Aldritt (Boy x Boy)

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Au cœur du centre d'entraînement de l'équipe de France, Sam, se consacrait à ses tâches de kiné avec habileté. Le tournoi des six nations venait de démarrer et il avait été appelé pour intégrer le staff medical.

C'est là, entre les tables de massage et les équipements de physiothérapie, qu'il fit la rencontre de Grégory, ce joueur dont le charisme et la force brute ne laissaient personne indifférent.

— Salut je m'appelle Sam, je viens d'arriver dans le staff médical. Ça va ? demanda-t-il en tendant sa main, son regard plongeant dans celui du joueur avec un mélange de curiosité et d'admiration.

Grégory lui adressa un sourire sincère, révélant ses fossettes et empoigna sa main.
— Ça va plutôt bien, merci. J'ai juste une douleur au dos qui persiste depuis quelques jours.

— Vas-y assis toi je vais regarder.

Gregory revint presque tous les jours après chaque entraînement, et une complicité naquit entre eux, nourrie de conversations légères et de plaisanteries partagées.

Un soir, alors que Sam terminait un massage sur ses épaules, assis sur le bord de la table, le joueur se laissa aller sous l'emprise du jeune kiné.

— Tu as vraiment des mains magiques, murmura-t-il, sa voix rauque emplie de détente alors qu'il balançait sa tête en arrière. Le visage de Sam surplombait celui de Grégory qui ouvrit les yeux. Une lueur d'attirance traversa leurs regards, un éclat de désir étincelant dans l'obscurité.

Sam retint son souffle, sentant son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Dans un geste impulsif, le rugbyman plaça sa main dans la nuque du jeune kiné et approcha lentement son visage contre le sien, capturant ses lèvres dans un baiser passionné. Leurs souffles se mêlèrent, brisant les barrières de la prudence et du secret.

Un frisson électrique parcourut l'échine de Sam, son esprit embué par la sensation enivrante du contact de Grégory. Un instant suspendu dans le temps, un moment de vérité et d'audace qui scella leur destin à jamais.

Les semaines qui suivirent furent remplies de rendez-vous secrets, de moments volés entre les séances d'entraînement et les matchs. Leur amour grandissait dans les coulisses des stades, une flamme brillante qu'ils tentaient d'entretenir tous les jours.

Pourtant, leur bonheur fut brutalement interrompu le jour où un photographe les surprit en train de s'étreindre tendrement dans une ruelle adjacente au centre d'entraînement. Leur secret était découvert, et avec lui vint une avalanche de critiques et de spéculations cruelles.

Les médias se déchaînèrent, accusant Sam d'avoir "perverti" Grégory, jetant l'ombre du doute sur leur relation. La pression était insoutenable, mais Sam tenta de garder la tête haute, même si la douleur de la stigmatisation commençait à peser lourdement sur ses épaules.

Dans l'intervalle, Grégory était retourné à La Rochelle avec son équipe pour poursuivre le championnat, laissant Sam seul à Paris, à affronter les tempêtes médiatiques qui s'abattaient sur lui. Isolé, tourmenté par les critiques et le mépris, il plongea dans une profonde détresse. Les messages de soutien se faisaient rares, étouffés par le vacarme assourdissant des condamnations.

Un soir sombre et pluvieux, alors que la pression devenait insupportable et que les ténèbres semblaient engloutir son âme, Sam se retrouva au bord d'un pont, regardant fixement les eaux tumultueuses en contrebas. Son esprit tourbillonnait de pensées sombres, son cœur étreint par la douleur et le désespoir.

Une voix douce résonna dans sa tête, celle de Grégory, l'appelant à la vie, à l'amour, à l'espoir. Une lueur brilla dans l'obscurité, mais elle fut rapidement éclipsée par le poids accablant de la culpabilité et de la honte.

Hésitant un instant, les larmes mêlées à la pluie ruisselant sur son visage, Sam se laissa finalement tombé dans le gouffre béant qui s'ouvrait devant lui. Son cri de douleur se perdit dans la nuit, emportant avec lui les rêves inachevés et les promesses brisées.

Gregory apprit le lendemain la nouvelle, et le silence dans l'appartement des jours qui suivirent fut assourdissant, lui déchirant le cœur en mille morceaux. La douleur de la perte était insupportable, mêlée à la rage brûlante envers ceux qui avaient conduit son amour à une fin tragique.

Il mit sa carrière en suspend et se cloitra à Paris, dans l'appartement de Sam et deambula de pièce en pièce, espérant le voir apparaître au bout du couloir.

Il ne donna plus aucunes nouvelles, même pas à ses propres parents. De toutes façons, son téléphone était complètement déchargé depuis des jours.

Ses beaux parents passèrent à l'appartement dans le but de récupérer certaines affaires et c'est ainsi qu'ils découvrirent Gregory avachi sur le canapé. Il affichait des yeux rougis et cernés, plus aucune lumière n'éclairait son visage.

Chloé, la maman de Sam, le prit dans ses bras en pleurant. Elle le supplia de rentrer chez lui et de reprendre sa vie en main.

— Ne t'enferme pas dans ta douleur comme il l'a fait Grégory. S'il te plaît, rentre chez toi et entoure toi des bonnes personnes, il n'aurait jamais voulu que tu refasses les même erreurs que lui.

Alors il repartit chez lui, et n'emporta que deux souvenirs de l'appartement, un pull qui contenait encore son odeur, et sa chaîne en argent.

Quelques mois après la mort tragique de Sam, la vie avait repris son cours, mais le cœur de Grégory restait marqué par la perte de l'homme qu'il aimait. Son retour sur les terrains était très attendu et il fut à la hauteur des attentes. Après un match intense avec son équipe de La Rochelle, il se retrouva face aux caméras pour une interview post-match.

Le journaliste, cherchant à capturer l'attention du public, posa une question délicate :
— Grégory, il est impossible de ne pas mentionner la tragédie qui a touché votre vie ces derniers mois. Comment gérez-vous le poids de cette perte, surtout dans le contexte de votre carrière sportive ?

Les yeux de Grégory s'assombrirent, la douleur refaisant surface.
— Je ne vois pas en quoi ma vie personnelle a sa place ici. Sa voix tremblait légèrement, ses mains serrant avec force la chaîne présente autour de son cou. La mort de Sam a été une tragédie insupportable, et je refuse que sa mémoire soit réduite à un simple sujet de discussion pour les médias.

Le journaliste sembla vouloir insister, mais Grégory ne lui laissa pas le temps. — Les médias ont leur part de responsabilité dans ce qui est arrivé à Sam. Leur obsession pour le sensationnalisme et leur manque de respect pour la vie privée ont contribué à sa détresse. Si vous voulez une réponse, la voici : la faute est aux médias, pas à Sam, pas à moi.

Son ton était glacial, son regard brûlant d'une colère contenue. Il n'y avait rien de plus à dire. Grégory avait parlé, non seulement pour défendre la mémoire de Sam, mais aussi pour dénoncer les pratiques toxiques qui avaient conduit à sa perte.

ImagineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant