Suite à cette nouvelle résolution, qui est de me donner tous les moyens possibles de quitter cet emploi forcé. J'envisage fortement de fuir Londres... La France peut être un bon refuge ?
Un claquement de doigts me sort de mes pensées. Sean Clark m'a convié dans son bureau, Vénus est retournée en bas sous l'ordre de notre patron. Il m'a demandé de détailler le physique de l'homme qui s'en est pris à moi. Vont-ils le tuer ? Ou bien le torturer ? Suis-je étrange de penser qu'il ne mérite pas autant pour ça ? Sachant que j'ai réussi à me dégager de ce pétrin ?
Clark dépose son cigare dans le cendrier, la mâchoire contractée. Ses iris obscurs me scrutent longuement. Son poids s'écrase sur le dossier du grand fauteuil en cuir bordeaux. Les sourcils froncés de mon interlocuteur m'effraient. Les mafieux sont capables de tout, d'après mes faibles connaissances sur le sujet. Intérieurement, je suis terrorisée.
― Exaspérant. Les hommes ici ont du mal à comprendre les règles de mon club. Ils pensent que vous n'êtes que des putes de luxe. Confie-t-il, les coudes posés sur la grande table en bois, les mains jointes sous son menton.
Des putes de luxe... Je crois n'avoir jamais autant entendu ce mot que depuis mon arrivée ici.
― C'est tout ce dont tu te rappelles ?
J'acquiesce. Frotte vigoureusement mes mains moites sur mes cuisses, l'angoisse me broie les tripes.
― C'est maigre comme info, mais je pense qu'on a de quoi faire. Les clients reviennent toujours.
Je déglutis. Le timbre grave qu'il emploie me laisse penser facilement que cet homme calcule tout. Rien n'est laissé au hasard, il sait ce qu'il fait. Peut-être a-t-il une liste détaillée de chacun des clients, nouveaux et anciens.
― N'oublie jamais, Belle, vous n'êtes ni des geishas, ni des prostituées, rien de tout cela. Il renchérit en plantant son regard dans le mien. Vous êtes des dames de compagnie.
Je comprends que mon travail consiste à donner envie aux clients de revenir, mais également de les faire rester le plus longtemps possible dans le club. Comme me l'a expliqué Vénus. J'enregistre parfaitement ce qu'il débite, le but étant de les charmer, enivrer et une oreille attentive contrairement aux geishas et prostituées. Notre art est clairement notre physique.
― Je ne veux pas qu'on pense que mon club n'est rien d'autre qu'un putain de bar à putes, parce que ce n'est pas le cas.
Je dodeline de la tête, voyant dans ses yeux et ses paroles sa détermination. Je discerne une réelle envie de protéger ce projet qu'il a créé de toute pièce. Son ambition m'apparaît claire. Pourtant, je n'ai aucune putain d'envie d'en faire partie, ça ne fait pas de moi une bonne personne de traîner avec des meurtriers, des trafiquants, que pense Dieu de moi aujourd'hui ? Non. Je dois trouver une échappatoire.
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𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞]
Romance« 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑠𝑢𝑟𝑣𝑒́𝑐𝑢. 𝑀𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡, 𝑣𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑐𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑢𝑚𝑎𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠 ». Dans son univers, le crime, le pouvoir et l'argent règnent en maître. Mais dans le sien, ce sont la foi, le pardon et...