𝐌𝐀𝐁𝐄𝐋𝐋𝐄 [𝐃𝐚𝐫𝐤 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞]

𝟏𝟖¦

J'observe le plafond de ma chambre comme si ce dernier allait me donner des réponses, ma joue est toujours imprégnée de la chaleur de son index sur ma peau. Ezra m'a raccompagné au club dès que son père est rentré. J'ai pu récupérer la voiture et rentrer chez moi. Durant le trajet, le silence était pesant, les questions étaient nombreuses suite à son geste attentionné. J'étais persuadée qu'il allait de nouveau me faire mal... Mais que lui passe-t-il par la tête au juste ?

Rageusement, je me remue dans le lit en serrant mon coussin contre ma poitrine. Si contradictoire.

Le cours de mes pensées se perd sur cet homme, ce Dark. Qui est-il pour que Vénus ait voulu le servir en priorité ? Elle semblait sur les nerfs en nous voyant ensemble. La curiosité est un vilain défaut, tu le sais pertinemment, Belle. Pourtant, j'ai envie de savoir.

Mais ce ne sera pas pour tout de suite.

La vraie question maintenant est : comment faire en sorte de partir pour ce voyage sans que ma mère soit au courant ? Un lourd soupir glisse à travers la barrière de mes lèvres. Soudainement, j'écarquille les yeux. Illuminations.

J'attrape mon portable et rédige un message à Vénus.

Belle Evans :

> Peut-on se voir demain ?

Sa réponse ne se fait pas attendre, ma collègue paraît enthousiaste à cette idée. Ouf, elle n'est plus énervée contre moi. Je tape sur mon écran une réponse, un léger rictus de satisfaction est placardé sur mon visage. Une épine en moins.

Malgré ce petit regain, un nœud se resserre dans mon estomac. Je devine sans mal que ma mère sera méfiante, et je dois prévenir Vénus de qui est réellement Grace Dawkins. Car je sens l'interrogatoire forcé. Je n'aimerais pas que ma collègue me grille auprès de ma famille.

Je glisse sous les draps, le cerveau en ébullition. Prions les Dieux pour que tout se passe comme prévu.

Comme prévu, le lendemain dans la matinée, je rejoins Vénus pour la briefer sur comment les choses vont se dérouler. Je l'aperçois près d'un banc dans le parc. Le temps est nuageux, le soleil des jours précédents a disparu. La brune porte un slim noir qui moule ses longues jambes, accompagné d'une magnifique veste en jean foncé, trouée. Le temps brumeux fait davantage ressortir son teint hâlé, ses billes émeraude me harponnent et un large sourire se fend sur ses lèvres épaisses. Je lui retourne ce dernier, légèrement plus crispé.

― Ça me fait plaisir de te voir hors du club, dit-elle en me prenant dans ses bras.

Instinctivement, ce contact me tend, mais me réchauffe le cœur. C'est bien l'une des rares fois où une personne me câline sans arrière-pensées. Je tente tant bien que mal de lui rendre cette étreinte.