Ramos

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L'horizon est loin, enfin, probablement. Il est impossible de distinguer ne serait-ce qu'une silhouette dans cette noirceur infini.

Thomas ? Tente-t-elle d'appeler son copain, Thomas !

Sa voix se perd dans l'obscurité sans aucun écho, laissant le silence reprendre possession de cet endroit très rapidement, trop rapidement.

Son cœur tambourine dans sa cage thoracique tandis que sa respiration s'accélère.

Ses yeux scrutent le vide, changeant fréquemment de direction. Elle est effrayée par ce noir, par l'inconnu autour d'elle.

Éléna ! Éléna ! Crie une voix au loin.

Thomas ! Je suis là ! Thomas !

Elle commence à marcher avec crainte, tournant sur elle même pour trouver son amour perdu.

Aïe ! gemit-elle après avoir percuté quelque chose posé au sol, une citrouille.

Thomas bordel t'es où ! elle continue à marcher, percutant d'autres objets sur son passage.

Des bruits de pas se font entendre dans son dos, et elle se retrouve pétrifiée de peur face au son qui se dirige dans sa direction.

BAH !

AAAAAAAAH ! un homme apparaît devant elle les bras en l'air, et son premier réflexe fut de lui asséner un coup au visage.

AÏE ! l'homme se recroqueville sur lui même en se tenant le nez en gemissant de douleur, putain ça fait mal !

Thomas ? Mais ça va pas ?! Tu m'as fait peur ! lui reproche-t-elle.

Et toi tu m'as fait mal !

Elle sourit doucement en imaginant ses yeux lui jeter un regard assassin, et tente donc d'attraper sa tête entre ses mains pour s'excuser.

Pardon je vou/

— /Aïe ! Tu m'as foutu le doigt dans l'œil !

Eléna se plie en deux, achever par ce dernier commentaire. Un fou rire éclate entre les deux jeunes amoureux, bien que Thomas tente de paraître toujours énervé.

Arrête de rigoler ! dit-il en riant lui aussi.

Après plusieurs minutes, elle finit par trouver son visage et vint lui déposer ses lèvres sur sa pomette.

Ça te va si on trouve la sortie ? lui demande-t-elle en passant ses mains sur ses joues.

Oui, je suis pour.

Un bruit de tronçonneuse s'active, avançant dans leur direction. Puis un homme se met à courir en riant à gorge déployé.

Thomas attrape donc le bras de sa copine et court vers le faisceau de lumière présent devant lui. Éléna se contente de se laisser tirer en criant de peur.

Il pousse les portes de sortie avec son épaule et retrouve la lumière du jour qui commence à disparaître. Éléna continue de courir même arrivée dehors, s'arrêtant hors de portée du clown qui s'amuse à lui courir après pendant un petit moment avant de retourner dans son antre.

Thomas rigole au loin, contemplant la scène qui se dessine devant lui. Il la rejoint finalement et la prend dans ses bras.

Ça va ?

Je déteste Halloween, fut la seule réponse qu'il obtint, et les maisons hantées.

Il entoure ses bras au dessus de ses épaules en lui embrassant la tempe.

Merci d'avoir accepté de venir avec moi quand même.

Elle pose sa tête contre son torse, l'encerclant avec amour. Son poul décélère et toute sa peur s'envole aussitôt que son oreille percute le corps de Thomas.

De rien, mais je le refais pas

Il émet un rire, que le jeune femme perçoit immédiatement et s'empresse de lui faire ravaler.

Arrête de te foutre de moi, je te signale que c'est moi qui suis allée chercher le chien à 3 heures du mat dans la forêt parce que, je cite : "Oh non mais il fait trop noir là"

Il s'écarte d'elle la mine boudeuse, touché dans son ego. C'est alors qu'elle remarque l'œil au beurre noir de son copain.

Oh merde, c'est moi qui t'aies fais ça ? demande-t-elle en effleurant sa blessure.

De quoi ?

Elle sortit son téléphone et ouvrit l'appareil photo puis tourna son écran vers Thomas.

Je me disais bien que ça piquait. réplique-t-il en grimaçant.

Éléna le fixe longuement avant de lâcher:
T'as une sale tronche.

Il se tourne vers elle et la dévisage, faussement vexé.

— C'est bon j'ai compris je m'en vais. dit-il en partant vers la prochaine attraction sans attendre Éléna.

Elle le rejoint en riant de son comportement enfantin puis lui attrape la main avant de l'embrasser chastement.

Je t'aime.

Une semaine plus tard, après une grosse victoire du stade toulousain, Thomas donnait une conférence de presse et fut interrogé sur son œil au beurre noir.

Bonsoir Thomas, nous avons pu vous voir arborer un maquillage assez original bien avant le début de la rencontre. Peut-on en conclure que l'histoire du match précédent avec votre collègue Antoine Dupont ici présent s'est réglée ?

Un rire général se fait entendre et Thomas se tourne vers son compère en souriant.

Pour le coup, répond le demi de mêlée, je n'y suis pour rien. Bien que j'aurais aimé en être la cause.

Il rigole une nouvelle fois en posant sa main sur l'épaule de son arrière.

Nan nan, il aurait jamais réussi à me toucher de toutes façons. dit-il en le taquinant en retour.

Vous avez donc simplement pris un coup à l'entraînement ? continue la journaliste.

Non, même pas. J'ai pris un coup dans une maison hantée, il rigole, longue histoire...

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