Chapitre 10

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Song : Keep holding on (Avril Lavigne)


PDV de Malia : (19 mai 2024)


Quand je me réveille, je ne suis plus dans cette cave toute noire. Mes yeux ont beaucoup de mal à se faire à temps de lumières. J'ai chaud, sensation que je n'avais plus depuis plusieurs semaines. J'ai beau être sortie d'affaire, j'ai dans mon cœur quelque chose qui me dit que ça ne change rien du tout, je suis toujours morte de l'intérieur.

Quand je tourne la tête, je vois mon père assis sur une chaise en train de dormir. Je bouge difficilement mon bras pour venir poser ma main sur la sienne. Ce contact le réveil immédiatement.

Ses yeux s'ouvrent et je sens toute l'émotion qu'il a en voyant les miens. Pour lui, je suis là, en vie, ce qui signifie sûrement que tout est fini, mais ce n'est pas le cas. Il se lève et vient tendrement embrasser mon front. Il est très silencieux. Il ne veut sûrement pas me brusquer. J'ai soif, mais je n'arrive pas à lui dire. Heureusement, il comprend ce que je veux et m'apporte un peu d'eau en me disant qu'il ne faut pas que je boive beaucoup.

Il me laisse ensuite en me disant qu'il doit régler des choses avec l'hôpital. Je suis de nouveau seule, mais pas pour longtemps, car la porte de ma chambre s'ouvre de nouveau. Mais ce n'est pas mon père que je vois, mais une personne dont j'étais resté en mauvais terme.

Ma mère reste loin de moi en me regardant, comme si elle avait peur de ce que je pouvais faire, ou de ce que je pourrais lui dire. Elle semble émue de me voir. Bien sûr, je lui en ai beaucoup voulu de m'avoir menti et de m'avoir caché mon père, mais aujourd'hui, après ce que j'ai vécu, je ne peux plus lui en vouloir.


Malia : Maman... (arrivais-je à dire avec un peu de mal).


Elle s'approcha de moi et me prit tendrement la main. Son contact m'avait manqué. Des larmes coulèrent sur ses joues. Je ne l'avais jamais vu aussi triste et pourtant, je l'avais déjà vu pleurer de nombreuses fois.


Maman :
Je suis désolé mon cœur. Tout ça, c'est à cause de moi. Il t'a retrouvé grâce à moi.

Malia : Non, pas toi (dis-je en retrouvant peu à peu ma voix). Il l'aurait fait quoi qu'il arrive. Comment tu as su ?

Maman : Charles.


En entendant son prénom, mon cœur se brise, Charles. Je me demande pourquoi il n'est pas là, m'a-t-il remplacé, avait-il perdu espoir. J'avais besoin de lui et ceux même si je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état. Je devais le voir, sentir sa chaleur, ou au moins sentir sa présence.


Maman : Ne t'inquiète pas, il est en Italie, pour l'une de ses courses. Il voulait venir, mais on lui a dit que ça pouvait attendre lundi. Tu es en sécurité maintenant.


Je demande à ma mère le jour que nous sommes. Elle me dit qu'on est le 19 mai. Merde, j'ai disparu depuis plus de deux mois. La course, Charles. J'allume la télévision et la mets sur Canal +. Cette course n'est pas encore commencée. On nous montre toutes les voitures, nous sommes sur la grille de départ. Canal + passe à la 7e place et je vois la Ferrari numéro 16, c'est comme si mon cœur se remettait à battre. Il n'a pas arrêté la formule 1, il a continué à se battre.


Malia : J'ai besoin de mon téléphone, maman où est mon téléphone !

Maman : Je ne sais pas (me dit-elle).

Malia : Donne-moi le tien.


Je prends celui-ci et compose le numéro de mon copain. Évidemment, celui-ci ne répond pas, il doit déjà être en train de se préparer. Je décide donc de prendre le taureau par les cornes comme on dit et de directement appeler mon patron, Frédéric Vasseur.


Appel Fred :

Frédéric V. : Bonjour.

Malia : Fred, c'est Malia.

Frédéric V. : Malia ! Oh, mon Dieu, tout va bien ?

Malia : C'est une question difficile. J'ai besoin de parler à Charles.

Frédéric V. : Oui, attends, il est sur la grille. Il y a beaucoup de monde aujourd'hui. Le voilà, je te le passe.

Charles L. : Allo ? (dès que j'entends sa voix, mon cœur s'arrête de battre de nouveau).

Malia : Charles...

Charles L. : Malia ! Tu es réveillé mon ange. Bordel, tu n'imagines même pas comment ça me fait plaisir d'entendre ta voix (dit-il alors que j'entends l'émotion dans sa voix).

Malia : Moi aussi. Je pensais plus avoir la chance de l'entendre. Je suis contente de voir que tu conduis toujours.

Charles L. : J'ai failli arrêter, mais j'ai continué pour toi. Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire.

Malia : Tu en auras l'occasion, maintenant gagne la course pour moi.

Charles L. : Je l'ai déjà fait, j'ai gagné à Bahreïn. Je suis deuxième du championnat.

Malia : Je suis tellement fière de toi.

Charles L. : Je dois y aller, le départ va commencer, je vais remonter sur le podium, je te jure que je vais le faire.

Malia : Je le sais ça. Je te regarde, je t'aime Charles.

Charles L. : Je t'aime aussi Malia.


Cet appel m'a fait un bien fou. J'ai été complétement détruite par Peter, et pourtant, j'ai comme cette impression que le seul qui peut me réparer est Charles.

Ensuite, j'ai regardé la course. Charles m'avait jugé qu'il allait remonter sur le podium et c'est ce qu'il a fait. Il est passé de la 7e place à la deuxième. Il n'y avait rien qui pouvait l'arrêter. Max était trop loin, mais si le monégasque avait commencé plus proche de lui, il aurait pu gagner la course.

Je suis le podium en étant fière d'être avec cet homme. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour le mériter. On s'appelle juste après et il me dit qu'il prend l'avion dès qu'il peut. Je le rassure en lui disant que mon père et là, qu'il peut aller faire la fête avec les autres pilotes.

Il me répond alors qu'il prendra son avion demain pour être près de moi. Comment je peux lui dire que la fille qu'il va retrouver n'est plus celle dont il est tombé amoureux. J'ai peur qu'il soit déçu par ce qu'il trouve.

Je ne sais pas si je suis encore capable d'aimer, si je suis capable de donner mon corps et mon âme à un homme même s'il s'appelle Charles Leclerc. Tout ce que je sais, c'est que le chemin risque d'être long et plein d'embûche. Est-ce qu'on va pouvoir faire face à tout ça, je n'en sais rien. Je ne pense pas avoir la force de me battre alors j'espère que lui en aura pour nous deux.

Mon père revient dans la chambre. C'est dur pour lui, il ne sait pas comment réagir face à moi. Pour l'instant, il ne parle pas et fait juste acte de présence. Je pense que c'est une bonne stratégie, je n'ai pas envie de parler, cependant, j'ai besoin de quelqu'un, je ne veux pas rester toute seule.

Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. J'ai fait des cauchemars de cette cave. Dès que je ferme les yeux, je me replonge dans cette obscurité et mon corps se met à tout ressentir de nouveau. Je sais que j'ai besoin de sommeil, aujourd'hui, je vais le revoir, mais je n'arrive plus à fermer les yeux.

Ma vie dans la Scuderia (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant