites.
Malheureusement pour Nestor, quelqu'un avait aperçu le contenu de sa main.
Ce quelqu'un s'appelait Bulbilbol Balboulbelbonl III et il avait rejoint les espions de Chtullu pour se venger de tous ceux qui s'étaient déjà moqués de son prénom. Ce quelqu'un avait été envoyé par une organisation nommée ORGANISATION (Ordre pour Repousser les Goujats Attaquant Nôtre Île pour Semer l'Anarchie sur le Territoire Immense de l'Océan Néo-pleepien) afin de vérifier les dires d'un espion sur la présence d'intrus munis de faux papiers cherchant à détruire la perle. Ce quelqu'un était un homme poisson tout à fait normal, bas du corps d'un thon, haut du corps d'un humain quoique recouvert d'écailles, branchies sur le cou et algues à la place des cheveux. Ce quelqu'un s'avança dans la salle et prit la parole :
- Monsieur John Johnson, monsieur Ludwig Von Beethotruc, monsieur Mirliton Hawkins et madame Je-Ne-Sais-Plus-Trop-Quoi-Car-C'est-Un-Nom-Beaucoup-Trop-Compliqué, je vous arrête.
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Chroniques de Bobland
FantasyChtullu règne en tyran sur le pays de Bobland. Suivez les aventures d'un superhéros lapin, d'un chien qui lance des boules de feu, d'un poisson qui fait des jets d'eau, d'un castor incompétent et d'une voiture qui parle, bien décidés à arrêter le de...
