35 | Vérité et coup de feu

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DAISY

On est tous les quatre autour de l'îlot central de la cuisine, en mûre réflexion par rapport à James. Le deal qu'il m'a proposé est alléchant certes puisque personne ne veut m'avouer toute la vérité. Mais d'un autre côté comment est-ce que je peux faire confiance à un psychopathe qui a noyée sa petite sœur ?

Mais j'ai déjà choisis ce que je ferais.

D'après Liam, la sécurité ne peut venir que demain matin au plus tard, alors on est coincés avec lui toute la nuit. Heureusement que s apporte est verrouillée. J'observe les autres, ca doit être un choc pour eux qui le connaissait depuis longtemps.

Depuis leur premières années de collège il me semble.

— Comment est-ce qu'il a pu faire ça à Rose ? Toutes ses crises étaient fausses ?

Personne ne répond à Sienna, car personne n'a la réponse. Un froid s'est jeté entre nous ou plutôt entre Ethan et nous. On dirait bien qu'il nous en veut d'avoir pu penser que c'était lui le traitre.

A vrai dire, moi aussi je serais en colère si mes propres meilleurs amis pensaient ça de moi. Je lui jette un rapide coup d'œil qu'il ne remarque pas. Ses cheveux sont en bataille et je remarque également que son arcade sourcilière s'est ouverte, je le lui fais savoir et il se lève tranquillement pour aller chercher un pansement dans la salle de bain.

Sans vraiment y réfléchir, je le suis laissant les Nikolski a leur questions silencieuses. Je n'ai jamais aimé quand c'est trop bruyant mais le silence, c'est encore pire. Pourtant j'aime la solitude.

Je me pose contre la porte et le laisse désinfecter sa plaie. Il m'aperçoit sur le miroir et me sourit. Mais je suis l'experte en faux sourire, il ne peut me tromper. Alors doucement je m'approche de lui et attrape le pansement qu'il allait mettre pour le faire à sa place.

Les bras le long du corps, il n'ose toujours pas me regarder dans le blanc des yeux alors j'instaure sa technique : dans un moment gênant, rien de mieux que de l'ironie.

— C'est moi la muette tu te souviens ? Et ce n'est pas à toi de détourner le regard, c'est moi. Désolée de ne pas t'avoir crue.

— Je vous en veut un peu... j'ai tout essayé pour ne pas croire en sa culpabilité, lui laisser le bénéfice du doute mais quand j'ai reçus les preuves tout à l'heure, j'ai pété un cable...

Je termine son pansement et lui sourit. Je comprends parfaitement son ressenti, c'était trop à avaler et sans pouvoir en parler à personne. Comment on lâche une telle bombe ? Il n'y a aucune bonne façon.

Il pose sa tête contre mon épaule et respire bruyamment, je le laisse faire et l'enserre dans mes bras. Et au bout d'un certain temps, il relève la tête et sourit. Mais il ne me sourit pas à moi. Je regarde le miroir et remarque la silhouette de Liam, visiblement sur les nerfs.

Ethan se dirige vers la porte et nous laisse tous les deux seuls. Connard. Je m'apprête à faire la même action quand il m'en empêche. Au lieu de me laisser, il me pousse contre le rebord du lavabo.

— Si tu comptes passer tes nerfs sur moi, oublie.

— Je ne comptais pas le faire, avoue-t-il d'une voix grave.

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