20 | Voyage à Manhattan

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~ Le déni c'est ma façon de me protéger ~

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pls take care of yourself


DAISY

Ces mots crus me font me sentir comme une moins que rien. Comme une merde. Penchée au dessus de la cuvette, je mets mes cheveux sur le côté pour l'apercevoir. Ses yeux gris me sondent de haut en bas et j'ai l'impression d'être nue.

Il se met à rire. Un rire jaune. Un mal de tête m'envahît peu à peu...

— Qu'est ce... que...

— Qu'est ce que je fais là ? J'habite ici.

Il me regarde, un air de dégoût au visage. Je suis si répugnante que ça...?

Et si je mourrais ?

Ça mettrait fin à tout ça. Ouais, c'est pas une si mauvaise idée. Mais je ne peux pas abandonner maman. Et... je ne veux pas mourir. Aussi égoïste que je puisse être... je ne peux pas mourir ! Je ne veux pas mourir.

D'autres larmes dévalent mes joues. Pitoyable, je suis pitoyable. Je n'ai jamais eu peur de mourir.

Pourquoi... a t'il fallu qu'il me voit comme ça ?

— Ton père est mort. Par ta putain de faute, t'arrives à te regarder dans un miroir ? Il se met accroupi à quelques mètres.

Il est mort. Par ma faute.

— Tu... tu ne sais... rien... !

C'est les derniers mots que j'arrive à prononcer. Après c'est l'enfer total dans ma tête. Je n'arrive plus à réfléchir.

— J'en sais bien plus que tu ne le pense. Je sais que tu as voulu changer de chemin et c'est ce qui a conduit à la mort de ton cher père. Je sais que ta propre mère reporte la faute sur toi, après tout elle a bien raison.

Il sort de la pièce après m'avoir longuement observé, en faisant claquer la porte de ma chambre. Je réussis tant bien que mal à me relever pour fermer la porte de ma salle de bain. Je récupère ma lame et descends mes vêtements du bas. Mes bleus aux cuisses ne sont toujours pas parti...

Mon bras bouge automatiquement, et dans un coup maîtrisé j'effectue une entaille. Puis deux. Trois et quatre. Peut-être cinq. Ou six ? Je n'arrive plus trop à compter.

Mais j'ai pris soin à ne pas les faire trop profondes... je veux qu'elles cicatrisent vite pour tout oublier. Je suis égoïste. Le sang coule et à l'aide d'une bande de gaz et d'un désinfectant je désinfecte les plaies. J'esquisse une grimace de douleur en touchant les ecchymoses causés par mon copain et les cicatrices à côtés.

Ma tête balance contre le mur avant qu'une énième nausée me prenne aux tripes. Je retombe sur la cuvette, régurgitant le reste.

Ça me fera maigrir au moins...

Tout le reste de la journée je reste dans ma chambre, prétextant être fatiguée.

***

Le voyage arrive bien plus vite que je l'imaginais. Ceux qui y prennent part, sont rassemblées à l'aéroport formant un petit groupe. On nous a ordonné de se comporter normalement. De ne tuer personne durant ce voyage. Monsieur Edmond vérifie nos papiers avant d'aller voir des agents de sécurité.

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