Le bolide d'Ezra s'avance dans l'allée, j'amorce un mouvement pour détacher ma ceinture. Sauf qu'il n'arrête pas le moteur, continuant jusqu'à entrer dans le garage. Je pivote les yeux ronds en l'observant, le brun ne porte pas attention à ma présence une seule seconde. Une multitude de véhicules de luxe sont logés dans ce parking souterrain. J'ouvre la bouche, mais finalement, il prend la parole tout en se garant à une place libre.
― Ne tire pas une tête pareille, tu ressembles à une chienne apeurée.
Mon visage est stoïque, l'espace de plusieurs secondes, le temps d'assimiler ses paroles dans mon crâne. Je serre la mâchoire. Espèce de connard. Ezra renchérit d'un ton détaché.
― Mon paternel espère que tu me sauveras... Mais, on ne peut sauver ce qui est déjà perdu.
Je plisse les paupières, essayant de déchiffrer le sens de sa phrase. Les paumes de ce dernier se resserrent sur le volant, puis il s'extirpe de l'habitacle. Je le suis dans la foulée. Ezra part en trombe vers la porte qui donne sur la cuisine, j'emboîte toujours ses pas, espérant fuir sa baraque à tout prix. Son aura pesante se ressent dans toute la villa et je n'ai franchement pas envie d'en subir les conséquences. Je me dépêche d'engloutir les mètres qui me séparent de la porte d'entrée, lorsque sa voix profonde m'interpelle, un rictus malicieux est dessiné sur ses lèvres.
― Tu vas rester ici jusqu'à ce que mon père revienne de ce foutu gala.
― Pardon ?
Ezra me déshabille de ses deux billes noires pleines de défis, je devine qu'il veut jouer. Jouer avec moi.
― Tu dois savoir que ce cher Sean Clark n'aime pas que je reste seul ici, avec des idées noires dans la caboche, Ezra laisse quelques secondes de silence avant de reprendre plus bas. Ça le rassurera de voir que tu étais avec moi.
― Tu rêves, mon pauvre.
― Quoi ?
Son ton est sec, tranchant, et me cloue au sol. Pourtant, je ne me démonte pas, je ne dois pas.
― Je ne suis pas ta baby-sitter, Ezra, rétorqué-je sur le même ton.
Son rire profond résonne dans la pièce en voyant mon visage froncé.
― J'adore... Ça devient amusant.
Le brun marche mollement dans ma direction, ses mèches ondulées lui tombant sur le front. Son index glisse sur le nœud de sa cravate, la desserre légèrement. Une fois à ma hauteur, il me dévisage de haut, ses grandes mains enfoncées dans les poches de son pantalon de tailleur noir.
― On va jouer à un petit jeu.
Je déglutis difficilement, sa paume s'approche de mon épaule, m'arrachant un sursaut lorsqu'elle entre en contact avec ma peau frissonnante.
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𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞]
Romance« 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑠𝑢𝑟𝑣𝑒́𝑐𝑢. 𝑀𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡, 𝑣𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑐𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑢𝑚𝑎𝑡𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠 ». Dans son univers, le crime, le pouvoir et l'argent règnent en maître. Mais dans le sien, ce sont la foi, le pardon et...