Chapitre 9 : Du rêve à la réalité

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Ava

— Elle... perdu... sang. Elle... enceinte... mois.

— Tu... courant !

— ... je... promis.

— ... bébé ?

— ... survécu.

— Qui... fait ça ?

— J'ai... ça par terre.

— C'était lui... PUTAIN !... Ma faute...

Je peux entendre ce qui ressemble à des bribes de conversation autour de moi. Ces voix, je crois les reconnaître, il s'agit de Noah et de Andrew ? Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, ni même à effectuer le moindre mouvement, je suis si fatiguée... Seule la noirceur s'offre à moi et quelques sons qui parviennent difficilement jusqu'à mes oreilles.

Suis-je morte ?

Mon esprit se joue encore de moi en imaginant Andrew tout près.

— Quand... elle... réveiller ?

— ... à dire.

— Appelle-moi...

Rester éveillée devient beaucoup trop difficile. Une irrésistible envie de dormir me replonge dans un sommeil profond dont mon corps semble avoir besoin.

Suis-je morte ?

Je suis morte.

Où suis-je ?

Je suis morte.

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Des bips incessants résonnent autour de moi et me tirent de ma longue léthargie. Mes paupières lourdes sont difficiles à ouvrir, et mes membres sont encore engourdis par le sommeil. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi ni même où je suis. Je cligne des yeux plusieurs fois pour m'habituer à la lumière de la pièce. Je me trouve allongée, seule au milieu d'une chambre d'hôpital stérile d'un blanc immaculé. Le bruit des machines autour de moi brise le silence pesant de la pièce, tandis que je suis allongée sur un lit.

Petit à petit, je reconnais cette pièce. Il s'agit de l'une des chambres du réseau. Les souvenirs s'amoncellent dans mon esprit, faisant accélérer mon rythme cardiaque. Mes doigts tremblants se posent instinctivement sur mon ventre enveloppé de bandages, et une douleur fulgurante m'arrache un faible gémissement rauque.

La porte s'ouvre, Noah entre dans la pièce, vêtu d'une blouse blanche. Il a cette lueur sur le visage, à la fois douce et à la fois si torturée. Le médecin s'approche de moi avant de s'asseoir sur un tabouret.

— Tu es enfin réveillée. Comment tu te sens ?

Le moindre mouvement me fait atrocement mal, la douleur au niveau de mon ventre m'empêche de répondre à mon ami et je serre les dents lorsque je tente de me redresser.

- Prends ton temps, je vais te redonner des calmants.

Il appuie sur un bouton relié à la perfusion plantée dans mon bras droit, rapidement la douleur laisse place à une sensation de flottement. Je ferme les yeux pour recouvrer mon souffle et des battements de mon cœur réguliers.

— On est au réseau ? demandé-je d'une voix éraillée que j'ai du mal à reconnaître.

— Oui.

Je me racle la gorge pour tenter de retrouver un semblant de timbre normal.

— J'ai... j'ai dormi longtemps ?

Les ombres de l'âme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant