8 | Combat improvisé

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On se croirait dans les films Harry Potter. Je la suis à travers le passage, il a été emprunté beaucoup de fois et sûrement par des élèves. Une école de criminels, logique qu'il y ait ce genre d'endroits je ne devrais même pas être surprise. Sienna semble connaître le chemin par cœur et quelques fois je peine à la suivre. J'espère que l'endroit vaut le coup au moins.

Au bout de cinq minutes, on arrive devant une porte en chêne assez imposante et Sienna toque deux fois. Deux coup secs. La porte s'ouvre immédiatement sur un homme, la vingtaine aux cheveux blonds et à l'allure féroce. Il porte des gants de boxe, un débardeur blanc et un short noir. Il nous fait rentrer lorsqu'il aperçoit Sienna s'abaissant pour la saluer mais lorsqu'il pose le regard sur moi... C'est une tout autre affaire.

Mais je ne me laisse pas démonter et je suis Sienna et l'homme à ses côtés. Je comprends bien vite où mon amie m'avait emmenée : au club de self-défense où tout types de combats sont pratiqués.

Le passage nous a emmené jusqu'à un autre bâtiment. Lors d'une attaque ça doit être utile de pouvoir se déplacer de cette manière.

— Je vais m'entraîner, tu veux venir ? Me questionne Sienna en se dirigeant vers ce qui semble être un vestiaire.

— Je suis pas en tenue...

— T'en fais pas pour ça ! J'ai des joggings qui t'iront très bien ! Elle me sourit avant de m'emmener avec elle.

Le vestiaire est de taille moyen, une quinzaine de casiers, des douches et des cabines. Mais ça semble vide... Presque à l'abandon.

— Je suis la seule de fille du club, m'explique Sienna comme si elle lisait en moi.

Elle me tend un jogging noir et une brassière de sport. Je me change en vitesse avant de me diriger vers les sacs de frappe. L'homme blond de tout à l'heure s'avance vers moi et me tends des gants pour protéger mes mains et éviter de me blesser inutilement. Je les accepte et commence à frapper de toutes mes forces. Je relâche tout afin d'oublier.

Je n'ai pas besoin de me retenir.

Toute ma haine, ma rancœur, ma culpabilité, mon désespoir, je les déverse dans le moindre de mes coups sans jamais les retenir. Cette adrénaline qui monte au fur et à mesure que le sac de frappe recule et avance, monte en moi comme une drogue dont je ne peux me passer.

Je suis addict à cette putain de sensation qui parcoure mes veines.

Plus rien ne m'intéresse si ce n'est que je veux mettre toujours plus de puissance car ce n'est jamais assez. Des perles de sueur dégoulinent lorsque une bonne dizaine de minutes plus tard je me décide enfin à sortir de ma bulle.

Sienna est assise entrain d'observer un match. Celui d'Ethan et du blondinet qui nous a fait entrer. Je me concentre sur leur affrontement et je me rapproche de Sienna. Tous les autres ont arrêté leur entraînement pour regarder le combat eux aussi.

Les mouvements d'Ethan sont fluides, précis et puissant tandis que ceux de sont adversaire sont moins contrôlés et beaucoup trop rapide. Une trop grosse erreur en combat singulier. C'est bien d'être rapide mais c'est encore mieux d'observer pour trouver une faille. Acculer son adversaire pour qu'il fasse une erreur de lui-même ne marche pas toujours.

— Maco ne prend pas la peine d'observer les mouvements et points d'appuis d'Ethan. Ça va le conduire à sa défaite, commence Sienna pour former son pronostic à l'un de ses amis à côté d'elle.

Et elle a raison. Ethan frappe le menton de son adversaire, Maco je suppose, pour le déconcentrer puis il s'attaque à son tronc pour le déstabiliser et lui faire perdre l'équilibre. Il est à terre tandis que Ethan lève les bras en l'air s'appuyant contre les cordes du ring de boxe. Il est fort je dois bien l'admettre.

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