Briana, étudiante bordelaise fraîchement installée à Paris, arpentait les rues de la capitale ce soir-là. Son sac en bandoulière glissait légèrement sur son épaule, et son regard était perdu dans la grisaille qui enveloppait la ville.
Elle regrettait Bordeaux. Elle regrettait la douceur des quais, les rires de ses amis, et surtout, cette sensation d'être chez elle. À Paris, elle se sentait seule, noyée dans la foule, invisible parmi les milliers de visages pressés.
Ce soir-là, la journée avait été particulièrement difficile. Les cours s'étaient enchaînés sans fin, et sa tentative de sociabiliser avait échoué.
Briana se sentait plus isolée que jamais, et le poids du mal du pays s'ajoutait à sa fatigue. Elle marchait, tête basse, cherchant un peu de réconfort dans ses pensées.
Alors qu'elle traversait une petite ruelle pour rentrer chez elle, deux hommes apparurent devant elle. Ils se mirent à la suivre, leurs pas résonnant de plus en plus près derrière elle. Un frisson de peur la traversa, et elle accéléra le pas.
Mais en un instant, l'un d'eux l'attrapa par le bras. Briana tenta de se dégager, mais son corps était tétanisé par la peur.
- Où tu crois aller comme ça ? lança l'un des agresseurs d'un ton menaçant, tandis que l'autre ricana.
Briana sentit son cœur battre à tout rompre. Elle tenta de crier, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Alors qu'elle était sur le point de sombrer dans le désespoir, un cri retentit dans la ruelle :
- Eh, laissez-la tranquille !Deux silhouettes imposantes s'approchèrent rapidement. Les agresseurs relâchèrent Briana en voyant les nouveaux venus. Ces derniers, en survêtements de l'équipe de France, s'avançaient avec détermination. L'un d'eux, grand, athlétique, s'interposa entre Briana et les deux hommes.
- Reste derrière moi , dit l'autre en se tournant vers elle. Sa voix était rassurante, et malgré l'adrénaline qui coulait encore dans ses veines, Briana sentit une vague de soulagement l'envahir.
Les agresseurs, visiblement nerveux face à la carrure de ces hommes, prirent la fuite sans demander leur reste.
Briana resta immobile quelques secondes, encore sous le choc. Elle n'osait pas y croire.- Ça va ? demanda l'homme qui l'avait protégée, se tournant vers elle.
Briana leva les yeux et croisa son regard. C'était Louis Bielle-Biarrey, l'un des jeunes prodiges du rugby français, bien connu pour ses prouesses sur le terrain.
À côté de lui se tenait un autre joueur, tout aussi imposant, mais c'est Louis qui attira immédiatement son attention.- Je... oui, merci , balbutia-t-elle, ses mots à peine audibles.
Louis s'approcha doucement, un sourire bienveillant sur le visage.
- Tu es sûre ? Tu es blessée ?
Briana hocha la tête, encore sous le choc, mais sentant la panique commencer à retomber.
- Nan nan...je vais bien, grâce à vous.
- Je vais te raccompagner chez toi, si ça te va , proposa Louis, ses yeux toujours fixés sur elle avec une douceur qui la réconforta instantanément. Damian tu peux rentrer à l'hôtel, je vous rejoins après.
Sur le chemin, ils discutèrent un peu. Briana lui raconta son arrivée récente à Paris, sa difficulté à s'adapter, et le mal du pays qui la rongeait. Louis, touché par sa vulnérabilité, lui confia qu'il avait lui aussi connu des moments difficiles lorsqu'il avait quitté sa région pour se lancer dans sa carrière professionnelle. Il la comprenait.
