Chapitre 7

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Song : Lovely (Billie Eilish, Khalid)


PDV de Charles : (29 avril 2024)


Cela fait deux mois, deux mois que je n'ai pas de nouvelle de Malia. Je perds de plus en plus espoir alors que mes proches me disent de tenir le coup. Je n'y arrive plus et pourtant, je n'ai jamais été si bon en course cette année. Après ma victoire à Bahreïn, j'ai enchaîné les deuxièmes places. Pas d'autre victoire, mais c'est tout comme vu dans l'état que je suis.

Je me plonge à fond dans la Scuderia. D'ailleurs, quand je ne suis pas en déplacement pour les Grand Prix, je suis à Maranello avec Beth. Je ne peux pas vivre à Monaco, c'est trop dur. Même si j'ai aussi vécu dans cet appartement qui lui appartient, j'ai moins de pensé envers Malia ici, car j'ai Beth, ma nouvelle statisticienne avec moi.

D'ailleurs, elle aussi a du mal à vivre la disparition de son amie. Elle a beau faire semblant que tout va bien, je sais que c'est faux. Tous les proches de ma petite amie sont dans le mal. J'appelle tous les jours son père, je crois que ça lui fait du bien, de voir que je suis toujours là. Je suis le dernier lien qui le raccroche à sa fille.

Dans deux jours, nous allons partir pour Miami. Pour moi, c'est une course de plus dans laquelle je vais devoir me dépasser. Pour Beth, c'est une épreuve à vivre sans sa meilleure amie. C'est la ville où elle vivait avec son copain avant de se séparer. Même si maintenant, elle a tourné la page et qu'elle fréquente Chris, un ingénieur de l'écurie, cela reste difficile pour elle.


Charles L. : Tu n'as pas à t'inquiéter, je serai en permanence avec toi.

Beth : Tu crois qu'il sera là ?

Charles L. : Ça serait mal venu de sa part, tu ne crois pas ?

Beth : Probablement.


Je la prends dans mes bras pour la rassurer. Je caresse doucement ses cheveux alors qu'elle pose sa tête contre mon torse. On s'est beaucoup rapproché depuis la disparition de Malia. C'est ma bouée de secours surtout pendant les week-ends de Grand Prix et je suis son soutien émotionnel.

Bien sûr, Pierre est là pour moi. Il m'envoie tous les jours des messages pour savoir si tout va bien. Il passe son temps libre avec moi sur les Grand Prix. Max aussi me soutient beaucoup. Il aimait beaucoup la blonde et je sens qu'il a du mal à encaisser le fait qu'elle ne soit plus là même si cela fait deux mois. Il se referme comme une huître quand on essaye de parler d'elle.

J'ai besoin de parler d'elle, constamment. C'est sûrement pour ne pas l'oublier, ne pas perdre espoir, faire comme si elle était là. Ce rôle, c'est ma mère qui le remplit parfaitement. Elle m'écoute pendant des heures des fois. Elle aimait beaucoup Malia et reste tout le temps positive. Elle est persuadée qu'on va la retrouver.


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Je suis dans le canapé, Beth est à côté de moi et ensemble, on analyse la course qui aura lieu dimanche. Quand on a dû trouver quelqu'un pour remplacer Malia, Beth, c'est tout de suite proposé et je ne voulais qu'elle. Fred nous a dits que s'était ok et on sait un peu renfermé dans ce travail d'analyse tous les deux.

On voit la course de l'année dernière et analyse les datas de 2023 avec ceux qu'on a récolté pendant le début de cette saison. Ce qui est sûr, c'est qu'on fera mieux. J'avais fini 7e et j'avais été loin, très loin de la première place. Cette année, nous savons que Ferrari est la deuxième force du plateau et que je peux même rivaliser avec Red Bull même si Max est encore devant.

C'est à ce moment-là que mon téléphone sonne. Avant, je ne répondais qu'au numéro que je connaissais. Mais depuis deux mois, je réponds à tout le monde. Quand je décroche, on me dit tout de suite qu'à l'autre bout du fil, c'est la police de Monaco. Je comprends tout de suite que ça a un lien avec Malia alors je mets le haut-parleur pour que Beth puisse entendre aussi.


Appel Police de Monaco (PDM) :

PDM : Oui, bonjour monsieur Leclerc. Nous vous appelons par rapport à l'affaire de Malia Ascari.

Charles L. : Oui, vous avez des nouvelles ?

PDM : Nous avons repéré une voiture qui serait d'après nous celle de son ex petit ami Peter Grans. Celle-ci est actuellement en train d'être vu par le service scientifique. Nous aurions besoin de vous pour répondre à quelques questions supplémentaires et pour signer des papiers. Malheureusement, on ne peut faire cela qu'en présentielle lorsque ça concerne une affaire comme celle-ci. Vous pensez pouvoir venir au commissariat ?

Charles L. : Oui, bien sûr que oui, je prends un avion aujourd'hui, je pourrais être là aujourd'hui vers 18h00. Le commissariat ferme à quelle heure ?

PDM : Normalement 17H30, mais nous allons faire une exception, je vous vois donc aujourd'hui. Appelé le service quand vous serez arrivé pour que je vous ouvre. Merci à vous monsieur.

Charles L. : Merci beaucoup.


Je raccroche et regarde Beth. Ses yeux sont humides, comme les miens. Ça fait deux mois qu'on a aucune nouvelle, aucune piste, rien. Et là, en un coup de fil, je viens de reprendre espoir. Je ne perds pas de temps et appelle l'aéroport. Il n'y a pas d'avion prévu, mais je paie directement un jet privé qui me conduira à Monaco. Je ne perds pas de temps et part directement pour celui-ci qui sera près dans 1H00.

Arrivé à l'aéroport, j'attends que mon avion soit près. Je prends donc le temps d'appeler le père de Malia. Je veux qu'il soit au courant. Je sens son émotion quand je lui explique que l'affaire avance. En réalité, j'appelle tout le monde, ma mère, Pierre, Max, Fred. Tout le monde doit être au courant, ça pèse beaucoup trop une histoire comme celle-ci.


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Quand j'arrive au commissariat, tout se passe très vite. Le brigadier Porter m'indique tout ce qu'il a en sa possession. Ils sentent qu'ils ne sont pas loin de Peter, mais ne doivent pas être trop sûrs d'eux non plus. Il me pose plein de questions auquel je réponds, je n'ai rien à cacher et je ne dois rien cacher. Je signe des papiers notamment sur tout ce que je viens de dire pour assurer que ces paroles viennent bien de moi.

Quand je ressors du poste, je suis exténué. Je ne vais pas retourner à Maranello. Ça ne sert à rien sachant qu'après-demain, je vais devoir partir pour Miami. Je prendrais le jet privé avec Max, le seul pilote qui est sur Monaco. Je n'ai pas envie de déranger ma mère alors je vais dormir dans mon appartement.

Quand je rentre dans celui-ci, je me rends compte qu'il est calme, très calme. Cela fait presque deux mois que je n'y suis pas retourné. Ça fait bizarre d'y être. C'est comme si cet appartement appartenait à quelqu'un d'autre. Je me sens comme un étranger alors que c'est chez moi.

Je me fais rapidement à manger avec ce que j'ai dans les tiroirs. Des pâtes suffirons. De toute façon, je n'ai rien d'autre. J'aurai bien sauté le repas, n'ayant pas vraiment faim, mais je dois garder la forme pour la Formule 1. Si on m'enlève ça, je n'ai plus rien.

Après ce repas pas du tout appétissant, je pense que je vais directement aller me coucher, pas le temps et pas l'envie de faire quelque chose d'autre. Je dois la revoir, j'ai besoin de la prendre de nouveau dans mes bras. Je m'endors sur le canapé. Je n'ai pas envie de me coucher dans ma chambre, dans mon lit, dans notre lit.

Ma vie dans la Scuderia (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant