Chapitre 19

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Hyra vivait un véritable calvaire. Ce qui pour Annabeth ressemblait à un rêve devenait pour elle une épreuve insupportable. Sa meilleure amie, visiblement ravie, se laissait chouchouter avec un sourire éclatant, savourant chaque instant où des femmes attentionnées prenaient soin d'elle, déterminées à la transformer.

Pour Hyra, en revanche, c'était une tout autre histoire. Certes, la douche fraîche et revigorante qu'on lui avait offerte après des jours de voyage l'avait apaisée. Elle ne pouvait nier le soulagement d'être enfin débarrassée de la saleté et de la poussière qui la recouvraient depuis un moment. Elle se sentait propre, légère, comme si une partie de son fardeau s'était envolée avec la crasse.

Mais maintenant, elle était submergée. Trop de mains la touchaient, tiraient ses cheveux dans tous les sens, s'affairaient à les coiffer, à les lisser, à les transformer en une œuvre d'art qui ne lui ressemblait pas. On appliquait du maquillage sur son visage, des produits dont elle ignorait jusqu'à l'existence, encore moins l'utilité. Les pinceaux effleuraient sa peau, les teintes se superposaient sur ses paupières, ses lèvres, ses joues.

Tout cela était nouveau pour Hyra. Elle n'avait jamais pris le temps, ni ressenti le besoin, de s'adonner à ce genre de rituels. Elle se battait, elle courait, elle survivait, elle n'avait pas le temps pour cela. La fille qu'elle était n'avait pas été élevée pour cela. Et même si elle approchait des quatorze ans, elle ne se sentait pas prête pour cette transformation. Elle n'était qu'une adolescente de treize ans, une guerrière dans l'âme, pas une princesse.

Avait-elle vraiment besoin de tout cela ?

Tout ce qu'Hyra savait, c'était qu'elle n'aimait pas qu'autant de personnes s'affairent autour d'elle, tirant sur ses cheveux fraîchement lavés pour les transformer en jolies boucles impeccables. L'agitation autour d'elle lui était insupportable. Elle aurait préféré qu'Aphrodite elle-même s'occupe de sa mise en beauté. Après tout, la déesse aurait sans doute fait un travail bien meilleur et, peut-être, avec un peu plus de douceur.

- C'est bientôt fini? - A demandé la blonde, à bout de patience. L'attente était interminable. Cela faisait maintenant plus d'une heure et demie que ces femmes s'étaient mises à l'œuvre, sans lui accorder une seule pause, sans lui laisser le moindre répit.

Hyra étouffait. Elle voulait retrouver son espace personnel, son autonomie, et elle en avait besoin tout de suite. Si cela continuait, elle sentait qu'elle allait finir par s'en prendre à l'une de ces hôtes. 

Soudainement elle a pensé a Clarisse, elle imaginait combien cette dernière se serait amusée de la voir ainsi. Clarisse se serait moquée sans retenue, savourant le fait qu'Hyra se retrouve dans une situation aussi éloignée de sa nature de guerrière.

À cette seule pensée, un nœud s'est formé dans sa poitrine. Où était Clarisse en ce moment? Avait-elle réussi à s'échapper de la mer des monstres? Les souvenirs de cette terrible explosion revinrent en force. Ni elle ni Annabeth n'avaient pu retrouver sa sœur d'armes après cette catastrophe. L'inquiétude et l'angoisse resurgirent, refoulées mais toujours présentes.

Hyra refusait de croire que Clarisse avait pu périr. L'idée même était insupportable, et elle savait qu'elle ne pourrait jamais surmonter une telle perte. C'est pourquoi elle s'accrochait désespérément à cet espoir fou, se convainquant que Clarisse était encore en vie, quelque part. Si elle laissait cette certitude s'effriter, elle craignait de s'effondrer totalement, incapable de continuer cette quête qui pesait si lourdement sur ses jeunes épaules.

𝓛𝓮 𝓳𝓮𝓾 𝓭𝓮𝓼 𝓭𝓲𝓮𝓾𝔁~𝓽𝓸𝓶𝓮 2Where stories live. Discover now