Chapitre 26 : Heure fatidique

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Ava

— Il est toujours au même endroit ? demande Zack.

— Oui, il n'a pas bougé. Je vais essayer de rappeler Ethan.

Je pianote avec difficulté sur mon téléphone pour lancer un appel vers le numéro d'Andrew. Mon stress est à son paroxysme, j'ai l'impression que je pourrais m'évanouir d'une minute à l'autre tant une douleur lancinante me broie l'estomac.

— Ethan ? Des nouvelles d'Andrew ?

— Non, toujours rien. Ça fait deux heures maintenant.

— Je sais...

Je ferme les yeux en pinçant fermement les lèvres tandis que mon cœur se serre douloureusement.

— Surtout, ne bouge pas, d'accord ? On arrive dans deux petites minutes. Tu es dans la voiture d'Andrew ?

— Oui, un SUV noir. Il l'a garé au fond du parking, sur le côté droit.

— Très bien. Nous arrivons dans une... une voiture de sport rouge, soupiré-je en repensant qu'il est carrément insensé d'arriver dans un tel lieu avec une voiture de ce genre, surtout lorsqu'on risque de se faire repérer par des malades.

— Tu crois qu'il... qu'il l'a tué ?

— Je ne sais pas. Je peux seulement te dire que si Lukas est bien venu au rendez-vous alors l'un des deux ne ressortira pas de ce motel, sangloté-je.

— Et s'il me retrouvait ? Comment... comment je vais faire ? Il va savoir que je l'ai trahi, je... oh non... Il va me tuer.

Je peux parfaitement entendre sa voix saccadée par ses sanglots et sa respiration haletante. Le garçon halète à travers le téléphone, son souffle sifflant dans mes oreilles et des hoquets d'angoisse qui étranglent sa voix.

Il fait une crise de panique.

— Eh, eh, eh, Ethan ? Écoute-moi, d'accord ? Concentre-toi sur ma voix, seulement sur ma voix. Tu vas respirer doucement.

Le garçon opère les quelques exercices de respiration destinés à le calmer tandis que Zack s'engouffre sur le parking du motel.

— Je vais sortir de la voiture et je vais venir te voir. Ne t'inquiète pas. J'arrive.

Je raccroche et tente d'ouvrir la portière qui ne veut pas céder. Je réitère à plusieurs reprises, tirant nerveusement sur la poignée comme une forcenée.

— Zack, déverrouille les portières s'il te plaît.

— Ava, attends. On ne sait pas ce qui nous attend là-bas. Qui te dit que ce môme ne nous mène pas en bateau depuis le début ?

— Rien. Mais ça m'est égal. Ouvre cette porte.

— Tu vas te mettre en danger, il y a peut-être une tonne de SGT qui traîne, ajoute Noah.

— Écoutez-moi bien vous deux, je ne suis pas une putain de fragile sans défense, OK ? J'irai jusqu'au bout dans cette mission, que ça vous plaise ou non. Andrew est peut-être en danger et ce môme est en détresse. Alors Zack, je ne vais pas le répéter, soit tu m'ouvres cette putain de portière ou soit je défonce la vitre, compris ?!

Mes deux amis se jettent des œillades furtivement hésitantes. Ma respiration est fortement enragée et ma poitrine se soulève dans un rythme effréné. Mes yeux braqués sur Zack sont grands ouverts, et je sens un brasier couler dans mes veines.

— Zack !

— OK, OK... Mais putain, Ava, fais attention, d'accord ? Va voir le petit, on couvre tes arrières.

Les ombres de l'âme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant