Romain Ntamack, le talentueux rugbyman, vivait une vie sous les feux des projecteurs, entre les entraînements rigoureux et les matchs intenses.
Pourtant, derrière sa carrure imposante et son regard concentré, il avait toujours senti un vide, une solitude qui s'intensifiait lorsque les stades se vidaient et que les applaudissements cessaient. Ce vide, il l'avait enfoui sous des années de discipline sportive, jusqu'au jour où il croisa le chemin de Lucie.
Lucie était tout ce que Romain n'était pas : discrète, douce et surtout totalement étrangère au monde du rugby. Passionnée par l'art et la photographie, elle capturait la beauté dans les détails les plus insignifiants de la vie quotidienne.
Un jour, par un pur hasard, leurs mondes si différents se rencontrèrent.
C'était lors d'une exposition photographique à Toulouse. Lucie présentait ses œuvres, et Romain, qui avait rarement du temps pour lui-même, était venu sur les recommandations d'un ami.
Alors qu'il déambulait parmi les clichés, un portrait en noir et blanc attira son attention. C'était une jeune femme au regard perdu dans ses pensées, assise seule sur un banc, entourée de lumière naturelle. La photo, d'une simplicité déconcertante, dégageait une émotion brute.
Intrigué, il s'approcha du panneau d'explication sous la photo. « Prendre le temps de s'arrêter », pouvait-on lire, suivi du nom de l'artiste : Lucie. Quelques instants plus tard, il entendit une voix douce derrière lui.
— Elle vous plaît, cette photo ? demanda Lucie, sans savoir à qui elle s'adressait.
Romain se retourna, croisant le regard pétillant de cette femme dont le visage rayonnait de gentillesse et de curiosité.
— Elle est magnifique. Il y a quelque chose de... profond, répondit-il.
Ils discutèrent longuement de la photo, puis de bien d'autres choses. Lucie lui expliqua comment elle voyait le monde à travers son objectif, tandis que Romain, pour la première fois depuis longtemps, se laissa aller à parler de lui, de ses doutes, de ses envies de simplicité dans une vie si complexe.
Leurs discussions devinrent rapidement des rendez-vous réguliers. Ils se retrouvèrent souvent dans des lieux paisibles de Toulouse : un café discret, un parc ombragé, ou au bord de la Garonne, où ils pouvaient être eux-mêmes, loin du tumulte de leurs vies respectives.
Avec Lucie, Romain découvrit un nouvel équilibre. Elle l'aidait à voir la beauté dans les moments les plus simples, à ralentir dans un monde qui ne lui en laissait jamais le temps. De son côté, Lucie était fascinée par la passion et la détermination de Romain, qui, malgré sa célébrité, restait profondément humble et attentionné.
Un soir d'été, alors qu'ils se promenaient sous les étoiles, Lucie posa la tête sur l'épaule de Romain et murmura :
— Tu sais, je n'aurais jamais pensé qu'un joueur de rugby pourrait autant me toucher.
Romain sourit, déposant un baiser sur son front.
— Et moi, je n'aurais jamais imaginé qu'une artiste pourrait m'apprendre à vraiment vivre.
Leur histoire était simple, loin des clichés et des attentes extérieures. Ils s'équilibraient, deux âmes venant de mondes opposés, mais trouvant un amour authentique et sincère dans leurs différences. Dans cette simplicité, ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient sans même s'en rendre compte : un amour qui ne demandait rien d'autre que d'être partagé.
