Damian venait de terminer un entraînement intense avec son équipe. Le Stade Marcel-Michelin baignait dans la lumière dorée du soleil couchant, et l'air était encore chargé de l'énergie du jeu. Tandis qu'il retirait ses crampons, un sourire discret apparut sur son visage en pensant à la soirée qui l'attendait.
Dans une petite librairie nichée au cœur de Clermont-Ferrand, Éloïse, une passionnée de littérature, rangeait les derniers ouvrages sur les étagères. Elle n’était pas du genre à suivre le rugby, mais elle avait déjà entendu parler de Damian, ce garçon au regard perçant et au sourire éclatant qui faisait vibrer les stades.
Ils s’étaient rencontrés quelques semaines plus tôt lors d’une soirée entre amis. Depuis, ils échangeaient régulièrement, entre confidences et taquineries.
Ce soir-là, Damian avait décidé de passer la voir. Il avait une certaine nervosité qu’il n’éprouvait jamais sur le terrain. En entrant dans la librairie, il remarqua Éloïse penchée sur un livre, ses cheveux tombant légèrement sur son visage.
— Tu sais qu’il y a un monde réel dehors ? plaisanta-t-il, appuyé contre la porte.
Éloïse releva la tête et sourit.
— Et toi, tu sais qu’il existe des endroits où le ballon ovale n’est pas le centre de l’univers ?
Ils éclatèrent de rire, comme à chaque fois. Damian se rapprocha et tendit un bouquet de fleurs qu’il avait dissimulé derrière son dos.
— Pour toi.
Elle le fixa, surprise.
— Qu’est-ce qui te prend, Damian Penaud ? Tu perds la tête à cause des plaquages ?
— Peut-être, répondit-il doucement. Ou peut-être que j’ai juste envie que tu sois dans ma vie autant que ce ballon l’est sur le terrain.
Le silence s’installa. Éloïse sentit ses joues s’enflammer, mais elle ne pouvait détourner les yeux de Damian.
— Tu sais, je ne comprends rien au rugby, murmura-t-elle enfin en prenant le bouquet de ses mains.
— Et moi, je ne comprends rien à tes romans. Mais peut-être qu’on pourrait apprendre ensemble, proposa-t-il, un sourire charmeur dessiné sur son visage.
Elle rit, un rire léger qui résonna dans la petite librairie.
— D’accord, monsieur l’ailier. Mais à une condition : tu me promets de ne jamais lire un livre juste parce qu’il est court.
Damian éclata de rire à son tour.
— Marché conclu.
La cloche de la librairie tinta doucement lorsqu’Éloïse ferma la porte derrière eux. La nuit avait étendu son voile sur Clermont-Ferrand, et la fraîcheur automnale caressait doucement leurs visages. Damian se tourna vers elle.
— J’espère que tu n’avais pas d’autres plans pour ce soir, dit-il avec un sourire espiègle.
— Non, pas vraiment… Mais je commence à croire que tu en as pour moi, répondit-elle en ajustant son écharpe.
Il hocha la tête en direction de la place de Jaude, illuminée par les lampadaires.
— Suis-moi.
Ils marchèrent côte à côte, échangeant des anecdotes sur leurs journées respectives. Damian lui parla de ses coéquipiers qui ne cessaient de le taquiner sur son sourire constant ces derniers temps.
Éloïse, de son côté, raconta avec humour l’histoire d’un client insistant qui cherchait un roman «qui parle de dragons et d’amour, mais pas trop long».Ils arrivèrent devant un petit restaurant aux allures intimistes, ses lumières tamisées projetant une aura chaleureuse.
— Une table pour deux, murmura Damian en ouvrant la porte et en lui adressant un clin d'œil.
Éloïse sentit son cœur s'accélérer, prise entre la surprise et un étrange mélange d'émotions qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps.
Installés à une table près d’une baie vitrée, ils passèrent commande. La conversation coulait naturellement, comme si les deux se connaissaient depuis des années. Damian, avec une sincérité touchante, se dévoila peu à peu : sa peur de ne jamais être à la hauteur, son besoin de se surpasser pour ceux qui croyaient en lui. Éloïse, fascinée, l’écoutait avec une attention qu’il n’avait jamais connue.
— Et toi ? demanda-t-il en jouant distraitement avec son verre. Qu’est-ce qui te fait peur ?
Elle hésita un instant, cherchant ses mots.
— Je crois… que j’ai peur de perdre ma liberté, dit-elle doucement. De me perdre dans les attentes des autres.
Il hocha la tête, réfléchissant à ses paroles.
— Alors, ne te perds pas. Et si quelqu’un entre dans ta vie, assure-toi qu’il t’aide à te retrouver encore plus.
Elle le regarda, touchée par la simplicité et la profondeur de ses mots.
La soirée se poursuivit, légère et profonde à la fois, rythmée par les rires et les confidences. En sortant du restaurant, ils firent un détour par un parc, où Damian, un peu audacieux, lui proposa de s'asseoir sur un banc.
— Merci pour ce dîner, murmura Éloïse.
— C’était rien ne t'inquiètes pas, répondit-il, ses yeux plantés dans les siens.
Le silence s’étira, mais ce n’était pas gênant. C’était un silence plein de promesses, de tout ce qu’ils n’osaient pas encore dire. Puis, sans réfléchir, Damian se pencha légèrement.
— Est-ce que je peux…
Éloïse répondit sans mots, se rapprochant doucement. Leurs lèvres se touchèrent enfin, dans un baiser à la fois doux et chargé d’une intensité nouvelle.
Quand ils se séparèrent, Éloïse laissa échapper un petit rire nerveux.
— Alors, c’est comme ça qu’on marque des points au rugby ?
Damian éclata de rire, son regard brillant.
— Non, mais c’est comme ça que tu en marques dans mon cœur.
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Imagine
FanfictionQuelques imagines de vos joueurs favoris sorties de ma tête. Il y a de tout et les commandes sont ouvertes.