Je suis désolé du retard, je suis en panne d'écriture et ça m'énerve. J'imagine bien les scènes, j'ai pleins d'idées er je passe des heures à faire des aetethic, musique, fiche dessus mais des que je suis devant le clavier je n'écris pas plus de dix mots...
Bref, voici ce très très très court chapitre :Il est difficile de communiquer entre Caph et moi, avec la foule, l'organisation et le temps qui nous séparent ; les rares fois où j'ai pu lui parler ont abouti à des échecs.
Il me raconte des anecdotes, des projets ambitieux qu'il échafaude à l'avance, des rumeurs de la capitale jusqu'aux dernières tendances.Bien que cela ne soit pas particulièrement utile, il parvient à apporter une touche de légèreté à ma journée. Ses taches de rousseur s'étirent à chacun de ses sourires, et ses yeux brillent de malice. Il m'est impossible de contenir ma joie en le revoyant, et il en va de même pour lui.
Les journées sont longues, juste deux heures de plus qu'à la Terre, et pourtant il me reste des heures à tuer ! Je m'attendais à ce que mon amitié avec Alya se renforce après les événements tragiques auxquels nous avons cru faire face, mais au contraire. Une gêne s'est installée ; ses plaisanteries ont disparu, tout comme l'éclat de ses joues.
Pour combattre mon ennui, j'observe les nouvelles créations vestimentaires de Capella. Elle parvient à trouver des tenues uniques chaque jour, bien que quelque peu déplacées par rapport à la sobriété de nos combinaisons.
Aujourd'hui même, elle portait une somptueuse robe aux écailles d'un lézard exotique orange. Son maquillage défie les conventions, dépassant les limites de l'imagination. Papillons, constellations, papier, écritures et arabesques ; elle possède la main d'une artiste. Son ton exagéré et enthousiaste continue de m'irriter, mais une partie de moi se délecte de cette comédie quotidienne.
Ce n'est pas le cas de tout le monde, ma voisine de table serre les lèvres encore plus lorsque Capella prend la parole.
Assise sur la chaise du bureau futuriste de ma chambre, j'essaie de faire abstraction des soubresauts nerveux de la jambe d'Alya. Sous la lumière fantomatique de la lampe, je resserre ma prothèse. J'ai beaucoup plus maigri que je ne le pensais, au point de diminuer la masse de mes jambes.
Mes cheveux ont également repoussé depuis, suffisamment pour que je puisse les attacher en un chignon bas. Alors que je m'apprête à tourner la dernière vis, Alya se lève d'un bond.
— Arrête d'être aussi nerveuse, Alya, tu m'empêches de finir ma tâche ! me plains-je.
— Excuse-moi.
— Ce n'est pas grave, dis-moi plutôt ce qui te tracasse à ce point.
Elle se mord la lèvre inférieure, et son regard répond à mes questions. Nous sommes surveillées. Par micros, caméras ou autres, elle n'est pas en position de me dévoiler son souci.
— Bien, si tu ne veux pas me le dire, tant pis, mais moi, je veux prendre l'air frais ! Tous ces murs m'oppressent !
Je sautille lamentablement jusqu'au balcon. Elle comprend mon intention et me rejoint. Les mains appuyées sur le bord, je contemple les lumières des immeubles. Toutes les fenêtres sont allumées, de la même couleur, de la même intensité. Bien loin de la diversité crépusculaire sur Terre, où chaque habitant a le choix de sa lumière.
— Si tu viens de la Terre, commence Alya... As-tu déjà vu des films, ou pire, des gens... s'aimer ?
Elle est si gênée sur le moment que je le deviens presque à mon tour.
— Oui, bien sûr, même si les films ont presque disparu et que la situation était grave pour pouvoir entretenir une relation, ça m'est arrivé.
— Et... ça se passe comment ?
L'information ne tarde pas à parvenir à mon cerveau. Si Alya me pose ces questions avec une telle importance, c'est qu'elle est sans doute en train d'éprouver une émotion interdite sur Alpha. Moi qui croyais que c'était génétique !
— Eh bien, c'est difficile à expliquer, chacun peut le ressentir différemment, mais les jeunes femmes peuvent avoir comme des papillons dans le ventre, le stress et l'excitation de revoir celui qu'elles aiment. On commence souvent par être attiré physiquement, puis cela dépasse ce stade et on veut connaître la personne, passer du temps avec elle, l'embrasser.
— Cherda ! (merde en Alpha traditionnel), jure la blonde.
— Oh. Et c'est avec...
— Cherda ! répète-t-elle en boucle. Puis elle lâche un Alkes.
Tout s'imbrique dans ma tête. Leurs regards complices, leurs sourires, leurs taquineries et cette lueur brillante dans leurs pupilles. Ils iraient si bien ensemble ! Les mêmes cheveux polaires, l'humour à chaque instant et leur caractère déterminé. Mais les chances sont si minces qu'ils se voient attribuer comme partenaires ! Je n'imagine pas la peine que ressent Alya.
— C'est naturel d'éprouver des sentiments, Alya.
— Non ! Nous ne sommes pas sur Terre, s'énerve-t-elle. Si on découvre que j'éprouve ce genre de sentiment, on m'implantera une puce ! Pire ! Si on m'attrape en couple interdit, je serai exilée sur une planète avec des sans-pouvoirs criminels !
Elle est en larmes, sa peau est rouge de colère et de frustration.
Je lui laisse le temps de sécher ses larmes, puis nous rentrons à l'intérieur comme si de rien n'était. C'est plus facile pour moi que pour elle. Je reprends ma dernière vis tandis qu'elle reprend sa lecture. Nous savons toutes les deux que nous partageons les mêmes pensées à cet instant précis.
Je suis déconcertée. J'ignorais la sanction si l'on découvre une relation non officialisée par l'État. J'étais naïve de croire que les Alphas étaient génétiquement incapables d'éprouver de l'amour, ou du moins qu'ils n'oseraient pas le réaliser ni risquer leur vie.
Ces pensées me font froid dans le dos... entre une puce ou un exil ; impossible de nier la dangerosité de l'amour. L'amour est une force, une faiblesse.
Et Demain, c'est le grand bal.
A SUIVRE...
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☆ SuperNova ☆
Science FictionEn l'an 2125, sur une Terre dévastée par les apocalypses et soumise à un nouveau gouvernement dystopique, Véga, passionnée par les étoiles, attends le jour où elle pourra retourner sur la planète de ces ancêtres : Alpha. Sur ce système planétaire...