33 | Tout finit par s'effondrer

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Préparez les mouchoirs...

She draw stars around my scars...

If I am the Beast, was she the Beauty ?


LIAM

Je l'interroge du regard, mais aucune réponse ne vient. Au lieu de ça, elle prend un marqueur noir sur ma table de nuit et le débouche. Elle m'adresse un sourire avant de poser le bout du feutre sur ma peau.

Sur mes cicatrices.

Elle fait dépasser un bout de sa langue, comme elle le fait toujours quand elle est concentrée, et commence à tracer des sortes de traits. Et elle recommence encore et encore. Je ferme les yeux, et bascule la tête en arrière, la laissant continuer sans mon regard interrogatif.

Une fois qu'elle a fini, elle m'autorise à regarder un air fier plaqué au visage. Alors j'observe ses dessins. Des étoiles. Des grandes comme des petites, mais elles sont magnifique, non, elle est magnifique. Je l'embrasse sur le front, et je prends en photo ses étoiles, que je garderai pour plus tard.

Étonnamment, mes parents ne m'ont pas encore sautés à la gorge. Bon signe ou mauvais présage, je n'en sais rien. Deux jours sont passés depuis notre arrivée, Daisy dort paisiblement dans mes bras. Je pose un baiser sur son front et elle se réveille immédiatement.

— Je t'ai réveillée ?

Elle me fusille du regard. Je retiens mon rire, voyant ses cheveux en bataille et sa mine fatiguée.

— Je dormais parfaitement bien, adieu sommeil tant voulu, répond-elle de sa voix grognon du matin.

— Pas trop mal ? Pas de courbatures ?

Elle se frotte les yeux, avant de hocher négativement la tête. Tant mieux si ce qu'on fait chaque nuit ne la fatigue pas. Je me lève pour mettre un t-shirt par dessus mon jogging et de rejoindre mes parents dans la cuisine.

Daisy a insisté pour prendre une douche avant de nous rejoindre et j'en profite pour avoir une vraie discussion avec mes parents. Ils cachent forcément quelque chose, sinon ils auraient déjà foutu Daisy à la porte. Sans certains membres.

J'entre dans leur bureau d'un pas calme mais décidé. A mon regard, ils savent d'avance de quoi je veux discuter. Ils ne jouent pas de leur habituelle manie à me mener en bateau, et répondent à chaque questions que je leur pose dans un calme olympien.

Un calme qui m'exaspère au plus haut point.

— Vous jouez à quoi au juste ? Pourquoi vous ne lui avait pas encore sauté à la gorge ?

Mon père m'interroge du regard silencieusement, et c'est ma mère qui répond.

— Tu voudrais qu'on lui saute à la gorge Liam ?

— Bien sûr que non ! Je réplique comme si ça coulait de source.

Mais ce n'est pas la réponse qu'ils attendaient. Je me suis toujours sentis chanceux d'avoir des parents comme les miens, qui malgré leur travail gardait du temps pour leur trois enfants. Qui ne les blâmaient jamais pour une faute en mission.

Mais en cet instant, je sais pertinemment qu'ils sont en colère, contre moi, source de leur problème. La main de mon père s'abat sur son bureau dans un bruit sourd.

— Il est bien là le problème ! Tu sais qui elle est, de qui elle est la fille bon sang ! Tu te rappelles ?! Manipuler pour briser !

Je ne le regarde pas dans les yeux, presque honteux. Mais pour Daisy, je peux leur tenir tête.

SOULMATESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant