Ma vie dans la Scuderia (Tome 2)

Chapitre 12

Song : Give your heart a break (Demi Lovato)

PDV de Charles : (4 juin 2024)

Cela fait deux semaines que Malia est rentrée à la maison. J'aurais aimé que tout redevienne comme avant, mais c'était clairement impossible. Elle n'était plus la même, plus celle dont j'étais tombé amoureux. Elle était complétement vide, ne souriait plus, ne parler pratiquement plus, ne vivait plus.

J'avais mal de la voir comme ça, je ne pouvais rien faire pour l'aider et le temps devenais de plus en plus long. Je l'aimais, très fort même, mais je ne savais pas encore combien de temps, j'allais pouvoir tenir comme ça.

J'avais vécu un Grand Prix de Monaco catastrophique. J'avais touché le mur en qualification me plaçant 14ème sur la grille de départ. Et pour la course, je n'avais pas fait mieux et j'avais finalement fini 12ème. J'avais laissé beaucoup de points pour le championnat.

Aujourd'hui, je suis censé partir au Canada pour le 9ème Grand Prix de la saison. Je suis en train de faire mes affaires alors que Malia est assise sur le canapé plongé dans un film dont je ne suis même pas sûr qu'il l'intéresse. Elle passe ses journées comme ça, sans sortir.

Je comprends que c'est difficile pour elle. Elle a rompu son contrat avec Ferrari, qui la remplacé par un homme avec qui j'ai du mal a communiqué. Elle se détériore de plus en plus. Depuis son retour, elle dort dans la chambre d'ami. Je ne peux plus la touché, je n'arrive même plus à lui parler, notre relation meurt jour après jour et ça me brise le cœur.

Charles L. : Tu es sûr de ne pas vouloir venir avec moi ? Tu n'auras pas à venir au circuit, tu pourras rester à l'hôtel. Je peux même te prendre une chambre séparée si tu veux. Ça te ferait du bien d'être ailleurs, tu pourrais même voir Beth.

Malia : Nan j'ai pas envie.

Ça me frustre de voir que je suis le seul à essayer de sauver le peu qu'il nous reste. Je viens me poser en face d'elle. Ses beaux yeux me regardent sans comprendre ce que je veux réellement.

Charles L. : Ça va durer encore longtemps ?

Malia : De quoi tu parles ?

Charles L. : De tout ça (dis-je en faisant de grands gestes). Je sais que tu as vécu quelque chose d'horrible. J'essaye de t'aider, de faire en sorte que tu ailles mieux, mais j'ai l'impression de faire tous ses efforts dans le vent. Je dors plus avec toi, je te touche plus, je te parle plus, on ne se voit même plus. T'es comme un fantôme et ça me pèse.

Malia : Je t'avais prévenu que je n'étais plus la même.

Charles L. : Nan, ce n'est pas que tu n'est plus la même, c'est que tu n'es plus là. Est-ce qu'un jour, tu vas redevenir une personne où est-ce que c'est impossible, parce que moi, je ne peux pas aimer un fantôme toute ma vie Mal.

Malia : Alors laisse tomber (dit-elle sans une once de tristesse dans les yeux). Je ne serai jamais plus ce que tu recherche Charles.

Je reçois comme un coup de poignard quand elle me dit ses phrases.

Charles L. : Ça sonne comme une rupture.

Malia : Parce que s'en ai une. Je ne peux pas te retenir comme ça, c'est égoïste de ma part. Je vais aller vivre chez mon père, ça fait plusieurs jours que j'y pense.

Charles L. : Et tu comptais m'en parler quand ? (dis-je alors que je la vois baisser les yeux) Tu n'allais même pas m'en parler !

Malia : Je ne voulais pas te blesser.

Charles L. : C'est trop tard pour ça (dis-je les larmes aux yeux).

Malia : Charles... (dit-elle en s'approchant de moi). Tu es un homme incroyable. Tu es gentil, drôle, attentionné et vraiment très beau (dit-elle en essuyant l'une de mes larmes). Tu mérites d'être heureux, et tu as besoin de te concentrer sur la Formule 1. Je ne peux plus être cette plante morte que tu arroses en espérant qu'elle redevienne verte, car c'est trop tard, cette plante est morte.

Je la regarde dans les yeux et comprends ce qu'elle veut dire. Je ne vois plus rien dans ses iris, absolument plus rien. J'ai essayé de sauver cette relation, car j'aimais la femme devant moi, je l'aimais comme un fou. Mais parfois, l'amour ne suffit pas, ne suffit plus.

Charles L. : Je t'aime tellement.

Malia : Je sais, je n'ai jamais douté une seule seconde de ton amour pour moi.

Ce sont les derniers mots qu'elle m'a dit. Ensuite, elle a préparé ses affaires et elle est partie. Je ne pouvais pas la retenir malgré le fait que j'en mourrai d'envie. C'est elle qui est partie, qui m'a laissé. Je lui en voulais pour ça, alors que j'avais tout fait pour que tout s'arrange, pour l'aider à guérir au mieux. Mais elle avait raison, elle n'était plus là.

J'espère au fond de moi qu'elle reviendra, qu'après quelques semaines chez son père, elle arrivera à guérir. Je vais lui laisser du temps, tout le temps dont elle a besoin en espérant que tout ça n'est pas définitif.

PDV de Malia : 

Je finis de préparer mes affaires et je sors de l'appartement sans même un regard pour ce qui devait être mon chez-moi et sans même un regard sur Charles qui devait être l'homme de ma vie.

Je monte dans ma voiture et reste assise de longues minutes sans bouger. Je regarde une nouvelle fois l'immeuble de Charles, la fenêtre qui est celle de sa chambre. C'est la dernière fois que je vais la voir, je ne compte pas revenir. Je sais que Charles va attendre mon retour, mais il risque d'attendre longtemps.

Je démarre enfin le moteur et quitte Monaco. J'ai aimé cette ville comme une folle. Je n'ai dit au revoir à personne et c'est sûrement ce qui me fais le plus de mal, mais Charles s'en chargera pour moi.

La formule 1 va me manquer, je n'ai pas honoré mon nom, j'ai lâchement tout abandonné, je ne me suis pas battu, j'ai pris la solution de facilité. C'est un choix que je vais assumer, je ne reviendrais pas en arrière, cette vie n'est plus la mienne, elle appartient à une autre.

Le plus dur va être de ne plus penser à tout ça, de ne plus regarder les informations sportives, de ne plus essayer de joindre ceux que je laisse derrière moi. J'ouvre la fenêtre de la voiture, prends mon téléphone et le jette dehors. Il se brise en mille morceaux. Maintenant, je n'ai plus aucune tentation.

Mon passé est maintenant derrière moi, il est temps de me reconstruire, de faire face à cette nouvelle vie qui s'offre à moi. Nice n'est pas très loin de Monaco, mais là-bas, on parle plus football que formule 1 alors c'est pas mal.

J'imagine qu'on va beaucoup m'en vouloir, que l'on va être dessus de moi, mais je n'aurai pas pu faire autre chose, il comprendra plus tard. Je vais rejoindre mon père, sa femme et mon frère. Je prendrais aussi du temps pour retourner en Bretagne et voir ma mère et Daren. Mon meilleur ami me manque, Charles me manque, mais c'est trop tard pour faire machine arrière.