Je n'aurais jamais dû monter voir. Cette nuit-là, les paroles de Chase. Le corps blafard de Sean sur son éternel fauteuil, l'odeur du cigare qui se mélangeait à celle du sang. L'image ne sort plus de ma tête, je ferme les paupières et c'est la première chose qui apparaît. Sa gorge a été tranchée, ses yeux exorbités, sans vie. L'hémoglobine dégoulinant de sa bouche ouverte. Il a souffert, c'est indéniable. Je ne porte pas cet homme dans mon cœur, mais je ne reste pas insensible à sa mort. La nausée s'est bloquée dans ma trachée quand d'autres ne pouvaient se retenir.
Aucune arme n'a été retrouvée, ni même un suspect. Rien. Pas d'indice d'une quelconque lutte entre Sean et son assassin. Ezra n'a montré aucune émotion, absolument rien. Il est resté froid et distant, ordonnant simplement qu'on dégage le corps pour exécuter les dernières paroles, que son père a plusieurs fois, d'après ses dires, souhaitées. Vidé de toute énergie, je suis rentré chez moi après ce drame. J'ai essayé de consoler tant bien que mal Vénus qui avait du mal à retenir ses sanglots. J'aimerais comprendre à quel point Sean a été important pour mon amie. Son enterrement est prévu dans les jours à venir.
Qu'advient-il du clan ? Ezra est-il immédiatement nommé chef ? Je me perds dans la multitude de questionnements qui m'assaillent, fixant le plafond comme si les réponses allaient tomber du ciel. (L'heure sur mon téléphone affiche trois heures.) Pour rajouter une couche à toute cette merde, la communion de mon petit frère est pour aujourd'hui. Je lâche un long soupir las. Mon cœur aimerait envoyer un message à Ezra, tandis que mon esprit m'incite à m'abstenir.
Pour cette fois-ci, je vais suivre ma raison. Dormir, tout du moins essayer.
C'est avec la boule au ventre que je rejoins la cuisine pour me servir un verre d'eau. Théodore lève le bout de son nez de son bol de céréales, je force un sourire, mais lui plisse les paupières.
― Tu t'es battu ?
Merde ! Je dois avoir un sacré bleu en plein milieu du visage à cause de l'autre timbrée.
― Non, ah ah, je me suis cogné au boulot, rien de grave.
― J'ai du mal à te croire. Qui se cogne le pif comme ça ?
Je hausse les épaules.
― Moi, répondis-je simplement.
Il grimace, mais ne me questionne pas plus. Tant mieux.
― Je viens te récupérer en fin d'après-midi, je lui annonce.
― Tu l'as dit à maman ?
― Quand je la verrai.
Théodore fourre la cuillère dans sa bouche, en dodelinant la tête. Je pioche un paquet de gâteaux dans le placard et m'installe à la table. Mon portable vibre. Un message de Vénus s'affiche.
De Vénus :
> L'enterrement de Sean est pour demain.
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𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞]
Любовные романы« 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑠𝑢𝑟𝑣𝑒́𝑐𝑢. 𝑀𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡, 𝑣𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑐𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑢𝑚𝑎𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠 ». Dans son univers, le crime, le pouvoir et l'argent règnent en maître. Mais dans le sien, ce sont la foi, le pardon et...