Liana se réveilla en sursaut, l'écho des pleurs de son bébé résonnant dans toute la maison. Elle soupira, exténuée. C'était la troisième nuit consécutive qu'elle devait se lever pour apaiser les cris de sa petite.
Elle jeta un coup d'œil à l'horloge : 2h13 du matin. Râlant un peu, elle repoussa les couvertures et se leva, ses pieds nus touchant le sol froid de la chambre.En entrant dans la chambre du bébé, Liana sentit son cœur se serrer en voyant les joues rouges et les larmes couler sur le visage de sa fille. Avec des gestes doux et rassurants, elle la prit dans ses bras et commença à la bercer. Les pleurs diminuèrent progressivement, remplacés par des petits hoquets et des soupirs.
- Chut, mon trésor, tout va bien. murmura-t-elle, essayant autant de se convaincre elle-même que d'apaiser son enfant. Liana se sentait épuisée, accablée par le poids de la solitude.
Le père de l'enfant, Grégory Aldritt, le célèbre joueur de rugby, était en déplacement avec l'équipe de France. Elle savait que son métier exigeait des sacrifices, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir le vide immense qu'il laissait derrière lui.
Une fois que la petite fut rendormie, Liana la déposa délicatement dans son berceau et quitta la chambre sur la pointe des pieds. De retour dans sa propre chambre, elle prit son téléphone et hésita un moment avant de composer le numéro de Grégory. Elle avait besoin de l'entendre, même si ce n'était que pour quelques minutes.
À la troisième sonnerie, il décrocha.
- Liana ? Tout va bien ?Sa voix inquiète fit éclater les barrières que Liana avait tenté de maintenir en place. Elle fondit en larmes, incapable de prononcer un mot. L'inquiétude de Grégory se fit plus pressante à travers le téléphone.
- Liana, qu'est-ce qui se passe ?
- Je n'en peux plus Greg. réussit-elle enfin à articuler entre deux sanglots. C'est trop difficile toute seule... Elle pleure sans arrêt et je me sens tellement seule sans toi.
Grégory sentit son cœur se briser en entendant la détresse de sa femme.
- Je suis tellement désolé, ma chérie, dit-il doucement. Je donnerais n'importe quoi pour être là avec toi. Je serai bientôt de retour, je te le promets.
Liana tenta de se calmer, écoutant les mots rassurants de Grégory. Après quelques minutes, elle se sentit un peu mieux, même si la tristesse était toujours là.
- Merci mon amour, je t'aime tellement.
- Je t'aime aussi, Liana. Plus que tout au monde. Tiens bon, d'accord ? Je rentrerai dès que possible.
Après avoir raccroché, Liana se sentait un peu plus légère, bien que la fatigue pesait toujours lourdement sur ses épaules. Elle s'allongea, espérant grappiller quelques heures de sommeil avant que le jour ne se lève.
Le lendemain, elle avait pris une décision impulsive mais réconfortante : elle et sa petite fille voyageraient jusqu'en Écosse pour soutenir Grégory lors de son prochain match avec l'équipe de France. Malgré les restrictions et les défis logistiques, elle était déterminée à être là pour lui, même si ce n'était que pour quelques précieuses heures.
Après un voyage épuisant mais rempli d'excitation, Liana et sa fille arrivèrent à l'hôtel où séjournait l'équipe. Fabien Galthié, l'entraîneur, avait organisé une chambre supplémentaire pour elles, mais avait été catégorique : Grégory ne pourrait pas y passer la nuit. Liana comprenait les contraintes professionnelles et se résigna à attendre son mari dans le hall.
L'attente était interminable pour elle. Chaque minute semblait une éternité alors qu'elle regardait fixement la porte, écoutant chaque bruit dans le couloir, sa fille dans les bras.
Enfin, après l'entraînement pré-match, elle aperçut Grégory qui marchait vers elles, son visage illuminé par un sourire radieux et ses bras grands ouverts.
- Mon cœur ? s'exclama Grégory en arrivant près d'elles. Il déposa un baiser sur le front de sa fille endormie dans ses bras avant de serrer Liana contre lui. Mais qu'est ce que vous faites ici ? Mon dieu vous m'avez manqué. Il embrassa sa femme puis prit sa fille dans ses bras.
L'équipe, émue par cette scène touchante, se rassembla autour d'eux.
- Félicitations, Grégory ! Elle est magnifique, dit Cyril un large sourire sur le visage.Grégory sourit avec fierté et tendresse tout en regardant sa fille.
-Merci, les gars. C'est vraiment spécial de vous présenter enfin ma petite fille.
- Comment elle s'appelle ? demande Charles.
- Elle s'appelle Alaia. Ça signifie bonheur en basque. Liana l'a choisi pour que sa fille est un héritage à elle, à défaut d'avoir son nom de famille.
- Tu vas voir, elle va porter chance à l'équipe ! plaisanta un autre joueur.
Grégory, en tant que capitaine de l'équipe, devait maintenir sa concentration et son professionnalisme en vue du match crucial du lendemain. Malgré la tentation de rester avec sa famille, il savait qu'il devait maintenant se concentrer sur son rôle sur le terrain.
Il échangea un regard intense avec Liana, exprimant à la fois son amour pour elle et sa gratitude pour son soutien.
- Je dois y aller, ma chérie, dit-il finalement, ses yeux ne quittant pas les leurs, mais savoir que vous êtes ici me donne une force supplémentaire pour le match de demain.
Liana hocha doucement la tête, comprenant la nécessité de son départ. Elle embrassa Grégory une dernière fois, lui murmurant des mots d'encouragement et d'amour.
- Je serai dans les tribunes demain, en train de vous encourager de toutes mes forces.
Grégory sourit tendrement.
- Je le sais. Et ça va me porter chance."Avec un dernier regard en arrière, Grégory rejoignit ses coéquipiers pour se préparer mentalement et physiquement pour le défi qui les attendait sur le terrain.
Liana regarda Grégory s'éloigner avec fierté et un peu d'inquiétude, sachant qu'elle avait fait le bon choix en étant là pour lui.
Elle espérait seulement que leur fille puisse un jour comprendre à quel point leur père était un homme extraordinaire, capable de jongler entre le monde exigeant du rugby professionnel et celui de la famille qu'il chérissait tant.
