La petite brune s'éclipse, je me retrouve seul avec mon paternel dans le salon. Le silence pesant me tord les entrailles, pourtant, je garde la tête froide.
― Pourquoi tu fais cette tronche ? Je n'étais pas seul, tu devrais être rassuré.
Les dents de Sean grincent tellement sa mâchoire est serrée, ses narines sont également dilatées, signe qu'il tente de garder son calme. J'enfonce mes mains dans les poches de mon pantalon.
― Tu crois que je n'ai pas deviné que t'envoie cette meuf ici pour me surveiller ? Sans qu'elle soit au courant en plus de ça.
― Je n'apprécie pas ce que tu es en train de faire avec elle. Testes-tu mes limites, Ezra ?
― Peut-être, j'élude en levant un sourcil. Pour ma part, je n'aime pas ton manque de confiance en moi.
Lentement, mon père engloutit les quelques mètres qui nous séparent. Je maintiens son regard noir.
― Tu me prouves une nouvelle fois que je ne peux pas avoir confiance en toi. (Il chope mon poignet et découvre les coupures sur mes doigts.) Un nouveau jeu malsain, tu aimes tant que ça l'autodestruction ?
Je mords ma lippe violemment. Comme si c'était ma faute. Comme si j'avais le contrôle là-dessus. Sean baisse subitement le tissu de ma chemise ébène. Les cicatrices sont multiples, plus ou moins épaisses, mais surtout blanches et cicatrisées depuis un long moment.
― Je n'ai plus jamais rien fait.
― Tu vas la voir, c'est déjà trop.
Je souffle du nez, me dégageant de sa poigne brusquement.
― Capable de s'infliger de telles choses, et pourtant tu n'arrives toujours pas à dépasser cette peur, me rappelle-t-il d'une voix dédaigneuse.
― Si je ne suis pas à la hauteur, n'oublie pas qu'avant moi, il était là. Je plaque mon index contre son torse, les sourcils froncés. Et que tu n'as besoin de moi que pour assurer ta suite. Alors ne joue pas à celui qui est inquiet.
La rage contamine mes veines, fait battre mon cœur frénétiquement contre ma poitrine. Je me retiens d'écraser mon poing sur sa face d'homme impassible. Celui qui me rappelle qu'il ne m'a arraché des griffes de ma mère que pour son bien vouloir. Tu sais que c'est faux. Non pas parce que ce connard s'inquiète pour moi, je l'ai bien compris. La colère te fait croire n'importe quoi. Même s'il veut me dire le contraire.
― Tu as tort, mais libre à toi de penser ce que bon te semble.
Son calme me fout la haine.
Je décide de rejoindre l'étage avant de faire une connerie. C'est toujours le même discours, cette éternelle expression d'homme qui n'a pas de temps à perdre avec des bêtises, comme il aime bien me le répéter. Je fracasse la porte de la salle de bain, me déshabille, allume le jet d'eau. La température glaciale des gouttes ruisselle sur ma peau, faisant naître une multitude de frissons, jusqu'à ce qu'elle se réchauffe. Faisant détendre mes muscles tendus.
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𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞]
Romance« 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑠𝑢𝑟𝑣𝑒́𝑐𝑢. 𝑀𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡, 𝑣𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑐𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑢𝑚𝑎𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠 ». Dans son univers, le crime, le pouvoir et l'argent règnent en maître. Mais dans le sien, ce sont la foi, le pardon et...