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Doucement, j'ouvre la porte, les lumières sont éteintes et pourtant, je sais qu'elle m'attend dans le salon

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Doucement, j'ouvre la porte, les lumières sont éteintes et pourtant, je sais qu'elle m'attend dans le salon. Je referme cette dernière, puis manque de me faire un arrêt cardiaque quand la silhouette fine de Grace se dresse, bras croisés sous la poitrine. Après l'inquiétude, la colère, et je sais qu'elle m'en veut beaucoup. C'est la première fois que je réagis de la sorte. Je me suis déjà énervée, mais de là à prendre la fuite, jamais.

― Je ne veux plus jamais que tu recommences, cingle-t-elle.

― Je suis majeure, j'ai encore le droit de...

― Tant que tu résides sous ce toit, non.

Typique. L'irritation titille le bout de mes doigts. Mais je suis en tort, j'ai pris sa voiture. Néanmoins, je ne supporte plus ses remarques, je n'ai plus douze ans. Je me sens comme bridé dans mes actions.

― Très bien, je grogne. Sauf que je ne tolère pas qu'Henri me parle comme si je n'étais qu'une merde, et j'en ai marre que tu me prennes pour une chose fragile.

― Je m'inquiète pour toi, Belle, après ce que nous avons vécu, avant que je ne rencontre Henri, et ce qui t'est arrivé pendant ta scolarité, je...

― Arrête. Arrête. Arrête. Je suis fatiguée.

Rageusement, je la bouscule pour grimper les marches deux par deux, je l'entends me dire de revenir, mais je n'ai franchement plus envie de l'entendre. Je m'enferme dans ma chambre, j'enfourche mes cheveux, mordant l'intérieur de mes joues. Qu'ai-je fait dans ma vie antérieure pour mériter un tel présent ?

Après avoir retiré mes baskets, je me laisse tomber sur mon lit. J'aurais mieux fait de me réfugier ici, au lieu de prendre cette foutue voiture qui m'aura mené dans l'antre d'un mafieux qui dirige un club à strip. Il n'a pas mentionné clairement que c'était un de ce genre de personne, sauf que tout me laisse à penser cette conclusion. Enfouie sous mes draps, je tente en vain de trouver le sommeil. Dès que je ferme les paupières, les images du cadavre sont placardées à l'intérieur de ces dernières.

Une boule se forme dans mon estomac, je culpabilise de devoir garder la mort d'une personne sur la conscience. Il devait avoir une famille, des proches... J'aimerais pouvoir lui rendre justice, mais ma vie ne tient qu'à leur bon vouloir.


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Je crois bien n'avoir dormi que deux heures cette nuit. J'espérais me réveiller et me dire que toute cette histoire n'était qu'un horrible cauchemar. Faux, c'est bien réel.

Nous sommes lundi, Théodore est parti à l'école depuis peu, Henri devrait également être en route pour son travail. Grace quant à elle, doit être en train de faire son jogging, elle aime entretenir son corps et prendre soin d'elle depuis son mariage avec mon beau-père.

𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant