Les ombres de l'âme - Tome 2

Chapitre 5 : Quoi de neuf docteur ?

Ava

Je me réveille en sursaut de mon cauchemar où Duke revenait d'outre-tombe pour m'assassiner. Je frotte mon visage transpirant avec mes deux paumes et reste plusieurs minutes recroquevillée dans mon lit, ma tête douloureuse posée au creux de mes mains. Mes membres tremblent lorsque je tente de me redresser et une forte nausée me prend aux tripes.

J'ai tout juste le temps d'arriver à la salle de bains, que je déverse bruyamment le contenu de mon estomac. Le sol semble se dérober sous moi, me forçant à m'asseoir à même le carrelage dont la fraîcheur m'apaise quelque peu.

Je peux sentir mon sang pulser fortement dans mes veines qui tressautent dans mes tempes. La douleur lancinante de ma migraine fait couler quelques larmes de mes yeux gonflés que j'essuie du revers de la main. Je me sens faiblarde et nauséeuse, chacun de mes muscles est comme engourdi et souffre horriblement. J'ai l'impression que tous mes membres et mon corps entier pèsent une tonne, et une fatigue constante m'attire à nouveau jusqu'à mon lit.

Un appel me fait soupirer, je décroche lorsque je vois qu'il s'agit d'Emmy.

— Salut, réponds-je d'une voix nasillarde.

— Oula, ton rencard s'est mal passé ?

— Non, c'était génial. Le type ne s'est pas pointé, alors que demander de mieux ?

— Quel enfoiré ! Ava, je suis désolée.

— Ce n'est rien. De toute façon, je ne voulais même pas y aller à la base, je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté, soupiré-je en fermant les yeux.

Je me sens si stupide d'avoir accepté l'invitation de ce Stan pour aussitôt le regretter. J'ai, certes, été plutôt ravie lorsqu'il ne s'est pas pointé, mais une part de moi a tout de même été blessée, je dois bien l'avouer. J'en viens à penser que je suis peut-être finalement destinée à finir ma vie seule, rejetée par tous les mecs avec qui j'essaierai de créer une relation.

— Quitte à partager ma vie avec quelqu'un, je crois que je préfère adopter un petit chaton, dis-je sérieusement.

— Pitié, ne fais pas ça, tu vas finir comme madame Rodriguez, glousse-t-elle.

Je fronce les sourcils.

— Qui est madame Rodriguez ?

— Ma voisine de quand j'étais môme, elle vivait seule avec au moins cinquante chats et elle était effrayante !

Je pouffe légèrement, plaquant ma paume sur mon front face à ma douloureuse migraine qui se rappelle à moi.

Encore un matin parmi tant d'autres où mon âme se déverse dans les chiottes. Je suis de plus en plus convaincue que j'ai choppé une saleté de virus.

L'anxiété ne peut pas faire autant de dégâts, si ?

— Tu sais si Noah est dans les parages ?

— Je ne suis pas au réseau actuellement, mais il doit certainement y être. Tu ne te sens pas bien ?

— Ouais, je... j'en sais rien. Je croyais que c'était seulement dû au stress et à l'anxiété, mais je ne sais pas, j'ai l'impression que je couve quelque chose.

— Tu devrais demander quelques jours de congés à ta patronne.

Je secoue la tête puis rabats la couette sur mon corps qui semble peser une tonne.

— Je ne travaille pas aujourd'hui, je vais en profiter pour me reposer. Je suis sûre qu'il n'y a rien de grave.

— Tu veux que je demande à Noah de passer te voir pour quelques examens ?