Le tournoi de Vancouver venait de débuter, et les victoires françaises s'enchaînaient. Antoine Dupont, prodige du rugby à 15 et nouvelle recrue de l'équipe à 7, faisait sensation lors de ses entrées et était le centre d'attention de tous les médias.
Son intégration au sein de l'équipe s'était fait naturellement et chaque membre l'avait accueilli comme il se doit. Antoine avait pu donc faire la connaissance de tout le monde, y compris les joueuses de l'équipe féminine.
Léonie faisait parti de cette équipe, et, tout comme le jeune homme, c'était pour elle son premier tournoi. Elle avait aussi fait ces preuves et notamment impressionné Antoine, qui avait pu l'observer lors de la finale féminine, étant donné que l'équipe masculine avait été éliminé en demi. Ils avaient tout de même décroché une belle troisième place.
Malgré sa petite taille qui limitait sa vitesse, il avait remarqué ses qualités techniques et son sens de l'observation impardonnable pour l'équipe adverse.
Mais les néo-zélandaises sont robustes et n'ont laissé aucune chance à cette équipe française qui avait fini par perdre cette finale.
La déception s'était lu sur le visage de Léonie et Antoine se revit quelque mois plus tôt dans ce quart de finale.
Après la remise des médailles, les filles rejoignèrent le vestiaire des garçons pour fêter cette deuxième et troisième place ensemble.
La musique envahissait la pièce et les danses s'enchaînaient. Léonie était assise sur l'un des bancs, applaudissant au rythme de la musique et chantonnant les paroles des chansons qu'elle ne connaissait pas vraiment.
Antoine lui jetait des coups d'oeil, sous le charme du sourire de la jeune femme qui ne faisait pas attention à lui, trop intimidée par celui-ci. Elle le trouvait débordant de charisme et respirant la gentillesse.
Les deux professionnels s'étaient seulement salués cordialement quelques jours plus tôt mais n'avaient pas eu l'occasion de discuter, ce qu'Antoine regrettait au moment même, ennuyé par sa timidité.
Caroline empoigna le bras de Léonie et l'incita à venir danser avec eux en commençant à se déhancher à côté d'elle. La rookie suivit le mouvement et se mélangea aux danseurs enflammés qui l'accueillèrent avec plaisir.
Antoine ne manqua aucune miette de la scène et se surpris lui-même à la fixer longuement. La joueuse sentait un regard et chercha la personne qui posait ses yeux sur son corps et rencontra un court instant ceux du jeune homme qui tourna vivement la tête, gêné de s'être fait prendre.
Toute la troupe se retrouva dans le bus qui partit en direction de l'hôtel. La fête continuait de battre son plein mais Léonie s'était rapatriée à l'avant pour appeler son petit frère qui n'attendait que des nouvelles de sa soeur.
Antoine attendit que la jeune femme ait fini son appel pour s'asseoir à côté d'elle et la féliciter pour ses prestations.
— Bien joué pour votre seconde place, commença-t-il maladroitement, vous avez été impressionnante pendant la finale, c'était jolie à regarder.
Léonie baissa la tête en souriant, touchée par le compliment du joueur.
— C'est gentil merci, mais il faut croire que ça n'a pas été suffisant. Elle triturait son bracelet, incapable de le regarder.
— C'est sûr qu'être premier c'est toujours mieux, mais il faut aussi savoir admettre quand on perd.
Elle acquiesça de la tête puis commença à ricaner ce qui contamine Antoine,
— Pourquoi tu rigoles ? C'est ce que j'ai dit qui te fait rire ?
