Romane se tenait sur la scène, baignée par les lumières tamisées de la salle comblée. Son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu'elle ajustait les cordes de sa guitare, sa fidèle compagne depuis des années. Elle se sentait à la fois nerveuse et excitée à l'idée de partager une part si intime d'elle-même avec son public.
Le silence se fit dans la salle, puis une légère rumeur d'anticipation parcourut l'auditoire. Romane prit une profonde inspiration et s'adressa à la foule d'une voix douce mais empreinte d'émotion.
— Permettez moi de calmer l'atmosphère, commença-t-elle, un sourire triste étirant ses lèvres. Je suis heureuse d'être ici ce soir pour partager avec vous une chanson très spéciale pour moi. Une chanson que j'ai écrite pour quelqu'un qui a occupé une place unique dans mon cœur.
Elle jeta un regard vers le coin de la scène où une chaise vide se dressait, un rappel palpable de l'absence de celui à qui elle dédierait sa performance ce soir. Puis, sans plus attendre, elle commença à jouer les premiers accords, la mélodie emplissant la pièce de sa douceur poignante.
Romane ferma les yeux un instant, laissant les mots se former dans son esprit avant de les laisser glisser de ses lèvres, portés par la mélodie.
— Tu es parti, tu m'as laissé,
Et dans mes rêves, tu restes ancré.
Je me rappelle encore de ces nuits,
Où ton amour me brûlait vif.
Sa voix était chargée d'émotion, chaque mot semblant emporter avec lui un morceau de son âme. Les paroles résonnaient dans la salle, capturant l'attention de chaque spectateur, les transportant dans l'intimité de ses souvenirs.
— Dans le calme de la nuit étoilée,
Je cherche encore ton visage égaré.
Les souvenirs, comme des vagues sur le sable,
Viennent et repartent, dans le calme.
Elle l'avait tellement aimé, tellement pleuré. Le refrain fut d'une douleur et d'une douceur inouïe.
— Oh mon amour, dans l'ombre de la nuit,
Ton souvenir m'envahit, me hante sans répit.
À travers cette chanson, je crie ma douleur,
Espérant que tu l'entendes, où que tu sois ailleurs.
Elle ouvrit ses yeux laissant se répandre ses accords, et vit des milliers de lumières scintillantes s'étendre devant elle, se mouvant au rythme.
— Et je me demande si tu penses à moi,
Si nos rêves se croisent dans l'écho des émois.
Je garde au fond de moi cet amour fou,
Malgré la distance, malgré tout.
Romane sourit, pensant à son visage plein de fierté qu'il avait posé sur elle lorsqu'elle avait fait sa première scène, deux choses qu'elle ne pourra plus revivre.
— Dans les rues de ta ville, où nos pas se sont croisés,
Je cherche encore ta silhouette, dans ce dédale effacé.
Les cafés, les ruelles, les instants volés,
Tout me ramène à toi, dans ce monde désaxé.
Elle se leva, laissant la chaise derrière elle. Ses pas étaient lents, presque dansant tandis que ses doigts frottaient les cordes de son instrument. Son sourire triste toujours imprimer sur son visage éteint, bien qu'éclairé.
— J'ai écrit cette chanson pour lui, finit-elle par dire, continuant sa symphonie, il m'a offert plus que ce que j'espérais.
Ses pas la guidaient d'un bout à l'autre de la scène. Elle qui s'était toujours sentie à sa place ici, devant ces gens, jamais elle n'avait été aussi perdue.
— Oh mon amour, dans l'ombre de la nuit,
Ton souvenir m'envahit, me hante sans répit.
À travers cette chanson, je crie ma douleur,
Espérant que tu l'entendes, où que tu sois ailleurs.
Romane se place au centre du projecteur, éclairant ses larmes qu'elle s'était promise de ne pas verser. Elle fixe cette chaise et soudainement la salle lui semble si vide.
— Peut-être un jour nos chemins se croiseront à nouveau,
Et nos cœurs brisés retrouveront leur écho.
Mais jusqu'à ce jour, je chante cette chanson,
Pour toi, mon amour, ma plus belle leçon.
Charles était étendu sur son lit d'hôtel, les yeux fixés sur l'écran de son téléphone. La vidéo de la performance de Romane sur scène jouait en boucle, remplissant la pièce de ses accords. Les larmes roulaient silencieusement sur ses joues alors que la culpabilité déferlait en lui.
Écoutant chaque note, regardant chaque expression sur le visage de Romane, il ressentait un mélange de regret et de douleur. Les souvenirs de leur amour autrefois si vibrant l'envahissaient, le plongeant dans un océan de nostalgie et de remords.
Il se souvenait des moments passés ensemble, des éclats de rire partagés, des tendres étreintes dans les rues de sa ville. Mais maintenant, tout cela semblait si lointain, comme figé dans un passé révolu.
Les paroles de la chanson résonnaient dans son esprit, faisant écho à ses propres sentiments perdus. Il aurait tellement voulu être là, sur cette chaise vide, écoutant Romane chanter les mots qu'elle avait écrits pour lui. Mais le destin en avait décidé autrement, les séparant cruellement malgré leur amour indéniable.
Charles pressa le bouton pour éteindre son téléphone, mais l'image de Romane continuait à hanter son esprit. Il savait qu'il devait lui parler, lui expliquer, lui dire combien elle lui manquait...
Quelques jours plus tard, Romane se tenait à nouveau sur scène, resplendissante dans la lumière des projecteurs. Elle avait le cœur lourd mais la détermination farouche de partager son art avec le monde, peu importe les tourments personnels.
Elle chanta avec passion, chaque note emportant avec elle une part de son âme. Le public réagissait avec ferveur, mais Romane ne pouvait s'empêcher de sentir qu'il lui manquait quelque chose, ou plutôt quelqu'un.
À peine avait-elle quitté la scène, le cœur lourd de son chant, qu'elle aperçut une silhouette familière dans la pénombre de la salle. Charles se tenait là, immobile, les yeux rivés sur elle avec une intensité presque palpable.
Son souffle se coupa un instant. Elle avait espéré, rêvé même, qu'il puisse être là ce soir, mais la réalité de le voir si près d'elle la frappait comme une douce surprise.
Leurs regards se croisèrent, et dans cet instant fugace, tout semblait suspendu. Leurs cœurs, autrefois unis par un amour profond, semblaient maintenant se chercher dans le silence de la salle.
Romane fit quelques pas hésitants vers Charles, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle voulait lui parler, lui dire combien il lui avait manqué, combien elle avait espéré ce moment où leurs chemins se croiseraient à nouveau.
Charles, quant à lui, restait là, captivé par la présence de cette femme qui avait su capturer son cœur comme aucune autre. Il voulait lui dire tant de choses, lui expliquer pourquoi il avait dû partir, pourquoi il regrettait chaque instant loin d'elle.
Et puis, sans un mot, leurs bras se tendirent l'un vers l'autre, se rejoignant dans une étreinte aussi tendre que passionnée. Dans ce moment, toutes les barrières qui les avaient séparés semblaient s'effacer, ne laissant place qu'à l'amour qui brûlait toujours entre eux.
— Romane, murmura-t-il, sa voix à peine audible, je suis désolé, commença-t-il, sa voix brisée par le regret. Désolé d'avoir laissé la distance nous séparer, désolé d'avoir laissé la peur dicter mes choix.
Les mots de Charles résonnaient dans le silence, atteignant le cœur de Romane comme une douce mélodie. Elle le regarda, les larmes aux yeux, et sentit enfin le poids qui avait oppressé son cœur se dissiper.
— Je te pardonne, Charles, dit-elle doucement, un sourire timide étirant ses lèvres. Parce que je n'ai jamais cessé de dire que c'était une erreur de t'avoir laisser partir.
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Je sais que c'est très gnangnan mais est-ce que ce n'est pas ce qu'on aime au final ?
Je voulais faire quelque chose de ces paroles que j'écris de temps à autres et qui traînent dans mes notes depuis des lustres.
Bisous les lapins :)
